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DIMITRI

Depuis déjà plusieurs années je mène le même train de vie. Le stress et la pression sont mes compagnons de vie depuis cette période. Je ne me plains pas. J'aime être très occupé et j'ai l'habitude étant fils unique de ma mère, il fallait que je me batte pour garder la place de la société familiale. Ma demi-sœur Michelle, heureusement m'aidait à joindre les deux bouts. On se voyait que très peu parce que ne vivant plus dans le même pays depuis déjà très longtemps. Entre mes coups de fils interminables, mes voyages d'affaires fréquents et récurrents, j'avais du temps pour ma petite famille.

C'était la chose la plus précieuse à mes yeux et je ne manquai aucune occasion de le leur faire savoir. Mon épouse était la femme plus compréhensible que je connaisse, elle ne se plaignait pas de mes absences et au contraire m'était d'une aide précieuse lorsqu'il fallait fixer mes rendez-vous et gérer mon temps pour mieux jongler entre professionnel et personnel.

Je pus avoir la chance d'avoir deux magnifiques enfants, les plus beaux des cadeaux que le ciel m'a offert après toute cette passe anxieuse que j'ai traversé.
Je trouve toujours cette opportunité de passer beaucoup de temps avec eux, c'était comme une obligation, pour mon rôle de père et ma conscience.

Clara était ma petite princesse, je suis déjà une grande fille papa, aime-t-elle me dire chaque fois que je lui montre combien je l'aime. Oui, elle était déjà bien grande, mais à mes yeux, ça restait ma petite princesse à qui je contais des histoires de prince charmant à l'heure du coucher.
Elias, étant l'aîné a été très vite indépendant. Ma mère, insistait sur le fait de l'initier déjà aux affaires financières de la famille. Je le trouvai très jeune, mais moi je m'y sentais déjà concerné à son âge.

Ma mère est très présente dans ma vie, et influe beaucoup sur mes décisions. C'est la première femme de ma vie, celle qui a mené les lourds combats pour que je devienne l'homme que je suis aujourd'hui, tout le mérite lui revient.

Elle se chargeait de l'éducation de mes enfants, donnant quelques avis malgré tout à Louise, mon épouse. Ma mère est une femme très stricte et imposante, une femme qui aspire le respect et la crainte.

Nous sommes issus de familles respectables, mes petits-enfants doivent le refléter, ne cessait-elle de répéter à mon épouse. Romina Moris, la veuve de mon père avait comme une idée fixe sur la conservation du patrimoine familial et de l'éthique. Elle ne voulait en aucun cas qu'aucun descendant de notre famille ne s'éprenne d'amour pour une personne de classe inférieure à la nôtre. Cette obsession de ma mère pour ce sujet, était l'une des causes de nos nombreuses disputes alors que je vivais ma première vraie histoire de cœur avec une simple fille de couturière, qui aujourd'hui est devenue l'épouse de mon associé.

Ça faisait déjà un bon moment que je voulais investir dans le textile et la société de Hilaire Richards était l'opportunité rêvée. Je savais que sa société était implantée dans ce pays où une partie de moi a été enterrée, j'avais conscience du danger auquel je m'exposais une fois rentré en terre natale même si pour quelques temps. Le souvenir de Nicole allait me hanter, celui de tous nos moments passées et savourés allait être un vrai cauchemar pour moi et je ne pouvais faire subir cette partie sinistre de ma vie à ma famille.

Je ne pouvais être si égoïste envers les miens. Pourquoi pensais-je d'ailleurs à tout ceci? La culpabilité sans doute! Ma conscience me rappelait chaque jour que je m'étais comporté en lâche, je n'avais même pas pu leur offrir un enterrement digne de l'amour que je les portais.

NORAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant