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ASTRIDE

Le médecin venait de s'en aller, Monsieur Morris qui lui aussi s'en allait avait proposé de le raccompagner jusqu'à la porte.

Quel homme ce monsieur!

Il s'est montré présent pour nous, mais surtout pour ma mère. Il disait ne quitter cette maison qu'après le passage du médecin et après qu'elle ait au moins mis quelque chose dans la bouche. On le connaissait que depuis peu mais c'était déjà un très bon ami de la famille. Il avait cette attention particulière comme si nous le connaissions depuis longtemps, comme si depuis toujours ils étaient de bons amis ma mère et lui. Peut-être qu'en réalité la famille Morris et la nôtre entretiennent une amitié de longue date! Monsieur Morris s'était aussi montré disponible pour papa, il le faisait comme si c'était mon papa qui était là...

mon papa...

Je me demandai bien si on aurait pu fermer l'œil de la nuit si Monsieur Morris n'était pas là avec nous. J'en voulais à Orphée d'avoir informée Elias de ce qui se passait ici mais en même temps j'étais reconnaissante parce que les choses ont pris une tournure que je n'avais pas prévu. Néanmoins j'en touchais deux mots à mon amie de cette idiotie et surtout quel était donc le but caché derrière cette intention!

"Je voulais juste qu'il voit que sa Nora n'est pas aussi Sainte qu'il le pense! Tu sais que je suis amoureuse de lui!" S'était-elle justifiée.

Quelle idiote! Quelle sot! Quelle mollusque! Qu'est-ce que j'avais envie de lui donner quelques claques sur ses joues comme cette fois où elle m'avait traitée de gamine capricieuse et stupide.
Quel culot! Ironie du sort, je voudrais même dire.

Et voilà que les choses se sont retournées contre elle parce qu'au final, Elias était rentré avec la Nora! Elle avait finalement fait preuve de toute la stupidité dont elle me reprochait. Sa crétinerie a valu à la méchante bonne de s'en aller dans les bras de son Prince tant attendu.

Tous des imbeciles!

Au moins le père Morris ne l'était pas, il était de notre côté et il avait pris soin de nous, son fils devrait en prendre note.

Il était à peine 11h et demi lorsque maman finît son petit-déjeuner et s'allongea de nouveau dans son lit. Elle n'avait parlé que très peu depuis son réveil. Elle ne répondait tantôt que par des hochements de la tête tantôt par des haussements des épaules. Cela ne dérangeait personne, nous la comprenions tous.
Je ne l'avais pas quitté d'une seule seconde. Même ma douche je la pris dans sa salle de bain. C'était la première fois que je me sentais autant proche de ma mère, ça me faisait un peu bizarre mais j'avoue que dans le fond ça me faisait plaisir de prendre soin d'elle.

Les choses avaient bien pris une autre tournure que celle qui étaient prévues... ce n'était pas dans le plan.

Je regardais ma mère à mesure que ses paupières lourdes se fermaient, je profitais donc à aller prendre mon petit-déjeuner aussi.
Monsieur Morris avait pris à ses frais le nettoyage de tout le bazar qu'il y'avait dans la maison, causé par les violences de la veille. Tout était dans un ordre impeccable et d'une propreté innocente. Jamais on ne pourrait imaginer le spectacle ahurissant qui s'est donné ici.

Je ne cesserais de le dire mais quel homme Monsieur Morris!

Je profitais donc du grand silence dans cette maison pour me faire un bon petit-déjeuner. Je ne pourrai me rendre à l'université aujourd'hui ni demain et ni le jour d'après; en tout cas pas avant que ma mère ne récupère.

Quel silence!

J'aurais même presqu'envie de crier de bonheur mais ma voix sonnera un écho qui troublera la tranquillité de ma génitrice. Mais j'avais besoin de crier mon bonheur, ma joie, ma satisfaction, ce plaisir de ne pas avoir cette souillon dans mes pattes.

NORAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant