VIII

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FLASHBACKS

"Pourquoi mon Dieu? Pourquoi moi? Pourquoi la vie est-elle si injuste envers moi?"

La voix de Nicole résonnait en écho dans La Chapelle de la cathédrale principale de la ville. Déjà quelques semaines que les événements de son accouchement se sont déroulés et la jeune fille est toujours bouleversée.

Comment Dimitri a-t-il pu lui faire une chose pareille? Lui en qui elle avait une confiance aveugle, pour qui elle éprouvait un amour qu'elle ne pensait jamais ressentir, à qui elle avait donné sa pureté. Dimitri n'était qu'un autre mirage, une fantaisie comme les vendent les sociétés de production hollywoodienne. Ce n'était en aucun cas un prince charmant, même s'il en avait l'apparence; un beau cauchemar.

Nicole se lamentait déjà depuis 15jours dans La Chapelle et elle attirait l'attention de la communauté ecclésiastique. De la compassion et de la curiosité animaient à tout moment les chrétiens qui fréquentaient les lieux aussi au moment de sa visite. AUGUSTIN PIERROT, curé fraîchement ordonné de la paroisse, se devait d'être proche des fidèles de son église, être à leur écoute et être le bon berger comme le veut sa mission. Nicole était une brebis blessée, son apostolat était donc de panser ses blessures, la rassurer et affermir son cœur.

Ce 15eme jour de deuil fut bénéfique pour elle, quelqu'un enfin eut l'envie de l'écouter mais surtout, elle put enfin trouver une épaule sur laquelle s'appuyer. Un prêtre! Un homme de Dieu! Quoi de mieux!

"Qu'est-ce qui te tracasse donc ma fille?" Lui avait demandé le prêtre, sa voix apaisante près de son oreille. Il ne pouvait sans aucun doute faire grand chose mais libérer cette douleur qui l'anime pourrait être un remède pour le repos de son esprit. Nicole ne trouvait plus de sommeil, ses études et sa santé en subissaient les conséquences. Elle se fichait de tout, plus rien n'avait de sens pour elle, la vie n'avait plus de valeurs à ses yeux. Même sa mère n'avait plus aucun pouvoir sur elle.

"Je te déteste bien plus que tout maman, comment as-tu pu me faire une chose pareille? Moi, ta propre fille?!!" Étaient les propos de Nicole à l'égard de Eliane. 17ans mais déjà autant de ressentis en elle, si jeune mais déjà un ascenseur émotionnel en son actif.

Mais Eliane avait-elle le droit de se mettre en colère contre sa fille? De l'en vouloir de lui parler sur ce ton? Non! Surtout pas après cet acte de traître!

Nicole gardait rancune à sa mère, et même jusqu'à ses derniers jours. Eliane lui avait tout avoué, elle avait cédé à la tentation du grand serpent, elle avait vendu le bonheur de sa fille pour des billets de banque. Est-ce donc là, la valeur de Nicole? Pour si peu!

"Comment as-tu pu les laisser prendre ma fille? Ta petite fille??? Comment maman??!!!"

C'était cette vérité que Eliane avait dit à sa fille, cette vérité qui pourtant n'en était pas une. Elle aussi s'était faite avoir, mais n'a pas pu connaître cette vérité avant de quitter cette terre. Eliane partit avec la rancune de sa fille et le poids de sa trahison.

Nicole avait besoin de savoir que cette chose encore existait: l'amour; qu'il y'avait encore des gens qui la ressentait, juste un peu. L'oreille attentive et patiente du Père Augustin manifestait cet amour, et elle ne pouvait s'empêcher de le ressentir.

"Mon Père si seulement vous savez..." pleurait la voix roque et fatiguée de la jeune maman. Elle se disposait à lui conter l'histoire dramatique de sa vie. Cette partie sombre qu'elle n'arrivait toujours pas à croire qu'elle l' avait vécu en quelques peu.

NORAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant