29. L'histoire qui va changer le plan

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29. L'histoire qui va changer le plan
(by... Victor Carmin)

C'est pas possible ce qu'il peut être con. J'étais à deux doigts de lui balancer franco MAIS T'AS PAS COMPRIS QUE JE SUIS UN AGENT DE SANTORGA PUTAIN ? Là devant tout le monde. La naïveté de Kiwi, je l'avais toujours trouvée craquante, et elle m'arrangeait bien. Maintenant elle m'était insupportable. Elle me renvoyait à la mienne. C'est pas possible ce que je peux être con. J'avais cru Diak aveuglément, comme cet imbécile de leader de S-Nin me croyait, moi, aveuglément.

Mais pas le temps de faire le vide dans mes émotions qu'on devait déjà partir changer la putain d'Histoire. On est sortis discrètement de la salle de conf pendant le discours de mon patron. Une fois hors de l'amphi, Kiwi m'a demandé si j'allais bien, avec ses grands yeux inquiets.

— Mais ouais, j'ai râlé.

— Tu crois que c'est le moment pour un drame personnel ? s'est énervée Litchi. Reprends‑toi ! T'auras tout le temps de pleurnicher après !

— Laisse le tranquille, m'a défendu Kiwi. Allez on y va.

Dans d'autres circonstances ça m'aurait touché que Kiwi prenne ma défense, mais là mon cerveau était en ébullition. J'ai suivi les terroristes à travers les couloirs jusqu'à la cage d'escalier dans laquelle Diak et moi on avait baisé tellement de fois.

On avait huit étages à grimper. Sous l'extincteur du troisième, on a trouvé une clé. Clé qui nous a permis d'ouvrir une caisse fermée qui était posée sur le palier suivant. Drissou‑Lapin nous avait concocté une vraie chasse au trésor. Dans cette caisse, il y avait les virus informatiques et trois flingues.

— Ils sont chargés à blanc, nous a informé Kiwi, Champi ne veut pas de victimes. Faites gaffe.

— Trop sympa de sa part, ai‑je rigolé comme un malade mental.

Litchi et Kiwi m'ont regardé bizarrement.

— Est‑ce que ça va aller, tout seul ? m'a demandé Kiwi. Tu veux qu'on reste ensemble ?

— Pourquoi ? ai‑je aboyé. T'as pas confiance en moi ?

— Bien sûr que si. Mais t'as pas l'air bien du tout.

— Mais qu'est‑ce que tu racontes, je suis en pleine forme. Allez hop on y va !

J'ai pris la tête, jusqu'à l'étage où on devait se séparer. J'étais prêt à passer à l'action quand Kiwi m'a retenu avec un « attends » alarmé. Quoi encore ? On se castagne ou on fait ma thérapie ?

Chacun leur tour, ces idiots de Kiwi et Litchi m'ont pris rapidement dans leurs bras. J'ai failli fondre en larmes avec spasmes et sanglots. Ils sont tellement stupides, stupides, stupides, et moi je suis le pire de tous.

— On se retrouve deux étages au‑dessus dans cinq minutes okay ? Sois bien prudent. Ça va bien se passer.

— Ouais, t'inquiète, ai‑je dit un peu plus gentiment cette fois. Soyez prudents aussi.

Ils ont repris les marches, et je suis entré dans le premier niveau des chambres à clones. J'étais censé mettre mon masque à gaz mais pourquoi me faire chier ? Toute la semaine, et encore ce matin, j'imaginais la scène comme ça : je rentre dans les chambres à clone tranquille, salut Brigitte, quoi de neuf Francisco, où on en est pour le pot de départ d'Océane ? Ah ouais faites pas gaffe au flingue, vous savez que je suis en mission d'infiltration chez S-Nin, hahaha. D'ailleurs faut que je fasse juste une p'tite manip sur le termi qui contrôle les capsules... là... je vous préviens ça va crier un peu, mais le patron est au courant. Allez je vous laisse. Restez allongés par terre en attendant que ça passe, c'est pour ma crédibilité. Merci les mecs vous êtes les meilleurs, vous pourriez être acteurs de cinéma.

Kiwi ex MachinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant