- Je ne comprends pas ! Lydia, dis- moi que je rêve. (Elle grimace en relisant la feuille que j'ai reçu par la poste ce matin. Elle me tend une enveloppe. Ce sont ses résultats à elle)
- Je n'ose pas l'ouvrir. Si toi tu vas au rattrapage alors moi...(Je n'hésite pas une seconde et découvre ses notes de partiel. Elle ferme les yeux comme pour ralentir le temps)
- Tu as 11.6 de moyenne. (Elle ouvre grand ses yeux et sa bouche)
- Oh putain ! (Elle est soulagée, libérée. Puis elle réalise qu'elle a réussit et pas moi, et renferme sa joie) Je suis désolé.
- Non, non. Tant mieux. C'est cool pour toi. Comment ai- je pu être aussi nulle ? J'ai eu 8 en langue française, la matière la plus importante. Et 5 en anglais !
- Tu as 9 de moyenne. Juste en dessous... Ça sera facile à rattraper. Si tu le souhaites, on peut aller à l'université et demander les corrections.
- Vas- y ! on fait ça. Tant que je ne comprendrais pas, je ne dormirais plus.
On se chausse et nous quittons mon appartement. Dans la descente des escaliers, je m'arrête. Lydia se retourne vers moi.
- Quand mes parents vont savoir ça.... Je vais me faire tuer. Ils vont me dire de rendre l'appartement et de revenir auprès d'eux.
- Ne leur dis pas !
- Ils savent très bien que je reçois mes résultats d'un jour à l'autre.
Nous avons discuté avec un de nos professeurs à qui j'ai fait part des idées que j'ai développé dans mes rédactions et j'ai compris que je suis hors sujet, et en français, et en anglais. Mekra est venu récupérer Lydia à la sortie. Il l'a félicité et il a tenté de me rassurer. Je traine sur le chemin du retour au studio. Par peur de faire une crise de claustrophobie chez moi en me retrouvant seule enfermée moi et cette mauvaise journée, je me pose sur le banc devant l'immeuble. Je dégaine mon téléphone et compose le numéro d'Antoine qui ne tarde pas à répondre.
- Jo ! Ca va ?
- Salut... Je dois mettre un terme au stage. Je suis désolé. Je sais que je me suis engagée mais je n'ai pas le choix...
- Qu'est ce qu'il se passe ? (Comme si j'allais me confier à lui...Après la rupture d'avant hier.)
- Je dois consacrer plus de temps à mes études si je veux avoir mon diplôme. Je n'arrive pas à gérer les deux.
- Très bien. C'est dommage. Tu es vraiment doué. J'espère juste que... ce n'est pas à cause de nous.
- Non. Je te l'ai dit-
- Ok. Bon, je vais te payer pour la période que tu as faite. Je passerais dans les jours qui viennent chez vous. ("Chez vous" comme si j'habitais avec les gars.)
- Merci.
- Bonne soirée. (Dans le genre plus formel et sans émotion)
Afin d'assouvir ma mauvaise conscience, je m'empare de tous mes bouquins, de mes écouteurs et m'installe dans l'appartement de Ken qui est comme toujours ouvert. Je suppose qu'ils sont entrain d'enregistrer. Je me prépare un café et me plonge dans mes livres, mes exercices et mes prochains dossiers. A partir de maintenant, je vais étudier jour et nuit jusqu'à avoir un 15 de moyenne. Et puis, c'est partit pour un long régime alimentaire. Plus de sandwichs à 8 euros le midi, que des tupper wear de pâtes au parmesan. Non, le parmesan c'est trop cher. Au beurre... Je mâchouille le bout de mon crayon à papier démotivée par cette période pourrie qui s'annonce. Je déconnecte de mes pensées lorsque Ken rentre dans la pièce visiblement irrité par la conversation qu'il a au téléphone.
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Ce que je suis
Fiction généraleA l'origine, un bloc de glace, telle une comète. Elle émerveille de par son caractère. Elle est sublime à l'approche de son étoile. Il, Ken, lui a permis de suivre la bonne trajectoire. Elle a inspiré sa plus belle plume. Je déteste mon prénom, J...