Chapitre 11

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Sous le regard doré de sa mère, affichant désormais de la colère, Leran resta muet et immobile, mis à part son pied droit qu'il frottait contre le tapis râpeux sur lequel il s'était retrouvé en reculant. Il ne pouvait pas dissimuler que cette situation était embarrassante pour lui. Un lourd silence planait entre les trois personnes présentes dans ce couloir, qui paraissait maintenant bien plus oppressant que lorsqu'il était éclairé d'une douce lumière chaleureuse. Cherchant un mensonge crédible pour expliquer la raison pour laquelle il était ici, le roux s'avança à pas lent, faussement confiant et feignant ainsi l'innocence, et s'exposa de plus en plus aux rayons de lumière. Il sentait son pouls s'accélérer à chaque seconde qui s'écoulait inévitablement. S'il voulait s'en sortir, il devait se hâter de trouver une excuse à sa présence :

" J'étais parti chercher de l'eau dans la cuisine, marmonna-t-il en désignant du doigt l'escalier situé derrière ses interlocuteurs, puis il précisa, de manière plus distincte cette fois, comme s'il reprenait réellement confiance en lui : J'avais entendu du bruit, ce qui m'a réveillé, et ma gorge à commencé être douloureuse. C'est pour cela que je souhaitais l'hydrater. "

Après avoir dit cela, il avait détourné le regard, pour le poser sur une plante verte d'appartement qui trônait dans le couloir, ses feuilles tombant élégamment, attirées vers le sol par la gravité sans pouvoir lutter. Cette force invisible laissant les êtres cloués au sol, comme s'ils étaient condamnés à ne pas pouvoir prendre leur envol. Cette même force, qui avait empêché bien des rêves et espoir d'imitation des oiseaux, êtres gracieux qui narguaient les humains au désir de voler. Sa situation actuelle était semblable, sa mère l'empêchait de se tirer de son emprise, par une force invisible, mais qui contrairement à la gravité, provenait de lui même. Il était capturé et envahi par la curiosité qui prenait le dessus sur lui, telle la mousse se propageant sur un arbre. Détachant ensuite son regard du végétal, que même s'il ne voulait pas l'admettre, qu'il n'avait jamais remarquée auparavant, il arrêta le mouvement frénétique de son pied pour l'ancrer au sol, et interrogea les deux adultes face à lui, l'avidité de savoir lui donnant une confiance en lui nouvelle :

" En passant dans le couloir, j'ai entendu quelques bribes de votre conversation. Je sais bien que je me suis intercalé dans une de vos conversations privées, mais je suis intrigué par ce dont vous parliez. Je ne suis pas sûr de comprendre et je suis conscient que je vous en demande beaucoup mais pourriez-vous m'expliquer ce qu'il se passe ? "

Alors qu'il ne pensait pas voir sa mère afficher un air encore plus surpris, puisque cela n'était pas dans son habitude de montrer ce genre d'émotion, cette dernière tourna la tête vers son mari, son regard lui faisant comprendre qu'elle attendait une réaction de sa part pour agir à son tour. Mais le brun semblait aussi déstabilisé qu'elle, néanmoins, en passant sa main sur sa barbe qui commençait à repousser, il se ressaisit rapidement, et intervint :

" Et bien... pourquoi pas... Dans les grandes lignes peut être, il n'y a nullement besoin d'entrer dans les détails à propos de cela. Mais il faut que tu gardes en tête que cela n'est qu'un écho de plusieurs informations reçues, et que par la même occasion, elles restent très peu précises et incertaines. Qu'est ce que tu as entendu au juste ? "

Face à la question posée, il prit quelques secondes pour réfléchir à quels points importants il souhaitait éclaircir, sans remonter trop loin dans leur conversation, ce qui trahirait ainsi le fait qu'il ai été ici à les écouter depuis bien plus longtemps qu'il ne l'avait dit. Cela était le plus dur pour lui, puisqu'il restait très intrigué par ce qu'ils avaient énoncé précédemment. Après réflexion, il se décida, et demanda :

" J'ai cru comprendre que vous parliez de quelque chose, qui pourrait créer la panique si cette nouvelle se répandait. "

Alors qu'il s'attendait à ce que son père lui réponde, car ce dernier avait commencé à avancer vers lui en se préparant à dire quelque chose, ce fut sa mère qui le coupa dans son élan, et, d'une voix froide, qui montrait son agacement bien qu'elle tentait de se contenir, elle annonça :

On the other side [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant