Chapitre 29

2.3K 178 5
                                    

Mes yeux gonflés au petit matin sont passés sur le compte de ma tristesse à l'idée de quitter les lieux. J'ai passé la matinée avec Jane à essayer de fermer ma valise, et j'ai finalement dû renoncer à certains anciens vêtements pour pouvoir ramener les nouveaux en France.

Pour ne rien arranger, mais pour mon plus grand plaisir, les Gaudreau ont eu à cœur de m'offrir de nombreux goodies estampillés au nom de Montréal. Après avoir partagé un copieux déjeuner en ville, nous regagnons le domicile familial pour charger la voiture, l'heure de partir étant déjà arrivée.

Jane semble aussi triste que moi lorsque nous fermons le coffre de la voiture familiale sur ma valise.

- C'était super de te rencontrer, de t'accueillir dans notre famille ! Tu vas beaucoup nous manquer Julia ! me confie Marie-Eve, pendant qu'elle me serre fort dans ses bras.

- Merci énormément, j'ai adoré vous rencontrer, découvrir votre vie et votre ville. C'était magique, un rêve devenu réalité grâce à vous, réponds-je, émue.

- Prochaine fois que tu viens, on te fait découvrir tout le folklore local : le hockey, le curling, le ski, la pêche sur glace, les cabanes à sucre et toute le kit ! rit André, dans une énième tentative de me redonner le sourire, couronnée de succès cette fois.

- Tu voyages-tu sur un vol d'Alex ?

Cette simple phrase de Marie-Eve me fait perdre le sourire. Je baisse la tête pour qu'ils ne voient pas les larmes monter, et change rapidement de sujet.

- Je ne sais pas. Vous allez beaucoup me manquer, encore merci pour votre accueil ! J'espère pouvoir vous accueillir prochainement en France.

- Allez, filez ! A bientôt ma douce ! m'embrasse une dernière fois Marie-Eve.

Nous montons en voiture et le silence règne entre Jane et moi durant le trajet jusqu'à l'aéroport. Elle stationne le véhicule, et nous nous retrouvons toutes deux devant le coffre, lorsqu'elle me saisit les épaules.

- Y-a-t-il quelque chose que je devrais savoir ?

Je secoue la tête, les larmes me montent de nouveau aux yeux mais je ne parviens pas à les retenir cette fois.

- Julia, qu'est-ce qui se passe ? reprend-elle en extirpant mon énorme valise hors du coffre. On se dit tout, remember ?

Prenant une grande inspiration, je décide de lui raconter les événements de la veille, pendant que nous rejoignons le hall de l'aéroport.

- Hier, je suis allée chez Alex, comme convenu pour notre dernière soirée. J'étais un peu en avance, mais j'avais trop hâte de le retrouver. C'est une femme qui m'a ouvert lorsque je suis arrivée. Une belle femme avec un fort accent québécois, en tenue légère, les cheveux en bataille, qui m'a clairement fait comprendre qu'Alex et elle avaient... Enfin tu vois, dis-je en reniflant pour retenir mes larmes. Il était sous la douche.

Nous pénétrons dans l'ascenseur, Jane garde le silence, je poursuis mon récit en essayant de ne pas céder à une crise de larmes.

- Elle m'a laissé entendre qu'elle était là depuis samedi, alors qu'il était encore avec moi samedi matin à New-York...

Ma voix se brise, je me sens idiote, surtout que Jane m'avait mise en garde. Néanmoins, les mots continuent de sortir, lui parler me fait du bien, comme toujours.

- J'ai laissé un message à Alex sur son répondeur, j'étais en colère, je lui ai dit que nous n'étions certes qu'un amour de vacances, mais il aurait au moins pu attendre mon départ pour reprendre sa vie normale, avec ses conquêtes, etc. Il ne m'a pas rappelée, sans doute occupé avec cette fille, j'ai dû taper dans le mille.

Sous des cieux plus cléments [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant