Chapitre 18 - Partie 1

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Les moyens de transports à Oghetta.

La ville s'étendant sur une grande surface, les moyens de transports se sont rapidement imposés. En effet, rien que dans le centre de la ville, sont regroupés six lignes de métro, une cinquantaine de bus, sans compter les nombreuses voitures ! Bien sûr, tout cela engendre de nombreux embouteillages, raison pour laquelle une partie de la population en ville opte pour la marche à pied.

Plusieurs grandes entreprises ont profité de cet élan pour les transports en communs il y a une vingtaine d'années, dont l'une des plus influentes : celle de Seamus Reos, le grand-père paternel de Leran. Grâce au grand succès de ses métros autonomes et plus rapides que ceux qu'ils remplaçaient, il se créa rapidement une réputation auprès des autres hommes d'affaires. Seamus se lança ensuite rapidement dans la politique, et se forgea une place en tant que ministre en charge des transports pendant huit ans.

***

Le lendemain, alors que le crépuscule était déjà bien abordé, Leran marchait à pas lents entre les différents rayons d'une petite supérette près de son quartier. Les odeurs fraîches de fruits et légumes provenant de l'est d'Oghetta se mêlaient à celles des emballages plastiques des féculents exposés sur les étagères. Le jeune homme à la chevelure rousse cherchait du regard les boites d'œufs, que son père lui avait missionné de lui ramener. Celui-ci souhaitait réaliser une quiche au thon et à la tomate qu'il affectionnait tout particulièrement, pour ne pas dire que ce plat était un de ses préférés, mais les œufs lui manquaient. C'était ainsi qu'il s'était retrouvé ici, dans une supérette qui par chance était encore ouverte, à observer avec attention chaque rayon qu'il traversait. N'ayant que très rarement fréquenté cet établissement, il n'était pas habitué à l'organisation de ce dernier, ce qui corsait légèrement ses recherches. 

Néanmoins, il pouvait ainsi profiter de cette courte sortie pour prendre l'air frais de la soirée, et surtout se changer les idées. Bien qu'il tentait vainement de le cacher, il était très angoissé. Et pour cause : sa mère passait cette douce fin de journée en compagnie de celle de son meilleur ami. Il aurait espéré que cette rencontre se fasse plus tard, pour que les potentiels détails non-concordants entre leurs deux versions des faits à propos du départ d'Orez soient compris comme des déformations dues au temps écoulé. Même s'il savait pertinemment que cela n'aurait pas marché bien longtemps. Ce qu'il craignait le plus, était que les deux femmes lui demandent plus d'informations à ce sujet.

En secouant la tête, il tenta de chasser ses peurs et continua sa marche à travers les hautes étagères. Un léger courant d'air tiède provenant de la porte vitrée laissée ouverte traversait la petite boutique, venant caresser doucement le visage de l'adolescent. Ce fut finalement lorsqu'il tourna, qu'il aperçut avec satisfaction des boites beiges et grises qu'il devina être celles qu'il cherchait. Lorsqu'il s'approcha de ces dernières, il eu un léger frisson en sentant la fraîcheur conservée dans le rayon sur ses bras nus. Un sourire enfantin se dessina sur ses lèvres, il avait eu l'impression de partir chercher un trésor, aussi petite soit sa valeur réelle.

Rapidement, il agrippa une des boites encore froide, avant de la caler contre lui. Ensuite, il s'élança vers la caisse, tenue par un adulte aux longs cheveux blonds platines. Son visage marqué par quelques rides pouvait laisser supposer qu'il avait dans la cinquantaine. D'un air détaché, il ôta son regard de la table sur laquelle il faisait rouler un stylo bleu entre ses doigts pour poser ses yeux gris dans ceux turquoises du plus jeune. Leran déposa doucement la boite sur le comptoir, en saluant poliment celui face à lui. En réponse, il n'obtint qu'un vague murmure rauque, mais l'adolescent pouvait comprendre qu'il n'avait pas réellement envie de rester ici. En conservant un maigre sourire, il lui tendit la carte métallique de crédit de son père, que le caissier scanna d'un geste machinal grâce à un bracelet argenté à son poignet muni d'une puce électronique programmée afin de reconnaître celle de la carte.

On the other side [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant