# 14 AVANT TU RIAIS

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Oh mon dieu, ma tête ! Je suis dans une autre dimension. J'ouvre mes yeux. Je bouge la tête. Où est ce que je suis ? Je tente de me relever mais la pièce se met à tourner et la nausée refait son apparition. Je me laisse tomber sur le canapé. Car je me suis rendue compte que j'étais allongée sur le canapé du studio. Des images de la veille surgissent tels des flashs dans ma mémoire. Je n'ai aucun souvenir depuis la scène des toilettes. C'est le silence. La fête est finit. Je veux rentrer chez moi. Je repousse le plaid. Je me hisse en dehors du fauteuil et marche difficilement jusqu'au salon. Allongé sur le canapé, Deen ronfle la bouche grande ouverte. Si je ne me sentais pas si mal, je l'aurais pris en photo. L'alcool c'est finit ! Je sais que j'ai déjà pensé ça une fois, mais cette fois, c'est la bonne. Il n'y a rien de plus étrange et irréel que de vivre un black-out. Ça ne me ressemble pas. Je suis entrain de me perdre dans des tentatives d'expériences sans sens. J'ai honte de moi, je me suis toujours dit que je ne serais jamais comme ce genre de filles ridicules.

- Jo ? (Ken vient de débarquer dans l'appartement tout frais et énergique)

- Oh, Ken... Que s'est- il passé hier ?

- Tu as bu.

- Oui ça je sais.

- Tu t'es endormi dans la salle de bain par terre. On a flippé sur le moment, mais tu marmonnais à moitié. Avec Mekra, on t'a porté jusqu'au studio.

- Oh...(J'ai honte. Je tire une chaise et m'y vautre, mon corps pesant comme une enclume. Il part à la cuisine et revient avec un cachet et un verre d'eau qu'il pose sur la table. L'appartement est dans un sale état. ) Je vais nettoyer l'appartement pour me faire pardonner.

- Pardonner de quoi ? Tu as fais la fête, tu n'as juste pas géré, t'es pas habituée...

- Et je ne veux plus jamais vivre ça.

- On dit toujours ça le lendemain d'une cuite (Il ricane)

- Je suis sérieuse, c'est nul, ça sert à rien. J'ai fait n'importe quoi.

- Arrête de te rouer de coups (Il expire saoulé et ça m'énerve. Je me lève subitement pour me mettre à la recherche de sacs poubelle, balai, chiffons. Il m'arrache le balai des mains) Va te coucher, c'est bon je m'en occupe (Il râle)

- Ken, me dis pas quoi faire. (Je lui pique le balai et le foudroie du regard)

- Hey, vous pouvez pas faire moins de bruit, vous me donnez la migraine. (Je ne réponds même pas et m'applique à faire mes tâches. Ken n'ose plus m'affronter et pars en direction du studio)

- Je te jure... (Je me mets à bougonner à voix haute)...

- Je t'entends encore. (Au moins, maintenant je suis bien réveillée et la nausée m'est passée d'un coup)

J'ai entassé les sacs poubelle à l'entrée, nettoyé les surfaces et aéré la pièce malgré les plaintes de Deen. J'ai besoin de me doucher, je me sens poisseuse. Soudain, je me remémore un épisode de la veille. Je cours jusqu'au studio. Ken est derrière la vitre, casque sur les oreilles et je reconnais la musique d'hier. Je reconnais la couleur orange de mon carnet ouvert sur le triptyque devant lui. En furie, j'ouvre la porte et récupère mon précieux.

- oh ! oh ! tu fais quoi là ? (Il chope mon bras et je me détache violemment de lui)

- Dégage, Ça ne t'appartient pas !

- Tu me parles encore sur ce ton et je t'interdis de remettre les pieds ici.

- Ça tombe bien, j'ai une vie !

Ce que je suisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant