Sous des cieux plus cléments [TERMINÉ]

Chapitre 17

Les jours suivant passent à une vitesse folle, j'adore cette ville, son ambiance, ses couleurs, sa bienveillance ambiante. La joie d'être avec mon amie et son adorable famille compense la douleur lancinante qui continue de consumer mon cœur après la disparition de Max. Nous en avons longuement parlé un soir, nous avons ri en nous remémorant les bons souvenirs, pleuré en évoquant la vie qui continue malgré son absence.

J'adore ces vacances remplies de découvertes, je réalise mon rêve et j'en suis reconnaissante chaque jour, chaque matin où j'ouvre les yeux sur les posters des Backstreet Boys, comme aujourd'hui.

Un petit « ping » retentit sur la table de chevet. Il est 10h à Montréal, le décalage horaire n'est plus qu'un lointain souvenir pour moi après trois jours, alors qu'en France il est 16h.

[- Salut Miss Québec, comment ça se passe la vie canadienne ?]

Ce message de Sully me colle immédiatement un grand sourire sur le visage, et je m'empresse de répondre.

[- C'est super, j'adore ! On visite, on profite, on danse, on sort, au top !]

Sa réponse ne se fait pas attendre.

[- Génial, content pour toi ! Et niveau mecs, ça mord ?]

Dire que son message me fait l'effet d'une douche froide est un doux euphémisme. Je suis totalement déstabilisée par cette allusion. Que sommes-nous l'un pour l'autre en fait ? Certes, nous n'avons jamais mis les choses au clair – et je sais que j'en porte la responsabilité en grande partie – mais je ne pensais pas être exactement « libre » de voir d'autres hommes... 

Ne pouvant lui reprocher mes lacunes dans notre communication, je décide de jouer son jeu, sans laisser paraître mon désarroi.

[- Je n'ai pas encore testé mon pouvoir de séduction.

- Les femmes décident à Montréal, ça devrait plaire à la féministe en toi. Amuse-toi, la vie est courte ! Bisous Miss Québec !]

... Le message me semble clair... Dépitée, je sors du lit pour me rendre dans la salle de bains, et tombe sur Jane qui en sort.

- Voyons donc, qu'est-ce que c'est que ce petit air chagriné ?

- Sully m'a écrit, et m'a intimé de « profiter de la vie » en parlant des mecs ici...

- Il ne sait pas ce qu'il veut ce mec. C'était super, il t'a permis de passer à autre chose après... (sa voix baisse, l'hésitation est palpable), mais il n'est pas sérieux. Ça fait combien de mois que vous avez cette non-relation ? Allez, hauts les cœurs, on va aller se secouer les foufounes ce soir, tout ira mieux ! Et demain, chalet hiiiiha !

- Les foufounes ??? dis-je dans un éclat de rire.

- Les fesses ostie ! Il est temps que tu améliores ton vocabulaire en québécois chère !

La vie nocturne dans cette ville est dingue, et nous sommes déjà sorties un soir, en nous amusant énormément. J'avais été surprise du comportement des hommes, se tenant à distance respectueuse et proposant systématiquement de boire un verre avant d'entamer la conversation. J'ai hâte de découvrir le « Café Campus », haut lieu de la nuit étudiante montréalaise dont Jane m'a beaucoup parlé, et qui reste animé même en été.

Le départ au chalet est prévu le lendemain, pour une semaine. C'est l'effervescence à la maison, pour tout préparer. Le frère de Jane étant absent, nous sommes chargés de lui récupérer quelques affaires à son appartement. Nous emportons sa guitare, son IPod et je repère quelques objets hors du commun chez lui. Ce mec a l'air d'aimer les avions, les voyages et la musique soul, à en croire sa collection de vinyle. J'ai hâte de le rencontrer !