Les yeux remplis de larmes, Nicole prit un verre à vin dans une armoire, elle sortit la meilleure bouteille qui se trouvait dans sa cave, elle se servit une bonne quantité de ce délice. Dornfelder était son favori. Elle n'était pas une grande adepte du vin ou des petits plaisirs alcooliques, mais elle se retrouvait quelques fois à savourer, à des occasions bien particulières comme celle-ci.
La cave était une idée de son époux, elle avoue qu'elle n'était pas très emballée par cette idée, mais elle reconnaissait aussi que peut-être, oui peut-être, un jour, elle se plairait de la compagnie de toutes ces bouteilles. Elle ne savait pas exactement quand, mais elle savait que la vie n'avait pas encore fini de lui jouer des tours. Elle le savait et elle le sentait.
et elle fit un grand bon dans le passé.Elle se souvint qu'elle avait toujours eu dans le passé, un problème avec ce mot: la confiance.
Au départ, elle pensait savoir ce que ça voulait dire, mais plus tard elle comprit qu'elle n'avait jamais réellement appréhendée le sens même de ce mot. Elle l'avait exploré différemment, sur toutes les formes que possible et pourtant, elle finissait par être déçue au final. Alors qu'est-ce qu'était donc la confiance et pourquoi elle la faisait si mal? Nicole commençait son voyage dans le passé par sa son enfance.Très tôt, Nicole se voyait déjà nourrir une passion pour la couture. De mère couturière, il était donc évident pour elle de suivre les pas de sa génitrice. Elle n'avait que 6 ans lorsqu'elle était fascinée par toutes ces aiguilles, ces bobines de fils un peu démêlées de partout dans l'atelier, les mètres de rubans qui trainaient autour des épingles bien rangées dans leur boîte. C'était un univers sublime à son esprit. Et toutes ces aiguilles qui rentraient et sortaient des tissus alors que sa mère s'attelait à broder quelques accessoires, quel talent!
Elle était un peu comme une magicienne à ses yeux. Alors elle aussi voulait apprendre un peu de la magie de sa mère, avoir un tout petit peu de ses pouvoirs et faire quelques vêtements à ses poupées qui n'en avaient rien à faire de leur nudité en réalité.Alors elle commençait à s'y mettre. Au départ ce n'était pas du tout gagné, elle était trop jeune pour s'approcher de tels objets, sa mère le lui interdisait mais elle n'en faisait qu'à sa tête. Elle voulait lui ressembler, elle voulait faire comme elle! Alors Nicole commençait à s'emmêler les aiguilles jusqu'à survienne des petites coupures. Elle vit son sang couler pour la première fois de l'effort de quelque chose qu'elle avait envie d'apprendre, de comprendre et de maîtriser. Eliane, sa mère, la blâmait, elle le lui avait interdit pourtant, mais Nicole était fière d'elle et cette petite égratignure n'allait en rien l'empêcher de poursuivre son rêve et devenir une magicienne. Elle faisait confiance à elle-même et elle croyait qu'elle allait devenir une aussi grande couturière que sa mère, elle avait foi en cette façon de faire.
À l'adolescence, Nicole rentrait enfin à l'université, une université prestigieuse et très reconnue dans le pays et dans sa petite ville. Ce n'était pas une université pour une personne de son rang social, mais elle avait travaillé très dur, elle avait tellement fait preuve de beaucoup d'ingéniosité qu'elle obtenu une bourse. Une bourse dans l'une des universités les plus prestigieuses de la ville. Elle était heureuse, elle n'oublierait jamais la fierté qui se dessinait sur le visage de sa mère quand elle la vit dans son uniforme bien ajusté à ses formes, son chignon bien tiré et qu'elle faisait ses premiers pas dans la cour des grands. Elle rentrait dans cet établissement la tête pleine de rêve et d'objectifs: rendre fière sa mère davantage et obtenir son diplôme. Elle savait que le chemin n'allait pas être facile mais Eliane lui disait toujours qu'avec un peu de résistance, on arrivait à tout dans la vie. Elle lui fit donc confiance.
Nicole Savard, ne passait pas inaperçu dans cette grande université. Elle était une jeune demoiselle à une beauté remarquable. Elle avait des yeux d'une sombreur particulière, le teint parfaitement soigné et propre, aussi net que du verre. Elle avait la taille fine, la démarche gracieuse, d'aucuns pensaient même qu'elle était issue de la noblesse, même sa gestuelle était délicate et le ton de sa voix surveillé. Sa parfum était toujours un mélange de fruits et de fleurs après une douce rosée, elle laissait cette fragrance derrière elle a chacun des couloirs qu'elle empruntait, à chacune des salles de classe qu'elle visitait. Elle était de tout un charme la jeune fille.
Elle ne s'inventait pas ce caractère, ce n'était pas non plus un personnage. Amoureuse des contes de fées, des milles et une nuit, elle vivait ses fables entres les quatre murs de sa chambre. Elle s'inventait des personnages, mais elle ne faisait pas que les inventer, elle se les appropriait. Nicole ne se rendit même pas compte qu'elle se faisait absorber et transformer par ses propres inventions, mais c'était tout à son avantage. Mais très vite, elle s'attirait des ennuis.
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NORA
General FictionNora, jeune demoiselle candide, voit son quotidien chamboulé par un très vieux passé. Un passé dont elle ne connaît pas l'histoire... ...mais surtout un passé, rempli de machinations.