Vengeance Et Passion {g×g}

Chapitre 14

Abby commençait tout juste à pouvoir enfin marcher correctement comme avant. La douleur dans sa jambe était passée, mais il lui restait encore quelques séquelles tout comme Raven qui semblait avoir aussi mal à la hanche. Mais la jeune mécanicienne n'en parlait pas, elle ne se plaignait jamais aux autres, elle détestait cela.

Aujourd'hui, la mère de Clarke essayait de prendre appui sur sa jambe sensible pour voir si elle était rétablie. Elle grimaça et poursuivit ses efforts jusqu'à ce qu'un grand fracas la fasse sursauter. Marcus venait de pénétrer en trombe dans ses appartements et Abby attendit qu'il lui dise ce qui le préoccupait tant pour entrer ainsi sans frapper à la porte. Son expression affolée apaisa la colère de la mère de Clarke qui s'approcha doucement de lui :

- Que se passe-t-il ?

Il lui jeta un regard inquiet et murmura :

- Où sont-ils tous passés ?

Il sortit soudainement de la chambre de la femme, et celle-ci le suivit à travers les couloirs tant bien que mal tout en attachant ses cheveux châtains en une queue de cheval.

- Marcus, qu'est ce qui te prends ?

Elle comprit néanmoins vite de qui il parlait. Les couloirs de l'arche étaient déserts, il n'y avait pas âme qui vive, ni aucun bruit, et toutes les portes étaient entrouverte. Elle continua de regarder autour d'elle, la gorge nouée. Que s'était-t-il donc passé ? Ils eurent la réponse bien assez tôt lorsque le Chancelier ouvrit la porte ronde et lourde qui donnait sur l'extérieur.

Une grande majorité des habitants de l'Arche étaient rassemblés devant eux et formaient une masse compacte autour d'une seule et même personne. Pike. Situé au centre de la foule, il se pavanait, hurlait des messages de propagande, et le peuple l'acclamait. Bellamy apparu alors subitement à côté de l'actuel Chancelier :

- Que se passe-t-il ? s'écria Marcus.

- Ils se rebellent contre vous, Chancelier, ils pensent que les bulletins ont été truqués et ils souhaitent une élection immédiate à main levées.

Abby soupira de désespoir, et Pike remarqua enfin les deux nouveaux venus. Il s'approcha tout en s'exclamant :

- Ah Marcus, comment vas-tu ? Écoute, je peux tout t'expliquer, je sais que tu n'aurais jamais été capable de tricher, mais soit c'est le cas, soit le peuple a soudainement changé d'avis ! Il propose une nouvelle élection. Ici et maintenant. Tu as le droit de refuser bien sûr, c'est toi le Chancelier.

Son ton de voix sonnait faux. Il avait tout organisé, rassemblé tous les habitants dans le dos de Marcus et Abby, et les avait assommé avec ses espoirs d'indépendance sans la présence des Natifs. Marcus lui jeta un regard noir, Abby préféra rester en arrière.

- Si c'est la décision du peuple...

Abby réagit immédiatement et bondit sur le Chancelier :

- C'est déjà la folie Marcus, murmura-t-elle à proximité de son oreille. Tu peux refuser, c'est toi le Chancelier.

- Je n'en suis plus si sûr, soupira Marcus.

Abby resta immobile et l'homme s'avança pour s'adresser aux habitants de l'Arche qui attendaient, impatients.

- Que ceux qui veulent que Charles Pike ici présent soit élu Chancelier lèvent le bras ! cria-t-il.

Un silence s'installa. Tous se regardèrent, puis, une main se leva. Des dizaines d'autres suivirent et il ne fallu même pas compter pour s'apercevoir que la majorité était en faveur de cette élection. Marcus hocha gravement la tête, puis il remit le petit badge de Chancelier qu'il avait attaché à sa veste, dans les mains du professeur. Celui-ci arborait un air beaucoup plus sérieux et s'adressa à son tour aux habitants de l'Arche :

- Vous m'avez élu Chancelier, et ma première décision en tant que tel est de mobiliser toutes les troupes et le matériel nécessaire pour aller éradiquer les Natifs de la surface de cette Terre qui est la nôtre !

Marcus, Abby, Raven, Harper, Miller et Monty virent avec désespoir la foule acclamer le nouveau Chancelier qui allaient tous les faire tuer. Les quatre jeunes furent abordés par Bellamy qui avait fendu la foule pour les rejoindre :

- Vous feriez mieux de prendre part à l'euphorie générale pour ne pas vous faire remarquer.

Raven lui lança un regard mauvais et Miller essaya de le raisonner :

- Bellamy, tu ne peux pas te plier à cet homme. Il est complètement fou, et ses idées aussi. Ne participe pas à l'assaut s'il te plaît tu vas y rester !

- Je suis désolé, il a raison. Nous ne pourrons jamais vivre tant que ces maudits Terriens souilleront nos terres.Ils nous tuent, nous trahissent, nous manipules. Qu'est ce qu'il vous faut de plus, hein ?

Harper secoua la tête et passa à côté de lui en faisant en sorte de le bousculer. Il la regarda s'éloigner d'un air absent et Miller poursuivit, déterminé :

- Donc tu abandonnes Clarke ? Tu préfères risquer ta vie pour tuer des gens, au lieu de risquer ta vie pour sauver celle de ton amie ?

Bellamy baissa la tête et soupira. Si telle était la décision de Clarke, pourquoi devoir la secourir ? Elle reviendrait si elle en avait envie, mais pas pour l'instant. Il était inutile de remuer ciel et terre pour quelqu'un qui les avait abandonné. Miller comprit qu'il était inutile de les raisonner et s'éloigna à son tour, suivi de Monty. Bellamy en avait les larmes aux yeux. Il se tourna vers la dernière personne qui restait encore là à l'écouter :

- Et toi ? Les Natifs t'ont pris Finn, et tu les soutiens encore ?

Raven leva les yeux vers lui et croisa les bras.

- Je ne les soutiens pas. Je trouve juste inutile de faire un massacre. Je ne sais pas ce qu'il te prend Bellamy, mais j'ai toujours su qu'au fond tu n'étais qu'un abruti sans aucune cervelle.

Sur ce, elle fit volte-face elle aussi en boitant avec sa jambe de métal. Il la regarda s'éloigner, jusqu'à ce qu'elle lance :

- Ah oui au fait, j'oubliais. Vous comptez sûrement attaquer Polis ? Il me semble bien que ta sœur Octavia s'y est rendue. Dommage, elle perdra la vie elle aussi durant la bataille, car elle ne te laissera pas toucher à un seul cheveux du peuple de Lincoln. A plus Bell.