Chapitre 17

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Le mur, première partie.

Toute personne vivant à Oghetta, se doit de connaître l'existence de cet immense mur en béton. Traversant l'île, sa longueur équivaut à plus d'une centaine de kilomètres, pour une largeur de seulement deux kilomètres. Pour dissimuler tout ce qu'il se trouve de l'autre côté, sa hauteur approche les trois-cents mètres.

Néanmoins, malgré l'air repoussant de ce bloc de béton, parmi les laboratoires se trouvent de nombreuses salles permettant aux habitants du mur d'avoir un moment de détente. En effet, il abrite plus de cinq salles de sport, ainsi que plusieurs bibliothèques et salle de repos.

Les Ganess, en dehors de l'appartement qui leur est dédié, peuvent alors aisément trouver de quoi se changer les idées, en remplacement du fait qu'ils ne puissent plus aller en ville.

*** 

Allongé sous une fine couverture en soie, l'air tiède environnant caressant doucement ses joues bien plus pâles qu'à leurs habitudes, Orez commençait à se réveiller doucement, sans chercher à se lever. Son long somme forcé lui avait donné un douloureux mal de tête qui le faisait souffrir à chaque mouvement. Près du lit dans lequel il se trouvait, il sentait une autre présence. Ce n'est qu'au bout d'un grand effort, qu'il parvint tout juste à se relever en ouvrant ses yeux clos, les habituant progressivement à la lumière alentour, la tête brûlante. Dès qu'il eut esquissé un mouvement, l'autre personne, auparavant assise sur le sol à sa gauche, se leva. En examinant vaguement les alentours d'un regard fatigué, l'adolescent constata qu'il se trouvait à nouveau dans la chambre que l'on lui avait attitrée. Par réflexe, il passa ses deux mains devant son visage, comme s'il espérait que ce geste calmerait sa douleur. Puis il tourna ses yeux verts vers celui qui se trouvait à côté de lui. Rapidement, il constata qu'Owain, ayant délaissé sa blouse pour laisser à découvert une veste bleue pâle, attendait en silence, observant le sol. Avant même qu'il n'ait la force et le temps de dire quoique ce soit, le brun se rapprocha, sans faire un bruit, et posa le dos de sa large main sur son front. En reprenant sa place, celui-ci lui demanda, avec une légère touche d'humour, même si l'on pouvait aisément comprendre qu'il restait soucieux et surtout complètement exténué :

" Bien dormi ? 

- Pas vraiment..., marmonna-t-il difficilement. Enfin, je suppose que je l'ai mérité...

- J'admets que..., je n'arrive pas à saisir les raisons de ta tentative d'échappatoire... Puisque je suppose que tu es conscient que tu ne pourrais pas sortir seul d'ici, je ne vois pas quel était son intérêt. Même si en soi, tu n'es pas le premier à avoir essayé de faire une telle chose. "

Sans même essayer de se défendre, Orez resta muet, évitant de croiser le regard creusé par le cernes du plus âgé. Malgré lui, il sentit ses joues s'empourprer légèrement de honte. Bien qu'il ne le vit nullement, Owain retint un léger sourire face au jeune homme qu'il comprenait vexé. En temps normal, il se serait agacé de cette situation, mais il n'avait maintenant plus suffisamment de force pour protester. Commençant à avoir froid, il remonta doucement la couverture sur lui, tentant de se réchauffer. Cela n'échappa pas au brun, qui tourna la tête, affichant à nouveau un air soucieux quand l'adolescent l'interrogea :

" Je ne me sens pas très bien... Il a des effets secondaires votre somnifère ?

- En théorie, non. Mais disons qu'à la place de te donner une dose normale, j'ai fait avec ce que j'avais, donc tu as reçu celle nécessaire pour endormir un Ganess résistant pendant six heures. 

- Combien de temps ai-je dormi ?

- Plus d'une journée entière, répondit-il en soupirant. Tu es seulement un peu fiévreux, alors tu as eu beaucoup de chance. Avec autant de somnifère dans le sang, tu aurais pu y rester. Donc j'ai veillé ici pour vérifier que tu respirais toujours.

On the other side [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant