On the other side [Terminé]

Chapitre 24

Zaën : premier chat-garou (2).

Les scientifiques du mur auraient dû prendre garde aux allures angéliques du jeune félidé, qui derrière ses traits doux et joyeux, sombrait peu à peu dans une étrange et dangereuse folie. Elle qui ne parvenait pas à se remettre de la mort précoce de l'un de ses créateurs. Malgré le réconfort que lui apportèrent les trois autres, elle demeura dévastée par cet accident.

Mais bien qu'elle criait à l'injustice suite à ce tragique évènement, elle planifiait silencieusement son évasion. En effet, elle avait à plusieurs reprises eu à sortir du mur, pour réaliser plusieurs expérience en plein air. Elle fut immédiatement charmée par ce tout nouvel environnement.

Alors qu'elle n'était âgée que d'une vingtaine d'années, elle força la porte de l'appartement qui lui était attribué, et commença à parcourir les longs et sinueux couloirs du mur. Mais elle fut rapidement arrêtée par Will Medina, qui tenta de l'empêcher de partir. Seulement, Zaën, pour se défendre, munie d'un couteau, poignarda son créateur à plusieurs reprises. Gravement blessé, il n'eut le temps que de donner l'alerte avant de succomber à ses blessures. Zaën quant à elle, se fit tuer d'une balle dans la tête par un autre scientifique, sous l'ordre de Deverell Horam.

***

Pour Serena, la matinée était déjà bien attaquée. Cela faisait à présent une trentaine de minute qu'elle parcourait les rues étrangement calmes de la ville. Vêtue d'un simple t-shirt large gris, ainsi que d'un pantalon noir, elle avançait d'un pas déterminé. Accompagnée de son chien, elle prévoyait de rejoindre le café de son cousin. Elle était heureuse de le savoir près de son nouvel appartement. Loin de celles qui l'avait élevée, elle se sentait plus en sécurité avec lui à ses côtés. D'autant plus qu'ils s'entendaient bien depuis leur plus tendre enfance. Même s'il était plus vieux qu'elle de plusieurs années. En réalité, elle était d'autant plus impatiente aujourd'hui de voir son aîné, car il lui avait annoncé vouloir lui parler d'un sujet important et qui lui tenait à cœur.

Sa jambe handicapée, ne lui permettant pas d'atteindre de grandes pointes de vitesse, elle prévoyait toujours une petite marge. C'était pour cette raison qu'elle arrivait souvent bien en avance, à la surprise, ou l'agacement de certains. Mais elle ne s'en excusait pas pour autant. Considérant que ce n'était aucunement de sa faute, il n'y avait pas de raison selon elle, qu'elle demande le pardon à ceux qui en était dérangé. Seulement, c'était ce comportement qui lui avait valu d'attirer le courroux de ses anciens camarades de classe. 

En repensant aux mauvais moments et évènements qu'elle avait dû subir par leur faute, elle serra les poings, de colère. Néanmoins, elle se reprit rapidement, en se consolant, se disant qu'elle ne les verrait plus à présent. Partie de l'autre côté d'Oghetta, elle était suffisamment loin pour ne plus à les voir. Ou tout du moins, elle ne les retrouverait plus tous ensemble, tels qu'ils étaient les plus dangereux pour elle.

Ses pensées furent troublées, lorsque Lewisor tira brusquement sur sa laisse, apercevant au loin un jeune matou. Comme il restait sagement assis sur le rebord de la fenêtre d'un immeuble, et à son collier blanc, ainsi qu'à son soyeux pelage tigré, on pouvait en déduire aisément qu'il était domestiqué. En réponse au brutal changement de direction de son chien, Serena s'arrêta quelques instants pour être plus stable sur ses deux jambes, maintenant la laisse fortement. Heureusement pour la jeune adulte, Lewisor n'insista plus, bien qu'il s'agitait autour d'elle en la regardant. Serena connaissait la passion de son animal pour ses camarades félins. En effet, contrairement à d'autres chiens, le sien les appréciait énormément. Même si souvent, cette amitié n'était pas partagée.

En soupirant légèrement, la brune secoua la tête, puis elle reprit sa route. Et à contrecœur, le canidé aux poils beiges se mit à la suivre lentement. En tournant ses yeux marrons vers celui-ci, un doux sourire se peignit à ses lèvres. Mais en le voyant, l'animal baissa la tête vers le sol, boudeur. Bien qu'il n'était pas têtu, ni trop difficile, Lewisor pouvait être rapidement bougon, même envers sa maîtresse.