On the other side [Terminé]

Chapitre 41

Assis sur le lit, le dos plaqué contre le mur derrière lui, et la tête posée sur ses jambes ramenées contre son buste, Orez réfléchissait à tous les évènements récents. Tout était allé si vite. Trop vite pour que quiconque ne puisse prévoir ce qui allait se passer ensuite.

Mais à ses yeux, il restait une personne maître de la situation : Deverell Horam. Il était évident que cet homme avait toujours un parfait contrôle de la situation se profilant. À ce qu'il avait vu la veille, lorsque les ministres étaient présents au mur, même les plus hauts placés d'Oghetta se soumettaient sans rechigner aux volontés de Deverell.

C'était pour cette raison qu'Orez cherchait tant bien que mal, un moyen pour reprendre l'avantage face à lui. Bien que cela lui semblait être une tâche presque impossible.

De plus, il n'arrivait pas à mettre ses idées au clair dans la pièce dans laquelle il se trouvait. En effet, Z avait dû juger bon de l'enfermer à nouveau en cet endroit, celui qu'avant de partir de l'autre côté du mur, il avait habité. Ce milieu le rendait anxieux, et l'empêchait de se concentrer efficacement.

Et surtout, quoi qu'il fasse, ses pensées étaient sans cesse redirigées vers son meilleur ami. Il n'avait aucune idée de son état actuel. Il aurait pu être mort, tout comme réveillé, Deverell semblait vouloir qu'il reste dans l'ignorance la plus totale pour le moment. Un pressentiment lui soufflait que cela n'allait pas s'arranger par la suite, maintenant que presque tout le personnel du mur savait qui était N.E.V..

Orez sursauta lorsque quelqu'un frappa à la porte, quatre coups assurés, et ne le rassurant pas. Il préféra alors rester immobile. Si cette personne voulait rentrer, alors elle pouvait le faire, il n'était pas en capacité de se défendre. Il ne savait pas depuis combien de temps il était, mais la seule chose dont il était certain, était qu'il n'avait dormi que très peu sur tout ce temps.

La porte s'ouvrit finalement, et la personne entra.

En voyant l'expression extenuée et abattue de Kathrina, Orez fut surpris. La scientifique, vêtue de sa blouse impeccablement blanche, semblait être arrivée au bout de ses forces. 

" Tout va bien ? " s'enquit Orez avec étonnement.

Kathrina haussa les sourcils en soupirant. Elle lui fit signe de se lever du lit sans dire un mot. Et Orez s'exécuta en vitesse, étirant ses jambes endolories par son manque d'activité.

Puis, la jeune femme ne perdit pas un instant, et se laissa tomber sur le lit à sa place. Les yeux rivés vers le plafond, elle lui répondit finalement :

" À ton avis ? Au mur, personne ne peut répondre oui à ta question. Même en temps normal. "

Une nouvelle fois, elle soupira en passant une main sur son visage. Elle reprit alors :

" Est-ce que tu as mangé quelque chose ?

- Oui. "

En réalité, ce n'était pas totalement exact. Plus tôt, il avait fouillé la cuisine adjacente, à la recherche d'un aliment quelconque. Et comme plusieurs jours auparavant, il n'avait trouvé que des sachets étranges de nourriture. Au vu du goût des biscuits, il espérait seulement que ce qu'il avait mangé était comestible. 

Kathrina souffla alors, avec une pointe d'humour :

" Tant mieux. Et puis, ayant subi la cuisine effroyable du mur depuis que je suis née, je préfère encore te donner les aliments en sachets. Crois-moi, ils sont étonnement meilleurs. "

L'adolescent hocha la tête, ne sachant quoi répondre. Se retrouver en cette situation lui rappelait la discussion qu'il avait eu avec Owain au même endroit, quelques jours plus tôt. Bien qu'il n'était pas particulièrement attaché au jeune homme brun, il avait été l'un des seuls à avoir été appréciable avant que Kathrina ne se décide à l'être. Et avec Alec, il lui avait sauvé la vie, et sûrement celle de sa mère.