# 33 SERIEUX AMIS

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Lydia et moi nous sommes bourrées la gueule ce soir. Des vieilles bouteilles trainaient au fond de mon placard et nous les avons terminées. Léo ne nous a pas retenu et nous a complètement perdu. Il a capté que c'était à cause des garçons. Ennuyé, il a finit par rentrer chez lui.

- Je vais avoir droit à un interrogatoire.

- C'est déjà sympa qu'il se soit retenu.

- Mekra...il est si beau.

- Arrête...

- Même Ken.

- Je ne l'ai pas regardé.

Toc toc toc.

- C'est qui ? (Je gueule car j'ai trop la flemme de me déplacer. On est complètement déchiré, les cheveux en vrac, le maquillage a coulé à force de nous étouffer en rigolant)

- C'est Mekra. Lydia est là ? (Voilà qu'elle s'empresse d'aller lui ouvrir la porte. Il rentre dans mon habitat et examine les bouteilles au sol. Il me fixe. Il a sûrement des reproches à me faire alors je prend l'initiative de faire le ménage. Sauf que je ne marche pas droit et que je fais un boucan insupportable. Lydia explose de rire. Mekra m'arrache les bouteilles des mains et les assemble lui- même sur le meuble de la cuisine)

- Tu es toujours aussi adorable Mekra... (Voilà qu'elle se met à papillonner des cils.)

- Ton téléphone a vibré ! Tu devrais appeler Léo (Je lui rappelle son existence au cas où)

- Jo ? Tu peux me laisser seul avec Lydia un petit instant s'il te plait ?

- Elle va tout me répéter alors, je peux rester écouter !

- Jo !

- 5 minutes. Je suis pétée !

Je suis chassée de mon appartement. Ma tête tourne alors je m'écroule sur le sol du couloir. Bien sûr qu'ils vont discuter plus de 5 minutes. Tant que ce n'est pas avec moi, ça me va. J'entends de la musique. En fait, c'est dans ma tête. Une mélodie persiste. Je commence à chanter un vieux son Ellie Goulding intitulé Burn. Car clairement à l'intérieur ça doit brûler de milles feux. Besoin de m'aérer, je descends les étages d'un pas lourd et une fois dans la cour intérieur de la résidence j'inspire profondément.

- Tu vas choper la crève si tu restes ici en tee- shirt ! (Hugz les bras chargés de sacs vient de pénétrer dans la cour. Je n'ose pas lui répondre. Cela fait 6 mois que je l'ignore, que je les ignore tous. C'était plus facile, plus simple. On dirait qu'il ne m'en veut pas. Le silence traduit ma gêne.) Tu peux m'aider ? (Il me tend un sac que je prends timidement et je le suis dans les escaliers en titubant. Il continue de parler telle un piplette comme si rien n'avait changé, comme s'il ne s'était jamais absenté) Alors, les japonaises, c'est une toute autre approche. Je me suis fait recalé plusieurs fois, puis, j'ai compris que c'est moi qui m'y prenait mal. Il faut y aller tranquillement et surtout discrètement. Elles n'aiment pas trop les marques d'affection en public. Et puis, oubli les rendez- vous galants. Là bas, les rendez- vous, c'est en groupe. Du coup, lorsque j'ai proposé à cette fille de sortir avec moi, j'ai du inviter toutes ses copines et tout le crew. Mais en fait, c'était hyper sympa. J'ai arrangé un coup à tous les gars de la bande.

Est ce qu'il a une mémoire de poisson pour me raconter que moi et Lydia avons été vite remplacées ? On rentre dans l'appartement vide. Je dépose ses courses dans la cuisine et prend la direction de la sortie toujours sans dire un mot.

- Attends ! (Il agrippe mon épaule et je me retourne vers lui) Où vas- tu ? On a pleins de choses à se dire. (Je suis bourrée et il veut qu'on papote)

Ce que je suisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant