Sous des cieux plus cléments [TERMINÉ]

Chapitre 31

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Point de vue d'Alex

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J'ai déposé le MP3, j'ai hésité à l'attendre, j'avais envie de la voir. Puis j'ai appelé Vicky, pour lui demander conseil.

- Les femmes ont besoin de cheminer. Laisse-lui de l'espace, laisse-lui le temps de découvrir, de digérer. Ça fait presque deux mois que vous ne vous êtes pas donnés de signe de vie, tu peux bien attendre encore un peu, non ?

Je suis donc finalement rentré à Paris, et ai décidé d'aller marcher dans les rues de la Ville Lumière en attendant une réaction de sa part.

Vicky m'a envoyé quelques messages en début de soirée, elle voulait savoir où et comment me joindre en France si besoin en pleine nuit, si mon portable était coupé, étant donné l'arrivée imminente du bébé. Je n'éteins jamais mon portable, mais cette réponse n'était pas satisfaisante, elle s'était entêtée et je n'avais pu que céder. Ahhh les femmes enceintes ! Elle si organisée habituellement, n'avait pas pensé à me le demander pendant notre conversation téléphonique.

Je finis par m'installer à la terrasse d'un restaurant. Le temps est clément pour un québécois à Paris en ce mois d'octobre, et je m'autorise à manger en terrasse. Je me régale d'une bavette à l'échalote et de frites, puis d'une crème brûlée, en dessert. Ahhh, que j'aime Paris !

Je repense à la conversation avec ma sœur et me tient prêt à accueillir une excellente nouvelle incessamment sous peu. Elle a un très bon instinct, et avait su comprendre les alertes de son corps avant la naissance de Neil.

Ragaillardi par cette excellente nouvelle à venir et la bonne soirée que j'ai passée, je retourne en marchant gaiement à l'hôtel où je me suis installé un peu plus tôt. Pour la première fois depuis des semaines, j'ai le cœur léger. Peut-être que c'était justement ce qu'il me fallait, conclure la relation avec Julia et apprendre une très heureuse nouvelle.

Il est tard quand je rentre à l'hôtel, près de 23h, mais de nombreuses personnes sont attablées au bar attenant. Craignant d'y voir mes collègues et qu'ils m'invitent à les rejoindre, je m'adresse à la réception pour récupérer la clé de ma chambre, qu'elle pose sur le comptoir en laissant sa main posée dessus.

- Monsieur, on m'a dit de vous informer que quelqu'un vous attend au bar.

- C'est gentil, mais ce sont probablement mes collègues et je ne tiens pas à passer la soirée avec eux. Merci pour le message, dis-je en tournant les talons.

- C'est une femme Monsieur, m'interpelle à nouveau la réceptionniste. Une femme seule qui vous attend, et m'a dit que c'était très important.

Au ralenti, je me tourne de nouveau vers la réceptionniste et l'interroge :

- Blonde, cheveux longs, yeux bleus, avec une frange ?

- Exactement Monsieur, termine-t-elle avant de lever la main, me laissant prendre possession de la clé de ma chambre.

Julia... Mes oreilles bourdonnent, je ne peux pas croire qu'elle soit ici, comment est-ce possible ?

J'avance comme un zombie dans le bar bondé, tentant d'apercevoir la femme qui m'a brisé le cœur.

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Point de vue de Julia

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J'ai appelé Vicky, j'avais besoin d'aide. Elle n'a rien voulu me dire sur la signification de la chanson, mais elle m'a encouragé à le rejoindre, tout de suite, à son hôtel pour discuter. Elle m'a dit qu'on avait assez perdu de temps, que son instinct ne la trompait jamais et qu'il était temps de dissiper les malentendus.

Le cœur battant la chamade, je l'avais écoutée et avais décidé de foncer prendre le train de 21h25 à la Gare Lille Europe. Une heure plus tard, j'étais à Paris et suivais les consignes que Vicky m'avait envoyées par sms pour rejoindre son hôtel dans les meilleurs délais.

Craignant de ne pas le voir, ou qu'il cherche à m'éviter, j'avais chargée la réceptionniste de l'orienter vers moi à son arrivée. Je sentais cette jeune femme embarrassée, mais je misais tout sur la solidarité féminine pour qu'elle fasse ce que je lui avais demandé quand même.

J'attendais depuis un quart d'heure quand je l'ai vu entrer dans le bar, manifestement à ma recherche.

Le cœur serré, les larmes menaçant - déjà - de couler, je ferme les yeux et prends une grande inspiration avant de le héler.

- Alex !

J'entends une voix de femme me devancer de quelques microsecondes, j'ouvre les yeux immédiatement pour constater qu'il se tourne vers elle et toute la tablée dont elle fait partie.

- Ah salut !

- Viens, installe-toi !

- Non, merci, désolé, je rejoins une amie de ma sœur. Une prochaine fois !

Une amie de ma sœur... C'est donc ainsi qu'il me considère... C'est sur qu'il ne devait pas avoir le cœur à m'appeler son ex ou son amie devant une aussi belle femme...

Me sentant plus bête que jamais, j'attends qu'il ait le dos tourné pour me lever et rejoindre la sortie.

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