On the other side [Terminé]

Chapitre 10

Les établissements d'études.

À Oghetta, les jeunes sont libres d'arrêter leurs études à partir de leurs quatorze ans. Avant cet âge, ils ont l'obligation de suivre des cours en classe, apprenant des rudiments de sciences, de grammaire, et d'éducation civique.

Mais une fois cet âge passé, les adolescents peuvent commencer à travailler, ou bien continuer des études plus poussées par la suite. Néanmoins, les jeunes n'ont souvent pas les moyens de payer leurs études supérieures, alors ils travaillent parfois beaucoup pendant plusieurs mois afin de pouvoir gagner suffisamment et enfin continuer leurs études.

***

Alors que l'après-midi touchait à sa fin, quelques élèves restaient encore à errer sans but dans les couloirs, ou alors une minorité suivant des cours supplémentaires pour se perfectionner dans certaines matières. A ce moment de la journée, le bâtiment bétonné restait calme, le silence brisé par les voix des rares élèves et professeurs. Cela contrastait avec les heures précédentes, pendant lesquelles le bruit et l'animation élisaient domicile dans les courts et sinueux - mais larges - couloirs. 

Leran faisait partie des quelques traces de vie encore présentes, assis sur une chaise inconfortable devant une table, crayon en main. Il essayait de suivre son cours tant bien que mal, en luttant contre la fatigue et une lourde migraine. Toute la journée il n'avait pensé qu'à rentrer chez lui, pour fuir l'agitation et enfin pouvoir bénéficier d'un repos bien mérité. Comme rentrée, il avait vu mieux. Lorsqu'il s'était réveillé, il s'était senti exténué malgré son long sommeil, néanmoins, il allait bien. C'est au long de cette dure journée que son état s'était dégradé. En effet, plus il croisait de personnes, plus sa migraine s'aggravait, et cela ne marchait pas dans le sens inverse. Il s'était alors contenté de subir en silence, et il s'était isolé pendant ses pauses pour pouvoir gagner quelques minutes de repos. Sa mère lui avait appris avant qu'il ne parte pour venir ici, qu'elle l'avait inscrit à ces cours particuliers de biologie. Le roux, à l'entente de cette nouvelle, avait caché son aversion envers ce genre de cours, et s'était contenté de hocher doucement la tête. Il savait parfaitement que rester ici une heure de plus ne lui servirait à rien, mais au moins, cela lui permettait de s'occuper, surtout maintenant que son meilleur ami était parti. Ses pensées étaient sans cesse revenues à cette question : allait-il bien ? Ne pas savoir si Orez avait réussi à passer le mur sans se faire repérer le frustrait énormément. Il avait d'ailleurs essayé de faire abstraction de ce sentiment, mais il ne pouvait s'empêcher de s'interroger à son propos. 

En soupirant d'ennui, Leran releva la tête vers la petite horloge dont l'aiguille représentant les secondes crissait tout en tournant autour du centre. Les deux autres aiguilles noires, affichaient dix-huit-heures quarante-sept. Cela faisait donc trente-sept minutes que le jeune homme écoutait à moitié son professeur brun, à la barbe rasée de près, qui semblait uniquement réciter, et ce sans aucune passion, ses feuilles rédigées à l'avance posées sur son bureau. Les quatre autres personnes se trouvant dans la salle, regardaient pour la plupart leur cahier, tout en prenant des notes, l'air las. L'adulte brun ne donnait d'ailleurs pas l'impression de se soucier réellement du fait que les élèves présents ne s'intéressent pas à son cours. 

Encore quelques minutes passèrent, longues et monotones, jusqu'à ce que l'orateur ne se décide à finalement annoncer, tout en posant son feutre, qu'il faisait tourner dans ses mains lorsqu'il prenait la parole, sur son bureau :

" Bien. Maintenant que vous avez eu des rappels de votre cours, je vous laisse partager entre vous à propos de l'exercice que je vous ai donné tout à l'heure. "

A contrecœur, Leran plaça sa feuille devant lui. Il n'avait vraiment pas envie de parler avec quiconque actuellement. Il entendait que les autres élèves bougeaient à côté de lui en faisant grincer leurs chaises sur le sol et parlant avec leur voisin, mais il ne broncha pas et tenta de se concentrer pour lire l'énoncé de son exercice. Mais son mal de tête rendait la tâche difficile, alors il décida de se décaler légèrement vers la gauche, pour se rapprocher de la fenêtre entrouverte qui laissait entrer l'air chaud et sec de l'été. Le soleil qui descendait de plus en plus vers l'horizon se reflétait sur ses cheveux auburn, leurs donnant ainsi une teinte dorée. Son regard se perdit dans le blanc de sa feuille, tandis qu'il replongeait dans ses pensées, ne remarquant pas la présence d'une jeune femme, brune et de taille moyenne, à sa droite venant vers lui doucement. Ce ne fut que lorsqu'elle lui demanda, jovialement, de sa voix de soprano :