Chapitre 50

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Clarke, Lexa, Bellamy, Écho et Roan, toujours ligoté, avancèrent à pas de loup à travers les fourrés. Le dos courbé, allant d'arbres en buissons, ils essayaient de s'approcher au maximum de l'enceinte de Polis sans être repérés.

La lisière de la forêt était proche, et bientôt, ils ne seraient plus couverts par le feuillage. La haute tour se dressait au loin, et la grande parcelle de terre battue qui l'entourait était quasiment vide.

Lexa regarda avec désolation son territoire dépourvu d'habitants. Normalement, Polis grouillait de monde avec le marché, les entraînement ou les fabrications d'armes. À présent, seuls les guerriers Azgeda faisaient des rondes, surveillant chaque mouvement suspect. Les volets de chaque habitation étaient clos, et le linge étendu entre toutes les maisons volaient dans le vent sans que personne ne s'en occupe.

Soudain, un bruissement de feuillage les fit sursauter. Aux aguets, ils posèrent chacun une main sur leurs armes respectives, sauf Roan. La menace se rapprochait à pas de loups, tapis dans le feuillage, prête à bondir. Lexa abandonna Roan pour se placer devant Clarke, au moment où ceux qui les espionnait sortirent de leur cachette.

Lexa s'élança sur l'assaillant le plus proche d'elle et leurs deux épées s'entrechoquèrent. Les deux adversaires eurent un moment d'hésitation puis Lexa balbutia :

- Indra ?

La guerrière à la peau sombre écarquilla les yeux et s'agenouilla immédiatement après avoir reconnu le visage de sa commandante. Ceux qui l'accompagnait, à savoir Gaia, sa fille, et d'autres Trikru, firent de même et s'exclamèrent :

- Heda !

- Que faisiez vous dans les bois ? Qui pensiez vous traquer ? demanda Lexa.

- Nous croyions que vous étiez des guerriers Azgeda qui nous avaient surpris en train de comploter. Il fallait que nous vous éliminions, répondit Indra sans se relever.

- Alors c'est donc vrai. Nia a failli à sa promesse.

Les Trikru hochèrent gravement la tête et la commandante les invita à se relever.

- Comment va Octavia ? s'écria alors Bellamy.

Indra lui jeta un regard noir et articula :

- Elle a réussi à s'enfuir avec Lincoln.

Bellamy fut tant soulagé de sa réponse qu'il en oublia ses autres amis qui avaient dû se rendre à Polis.

- Nia a-t-elle fait beaucoup de victimes ?

Les Trikru eurent soudain le visage grave. Lexa se pinça les lèvres, attendant leur réponse avec empressement.

- Aden et Titus ont voulu résister...

Lexa fut parcourue d'un long frisson. Le choc que venait de lui procurer cette nouvelle la paralysa et Clarke vint prendre sa main dans la sienne.

- Et comment vont les autres Skaikru qui se trouvaient à Polis ? demanda-t-elle enfin.

- Il n'y a pas d'autres survivants à part Octavia.

- Quoi ? articula Clarke en dévisageant Indra.

- Ils ont tous été abattus par les Azgeda, mais votre ami Sinclair lui, n'a même pas survécu assez longtemps à cause de ses blessures. Il n'a pas pu voir ses deux amis Miller et Bryan se faire exécuter.

Bellamy baissa la tête et ravala ses larmes. En les envoyant à Polis, ils avaient signé leur arrêt de mort. Il se sentait tellement coupable, mais la survie d'Octavia lui permit encore de rester debout.

- Que font ces deux Azgeda avec vous ? questionna alors un guerrier Trikru de sa voix grave.

- Ils sont nos otages, expliqua alors Lexa. Nous allons nous infiltrer dans la tour et tuer Nia.

- N'y a-t-il pas une autre solution ? demanda Clarke.

- La première solution était de lui ramener le sang de Wanheda pour qu'elle nous laisse en paix. Je ne te livrerai pas à Nia. D'ailleurs, elle vient de déclancher une guerre en nous provocant de la sorte. Elle va me le payer.

       - Il n'a jamais été question de cela ! s'emporta Roan en tirant vainement sur ses liens. Si vous voulez de mon aide, alors je vous aiderais. Mais uniquement pour détrôner ma mère et la chasser de Polis, pas la tuer !

       Indra, piquée au vif, approcha son sabre de la poitrine de l'Azgeda. Elle n'aimait pas le ton qu'il employait, surtout dans la mauvaise posture où il était.

       - Votre otage vous dites ? Celui-ci n'a pas l'air bien docile.

       Écho prit alors les choses en main :

       - Roan, Roan, calme toi. Pense à toi plutôt qu'à Nia pour une fois. Si elle venait à mourir, tu serais légitimement le roi des Azgeda. Et moi j'ai confiance en toi, plus qu'en Nia, et je te serai fidèle, comme beaucoup d'autres.

       A ces mots, elle inclina la tête comme pour le saluer et Clarke ajouta :

       - Moi aussi j'ai confiance en toi, tu ferais un bon roi.

       Le guerrier Azgeda au visage peint et au longs cheveux noirs leur jeta un regard mauvais et se détourna sans leur fournir une seule réponse.

       - Il sera facile de nous infiltrer avec l'aide d'Echo et Roan, poursuivit alors Lexa.

       - Ne pensez vous pas que c'est un peu trop risqué ? demanda alors Gaia, la nouvelle gardienne de la flamme.

       Indra jeta un regard lourd de reproches à sa fille à la peau café au lait et au longs cheveux blancs tressés sur son crâne.

       - Vous pouvez avoir confiance en moi, appuya Écho.

       Les Trikru la considérèrent avec un air sceptique et Lexa s'exclama :

       - Vous lui ferez confiance, comme je lui fais confiance.

        Les fidèles de la commandante se plièrent alors à ses ordres, et Bellamy questionna alors :

        - Est ce que l'un d'entre vous aurait un plan concret ?

       Indra soupira :

       - Nous résistons depuis l'arrivée de Nia, et nous recherchons sans relâche en moyen de la détrôner. Alors oui, nous avons un plan.

       - Parfait.

       Une fois le plan en place, Roan promis de s'y plier. Ils accueillirent ses promesses avec méfiance mais il était un très gros atout pour la réussite de leur plan alors ils s'accrochaient à l'espoir qu'il ne les trahirait pas.

       Écho partit la première en éclaireur et usa de nombreux stratagèmes pour faire diversion. Les gardes Azgeda se dispersèrent et la route fut libre pour les intrus. Ils slalomèrent entre les habitations silencieuses, évitant chaque patrouille et se rapprochèrent petit à petit de l'immense tour qui constituait le siège du commandant.

       Une fois devant la porte, de nouveaux danger se présenteraient, et ils ne pourraient plus faire marche arrière. Tout allait se jouer dans très peu de temps.

Vengeance Et Passion {g×g} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant