PROLOGUE

210 20 6
                                    


"Bénissez-moi mon père parce que j'ai pêché. J'en demande pardon à Dieu, et à vous mon père pénitence et absolutisme".

Ces propos venaient de l'intérieur de la cathédrale principale de la ville, dans un confessionnal bien silencieux où le froid se faisait très bien ressentir. La voix était celle d'une dame, pas très âgée mais très mûre. Il y'avait très peu de lumière dans la pièce, un grillage séparant le prêtre et la pécheresse.

"Mon père je ne me suis pas confessée depuis déjà plusieurs années, personne ne pouvait me comprendre mieux que vous..." la dame continue.
"Dieu est le même partout et ailleurs mon enfant..."
"...mais les hommes non!" Elle interrompit le prêtre.

Un silence se fit sentir dans Le confessionnal, une inquiétude se dessine sur le visage ridé du prêtre alors qu'il semble reconnaître cette voix.
"Mon enfant, confessez donc vos péchés! Notre Seigneur est miséricordieux et il est le Dieu des pêcheurs", lançait la voix rassurante du curé.
"Tout ce que j'ai fait tout au long de ma vie a toujours été pour le bien de ma famille et seulement pour son bien! Les hommes sont justes pleins de jugements mon père" la dame dit d'un ton plein de mépris.
"Avouez alors vos péchés pour ne être point jugée"
"Je ne faisais qu'accomplir la volonté de mon Seigneur, celle de protéger ma famille"
"Ne blasphèmes pas Romina! Notre Dieu n'est pas un Dieu de mensonges et d'injustice" le père riposta impérativement.
"Je ne suis point venue ici pour parler de ce geste héroïque que vous qualifiez de péché à cause des dogmes que prônent cette soit disante société..." elle reprit sur le même ton plein de mépris.
"Priver un enfant de son père et de sa mère c'est comme lui arracher une vie alors que ce n'est pas ce que notre Seigneur nous enseigne" le curé tonna
"...mais je viens vous parler de quelque chose que j'ai fait pour parvenir de nouveau à mes fins..." la dame continue sans tenir compte du propos du prêtre, et, toujours sur ce même temps plein d'arrogance et de mépris.

La tension se faisait ressentir dans la petite pièce! L'inquiétude, l'espoir et la sympathie animaient le prêtre quant à cette âme perdue, le mépris, la haine et l'orgueil se dégageaient de cette femme alors qu'elle continuait sa confession...

💎💎💎

Le quotidien de Nora était l'un des plus courant comme le pense la jeune demoiselle. Rien d'exceptionnel ne s'y passait, la même routine encore et encore.

Elle se réveillait chaque matin à la même heure alors que les nuages à l'extérieur n'étaient encore que ternes, sans l'onde d'espoir que le soleil devait se lever prochainement. La nuit semblait durer des heures pour elle, mais pourtant non! Pensait-elle encore. C'est juste moi qui me lève très tôt, concluait la demoiselle.

Le cerveau de Nora était déjà comme programmé, son esprit savait déjà les nombreuses tâches qu'elle allait accomplir et son corps n'avait pas d'autres choix que de se soumettre.

Dresser la table pour le chef de famille qui ne devait d'ailleurs pas tarder à joindre la salle à manger pour son petit-déjeuner, poser la to-do list de la dame de maison sur le meuble au pied de l'escalier. Cette liste qui permettait à l'épouse de Hilaire Richards de ne rien oublier sur les nombreuses tâches qu'elle avait à effectuer dans la journée. Connaître la mauvaise humeur et le mépris de la jeune héritière de la famille faisait aussi partie du quotidien de Nora. Qu'elle est bête! Pensait Nora tout doucement l'air exténué.

Le quotidien de Nora consistait aussi à préparer ses cours de l'après-midi qu'elle était ravie de suivre; elle aussi rêvait de devenir une haute Dame respectée de la société comme sa patronne, une femme qu'elle admirait beaucoup d'ailleurs.

Nora ne se plaignait de rien malgré tout, elle était très reconnaissante pour cette opportunité de travailler pour une famille aussi bien aisée que les Richards. Elle aimait son travail et s'adonnait le cœur léger.

La jeune demoiselle de la maison ne lui témoignait peut-être aucune affection mais celui qu'elle recevait de sa patronne et de son époux lui suffisait largement; un amour pourtant bien différent et que chacun avait sa manière de le lui signifier.

À chaque sortie des cours au coucher du soleil, Nora rendait visite au curé de la cathédrale principale de la ville, Le père Augustin. Un homme très pieux et aimant comme elle n'en avait jamais connu. À lui seul, il a su lui donner l'amour et l'affection qu'elle n'a jamais reçu de ses parents de leur vivant, comme j'aurai aimée les connaître! Dit celle-ci le regard pensif et un léger sourire aux lèvres.

Le prêtre a toujours été très généreux envers elle, c'est grâce à lui d'ailleurs qu'elle a pu décrocher ce travail de femme de ménage, c'est lui encore qui avait convaincu le maître de maison à la loger dans leur demeure, chose qu'il avait bien entendu accepté sans aucune crainte.
Hilaire avait une confiance aveugle en le curé en raison du dévouement de son épouse au sein de son église. Nora ne pouvait être que quelqu'un de bien.

Oui, Nora était quelqu'un de bien, et toutes les personnes qui la connaissaient l'affirmaient.

Une jeune demoiselle, forte, dynamique, pleine de vie et de rêves. Une fille humble, bien éduquée mais avec son petit caractère a elle aussi.

Nora rêvait de devenir une Dame de la société, elle rêvait de fonder une famille et d'avoir des enfants aussi, elle rêvait de voyager et de connaître le monde et elle voulait aussi rendre fier ses parents de là où ils sont.

La vie est un cercle sans fin dans lequel le lendemain ne dépend de personne. L'avenir reste inconnu, le destin nous échappe et le hasard est notre ami. La vie est comme un jeu dont la partie dépend du jeu des dés, ces cubes à six faces que pourtant nous ne jouons pas.

Les dés étaient très généreux envers Nora jusqu'à présent, tout semblait lui sourire, elle ne réclamait rien en plus de ce que la vie avait à lui offrir; elle savait se contenter.
Et pourtant...

NORAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant