Chapitre 19

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Je rejoins mon amie sur le ponton, où elle a installé des transats. Le ciel est bleu à perte de vue, la chaleur bien présente, mais un petit vent agréable nous permet de profiter de ce bain de soleil bienvenu sans souffrir de la chaleur.
 
Un livre en main, je m'installe confortablement à côté de mon amie. La douce morsure du soleil sur ma peau et la chaleur qui m'enrobe, associées à la respiration profonde et régulière de mon amie, ont vite raison de ma concentration. Je ne tarde pas à sombrer pour une petite sieste.
 
Je me réveille quand deux bras me soulèvent et je me sens ballottée. J'ouvre les yeux pour découvrir le grand sourire d'Alex, qui me tient fermement dans ses bras et saute. Mais...
 
- Nooooooooonnnnn !
 
Ma réception dans l'eau interrompt mon cri de détresse. Mon corps chaud plonge dans l'eau fraiche du lac, ce qui me coupe le souffle.
Par réflexe, j'ai serré si fort Alex qu'il m'a accompagnée dans ma chute. J'ai relâché ma prise immédiatement, battants des bras pour retrouver au plus vite la surface. Etant une piètre nageuse, je panique un peu, lorsque je sens deux bras forts me soulever par la taille et m'attirer.
 
Immédiatement, je m'accroche au cou de mon « sauveur », et enroule mes jambes autour de sa taille. Reprenant mon souffle, et reconnaissant en lui celui qui a aussi failli causer ma noyade, je le regarde, scandalisée, alors qu'il rit aux éclats.
 
- Mais t'es dingue, lui dis-je haletante, je ne sais pas bien nager !
 
- Je n'aurais pas laissé une si belle fille se noyer !
 
Il me regarde avec un sourire charmeur, qui me fait fondre, et je relâche doucement ma prise. Alors que je m'apprête à m'éloigner, il me retient en me saisissant le bras, m'attire à lui et m'intime à l'oreille :
 
- Retiens ta respiration !
 
Euh... c'est déjà le cas quand son corps se plaque au mien et qu'il susurre comme ça dans mon oreille...
 
Pas le temps de penser plus, il s'allonge sur moi, mes jambes de part et d'autre de son bassin et nous plongeons à nouveau sous l'eau. Cette fois, il ne me lâche pas et à ma plus grande surprise, s'empare de mes lèvres. Il me goûte avec gourmandise, et je sens contre mon ventre, à travers le tissu de son short de bain, que notre baiser ne le laisse pas indifférent. Baiser qui, aussi fou que bref, allume un feu en moi.
 
Relâchant son étreinte, il remonte à la surface, et j'en fais de même. Je m'accroche à nouveau à son cou, mais il me repousse doucement, en m'indiquant dans un clin d'œil :
 
- En fait, on a pied ici.
 
J'allonge mes jambes et sens en effet le sol sous mes pieds, l'eau arrivant au niveau de mes épaules. Je me sens bête, et me rends compte que je me suis laissée aller beaucoup trop facilement à son étreinte... Mais qu'est-ce qui me prend à la fin ?!
 
J'entends les rires de mon amie et ses parents qui nous observent depuis le ponton, et Jane se jette à l'eau pour venir jouer avec nous. Si elle savait à quel jeu nous jouions il y a quelques minutes... Un peu honteuse, l'esprit embrumé par l'excitation, je me jette dans l'eau en arrière et profite de la douceur de cet après-midi.
 
Il est près de 17h lorsque nous sortons de l'eau, appâtés par l'annonce du goûter. La soirée s'annonce douce, et Marie-Eve nous annonce qu'un marché nocturne est organisé à quelques villages de là. Tout le monde semble excité à cette nouvelle, sauf Jane qui annonce, fatiguée :
 
- Maman, tu m'excuseras mais je vais rester ici. Nous sommes sorties hier, et je suis crevée. (elle se tourne vers moi) mais si tu as l'énergie d'y aller, n'hésite pas, c'est très sympa.
 
J'ai en effet envie de découvrir le marché local, mais le fait de laisser mon amie, qui plus est quand elle est à l'origine de ma présence ici, me dérange.
 
- Non, je vais rester avec toi. Je me sens fatiguée aussi de toute façon, ça me fera du bien de me poser, mens-je pour justifier ma réaction.
 
- Comme vous voulez ! rétorque Marie-Eve avec un sourire triste. Alex, je suppose qu'étant toi aussi sorti hier, tu ne nous honoreras pas non plus de ta présence ?
 
- Peut-être maman, je ne sais pas encore.
 
Déçue, elle tourne les talons et retourne dans le chalet. Mon cœur se serre de la voir aussi triste, et je regrette immédiatement que nous soyons sorties hier. Une main sur mon épaule me fait tourner le regard vers Vicky, qui a compris l'état de mes pensées.
 
- Ne t'inquiète pas, elle a l'habitude. Elle attend toujours beaucoup de choses du séjour estival au chalet, elle oublie que nous ne sommes plus des enfants.
 
- Et que les gosses, c'est ingrat, dis-je dans un haussement d'épaules.
 
Les rires qui fusent autour de moi me laissent perplexes. Un fou rire général s'empare de la tablée, Jane et Vicky pleurent de rire alors qu'Alex me regarde, les yeux brillants de malice. C'est André qui m'apporte la clé pour comprendre ma gaffe.
 
- Oh ma belle, les gosses icite, ce ne sont pas les enfants... Ce sont les... attributs masculins, m'explique-t-il, une expression choquée s'imprimant sur mon visage rougissant, relançant le fou-rire général, moi y compris cette fois.
 
Une fois que nous avons repris nos esprits, je présente mes excuses pour cette gaffe, puis chacun s'affaire à aller se doucher et se changer pour la soirée.
 
Un peu plus tard, Jane et moi sommes affalées dans le canapé devant « Save the last dance », notre film préféré. Dans nos pyjamas légers, nous profitons de la douce chaleur de la soirée avec les baies vitrées ouvertes, tandis que le soleil se couche peu à peu.
 
Le silence règne dans le reste de la maison, seulement interrompues par nos chips qui croustillent quand nous les croquons. Nous n'avons pas eu l'énergie de nous préparer quelque chose et mangeons donc des cochonneries.
 
Un bruit à l'extérieur attire mon attention, tandis que Jane ne bouge pas d'un poil.
 
- Jane, t'as entendu ?
- Oui
- C'était quoi ?!
- Rien, peut-être un castor.
- Un castor ? Sérieux ?
- Bah oui, ou un monstre, je ne sais pas, me dit-elle, un sourire inquiétant aux lèvres.
- Nan mais arrête, tu me fais peur ! Faut aller voir !
- Comme dans les films ? Jamais, je ne me ferais pas avoir !
- Jane, arrête de déconner !
- Va dans ta chambre, regarde par la fenêtre ! Je m'occupe de vérifier la terrasse.
 
Inquiète, je monte fissa dans la chambre, me poste devant la fenêtre et observe précautionneusement la pénombre qui s'étend à mes pieds.
 
Hyper concentrée pour percevoir les mouvements et habituer mes yeux à l'obscurité, mon cœur manque un battement quand une main s'écrase sur ma bouche et un corps se colle au mien pour m'empêcher de fuir.
 
Le « chut » susurré dans mon oreille me rassure immédiatement sur l'identité de mon assaillant.

Sous des cieux plus cléments [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant