La forêt de l'île.
À l'Est de Méthorès, une immense forêt s'étend sur presque toute la surface disponible. Malgré les températures parfois élevées à l'intérieur de celle-ci, elles restent majoritairement tempérées, voire même plutôt fraîches lors de l'hiver.
Néanmoins, cela n'empêche ni les végétaux de prospérer, comme le montrent très bien les hauts arbres et l'abondance de petits buissons, ni les nombreux animaux. De nombreux faucons et chouettes ont élu domicile entre ces arbres, chassant les rongeurs et les insectes.
Selon une vieille légende, un lézard géant aurait même réussi à élire domicile en ces lieux, mais dit-elle vrai ? Une excellente question que beaucoup encore se posent...
***
Cela faisait à présent plus de trois heures que le petit groupe sillonnait leur chemin entre les arbres aux troncs épais. Les lueurs de l'aube déjà bien avancée parvenaient à traverser par endroits les épais feuillages des arbres hauts, et la température, même si elle restait considérablement moins élevée qu'en dehors de la forêt, semblait grimper à chaque minute. Mais le vent frais et mordant rafraîchissait l'atmosphère pesante des alentours. Malgré la terre humide, devenant à certains endroits presque boueuse, qui rendait parfois difficiles leurs déplacements à certains endroits, les quatre jeunes avançaient rapidement à travers les buissons, n'accordant que quelques très courtes pauses silencieuses par moment.
En effet, aucun d'entre eux ne prononçait un mot, sous ordre de Kathrina qui préférait encore rester sur ses gardes : ils n'étaient toujours pas à l'abri d'une arrivée inopportune d'un scientifique envoyé pour les retrouver. Mis à part cette demande de mutisme, elle leur avait aussi ordonné fermement de ne blesser aucune personne provenant du mur, sauf pour se défendre. Hormis ce cas précis, elle ne voulait qu'aucun de ceux qu'ils pourraient potentiellement croiser soient blessés. Cela ne ferait que les incriminer d'avantage, et Kathrina restait très attachée à ceux avec qui elle vivait, elle ne le cachait nullement.
Néanmoins, la blonde avait tout de même confié l'une de ses deux arbalètes à Leran, qui fut contraint d'accepter à contrecœur, mais non sans protestation, ce qui n'étonna pas vraiment son ami, qui savait que le roux n'aimait pas faire de mal aux autres. Orez s'était alors proposé pour la prendre, mais Kathrina l'avait repoussé d'un geste de main, et insista du regard pour que Leran saisisse finalement l'arme. À ce qu'il pouvait donc en constater, la jeune femme ne lui accordait toujours pas sa confiance, et sûrement à raison se disait-il.
Si l'on excluait les piaillements multiples et réguliers des oiseaux que seul Loka parvenait à entrapercevoir par moment, on pouvait presque croire à un silence imperturbable. Mais si l'on tendait l'oreille, et prenait le temps de remarquer chaque bruit, on pouvait alors croire entendre une multitude de sons. Le chant à la fois bref et mordant du vent dans les feuilles des arbres, les pas rapides des petits rongeurs apeurés par la présence d'autres êtres, ou même les quelques sons émis par les écorces craquelant sous le poids des diverses volatiles, formaient alors une douce mélodie, arrivant aux oreilles les plus attentives.
Et c'était ce à quoi Leran s'exerçait, écoutant les moindres sons, sans dire un mot. Faire ceci, lui donnait subitement l'impression d'être entouré de la vie qui prospérait, sous la mousse, l'écorce ou sur les branches, et d'y appartenir.
Cependant, bien qu'il soit attentif à tous ces bruits, par son inhabituelle présence ici, et par conséquent sa méconnaissance de ceci, il ne pouvait nullement remarquer que certains d'entre étaient bien plus agités. Signe infaillible d'une autre présence que la leur. Loka avait remarqué ce changement, mais il préféra ne rien dire, de peur de se tromper. En réalité, il pensait savoir, qui pouvait les suivre d'une telle manière, et ce, depuis près d'une heure. Même si tout cela lui paraissait improbable, il ne pouvait dissimuler ce sentiment désagréable d'angoisse qui croissait en lui, et qui l'avait poussé à ralentir pour écouter avec plus d'attention ce qui les entourait.
VOUS LISEZ
On the other side [Terminé]
PertualanganOrez Assem est un jeune adolescent vivant dans la grande ville d'Oghetta, sur l'île de Methorès. Ses conditions de vies sont bien loin d'être excellentes, seulement, il est persuadé que de l'autre côté de l'immense mur qui sépare la ville en deux, q...