Kiwi ex Machina

1. Mon patron qui m'a pris pour une Totally Spy

Bonjour !
En attendant ma prochaine fanfic (qui avance bien, ça va encore être un pavé), j'ai eu envie de poster cette histoire originale que j'ai écrite il y a quelques temps. Je sais pas trop si elle va trouver des lecteurs, on verra bien.

L'illu de couv est de @jess_duff_illustrator

bonne lecture !  

Kiwi ex machina
première partie : le plan qui va changer l'histoire

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1. Mon patron qui m'a pris pour une Totally Spy
(by Victor Carmin)

Quand mon patron m'a annoncé qu'il m'envoyait m'infiltrer chez S-Nin, j'ai bien rigolé. Quand il a déclaré d'un ton froid qu'il était ravi que je le prenne si bien parce qu'on commençait les préparatifs dès maintenant, j'ai moins fait le malin.

— Mais patron, qu'est‑ce que vous voulez que j'aille foutre chez ces guignols ? Je suis pas espion ni flic.

Je suis agent de sécurité, pour info. Je bosse pour la société Santorga. On produit des clones et on les stocke. Je vous cache pas que protéger Santorga c'est pas de la tarte, parce qu'il y a tout un tas de gens qui nous aiment pas. L'éthique, les dilemmes transhumanistes, tout ça. Et en tête de liste de nos ennemis : les petits fous de Sartrouville Ninja, une asso‑terro‑écolo... C'est quoi ces gens, bordel ? Leur leader s'appelle Kiwi. Kiwi putain ! Du peu qu'on sait ils ont tous des noms de code de ce genre, Kiwi, Pomme, Poire, Scoubidou‑bidou.

Et ils sont dangereux avec leurs noms de compote de fruits ! Rien que la semaine dernière ils ont attaqué Santorga Bordeaux, ils ont fait deux morts et piqué six clones. Les investisseurs étaient furax, et Josiane aux relations clients a fait un abandon de poste. Nous, à Santorga Cergy, on n'a pas trop été impactés, mais François Prigent mon patron était... disons... un peu amer. Il faut dire que justement, j'étais à Santorga Bordeaux la semaine dernière : je donnais une formation au personnel de sécurité, et l'attaque a eu lieu en plein pendant mes horaires. Pas de bol qu'à ce moment‑là, avec un collègue, on était occupés à régler un problème de *keuf* tuyauterie *keuf* dans le placard à balai. Eh oh, je peux pas tout faire !

Bien sûr, je n'avais pas écrit ça dans mon rapport.

— Patron, j'espère que c'est pas à cause de l'incident de Santorga Bordeaux que vous m'envoyez chez l'ennemi ?

— Votre boulot, Carmin, c'est de nous protéger, nous, notre matériel et nos clones. Vous allez nous démanteler Sartrouville Ninja de l'intérieur.

— C'est le boulot des flics, ça !

— Ça fait des années que ces fanatiques nous mettent des bâtons dans les roues, vous avez vu la police faire quoi que ce soit ? S-Nin nous a déclaré la guerre. LA GUERRE, Carmin ! On doit les détruire, avec ou sans l'aide du gouvernement. Malheureusement, ces abrutis ont une bonne partie de l'opinion publique de leur côté. Il faut le faire discrètement, d'où l'intérêt d'envoyer un infiltré.

— Bon d'accord. Passons sur le fait que la discrétion c'est tout sauf mon point fort. Vous allez faire comment ici sans moi ? Qui va vous protéger ?

— Diakité va renforcer le système infrarouge. D'après les tests, c'est plutôt efficace.

Driss Diakité, mon collègue, occupé à installer un pare‑feu sur le terminal du patron à même pas deux mètres de là, m'a envoyé son petit sourire hautain satisfait que je déteste. Diak est dans la sécurité comme moi, mais lui il gère le truc depuis son bureau : les alarmes, les caméras, les tourelles auto etc. Il s'occupe aussi de la protection du réseau. Alors que moi je suis là pour péter des mâchoires, tout simplement.