3. Diak qui me fait un caca nerveux

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Ce chapitre est un peu court et, euh... un peu vulgaire, haha, ça m'a fait bizarre en le relisant, avec le recul xD ! J'espère que ça passera ! Bonne lecture <3 

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3. Diak qui me fait un caca nerveux
(by Victor Carmin)

Une fois en sécurité dans les souterrains du RER, je n'ai pas pu attendre, j'ai appelé Diakité. J'aurais pu lui parler via la boucle d'oreille mais ce serait suspect, les gens croiraient que je parle tout seul.

— Bon travail Fraise des Bois, m'a accueilli mon cher collègue.

J'étais trop excité pour m'énerver :

— Diak, si tu voyais leur leader, c'est u‑ne‑bombe ! Jamais vu un canon pareil !

— Ah.

— Ce serait du gâchis de l'envoyer en taule. Je pense qu'on devrait plutôt le kidnapper, faire croire à sa mort et l'enfermer chez moi. Je l'attacherai à mon radiateur. Y a moyen que tu convainques le patron qu'on fasse ça ? Je te jure que ça vaut le coup.

— Arrête de dire n'importe quoi.

J'ai froncé les sourcils. Qu'est‑ce qui lui prend, d'un coup ? C'est pas son genre de me couper comme ça. Diak est aussi gay que moi (CQFD), je pensais que ça l'intéresserait de savoir que notre ennemi numéro un était un avion de chasse de compétition. Il serait pas jaloux quand même ?

Impossible. Franchement, impossible. Diak et moi on a une relation très pro. Pardon, je me suis mal exprimé : on a une relation professionnelle atroce, mais on est des plans cul très professionnels. On s'attache pas. On est pas jaloux, on s'aime pas. Ça fait quatre ans qu'on s'envoie en l'air dans tous les toilettes, les bureaux fermés, les ascenseurs en panne et les capsules de clones vides de Santorga Cergy (oui bon, pour le dernier ce n'est arrivé qu'une fois et on n'avait vraiment pas le choix) (cela dit c'était une sacrée expérience que je ne peux que recommander). Quand on baise pas, on s'engueule. Quand on s'engueule, ça nous donne envie de baiser. Ça fonctionne, quoi ! Je sais rien de sa vie perso et je m'en fous. Il peut se taper des queues tous les jeudi soirs sur des parkings ou être marié et avoir trois gosses, je m'en bats les couilles avec de la glace pilée. De la jalousie là‑dedans, ça foutrait tout en l'air.

— T'es jaloux ou quoi ? Une journée séparé de moi et t'es déjà en manque d'attention ?

— Dans tes rêves. Je ne suis pas jaloux Carmin, mais ces gens sont nos ennemis. Tu n'arriveras jamais à rien avec Kiwi, tout ce que tu risques c'est d'avoir le cœur brisé quand il sera en prison à cause de toi. Je t'aurais prévenu.

Je... merde... Pas cool Diakité. Pourquoi tu joues plus le jeu ?

— Tu sous‑estimes mon égoïsme émotionnel.

— Comme si je pouvais.

— Qu'est‑ce que ça veut dire ?

— Rien du tout. Appelle directement Prigent pour lui donner tes infos, moi j'ai déjà tout entendu grâce au micro. Si je n'ai rien manqué d'important ça sert à rien qu'on se parle, on est pas amis que je sache.

Et là comme ça, il a raccroché. J'ai ragé dans la boucle d'oreille mais il m'a ignoré comme un chacal. Je suis rentré chez moi super énervé. J'avais envie de lui parler de Grenade et son masque de parano, je voulais qu'il décortique avec moi à quel point c'était bizarre que S-Nin m'ait fait confiance aussi simplement. Est‑ce qu'ils étaient cons ? Est‑ce que Diak avait gagné leur confiance tout seul juste en bidouillant ses mythos sur le net ? Est‑ce que j'avais une tête qui inspirait la sympathie ? Je n'arrivais pas à savoir laquelle de ces trois possibilités était la plus terrible.

J'avais bien envie de passer chez Santorga pour que Driss et moi on s'explique en face (wink wink), mais on avait décidé que je n'irais plus, au cas où S-Nin me faisait suivre. J'aurais pu lui proposer de passer chez moi mais... on s'est jamais vus hors de la boite. Ce serait bizarre, non ? Est‑ce que c'est pas trop se rapprocher ? Est‑ce que ça ne risquerait pas de modifier notre dynamique parfaitement rodée de plans cul de bureau ? Et puis même, Diakité pourrait très bien me proposer de passer chez lui, et il le fait pas, je vois pas pourquoi je devrais faire un effort pour lui. Est‑ce qu'il est vraiment jaloux ce con ? Juste parce que j'ai dit que Kiwi était craquant ?

Kiwi. Je me suis mis à penser à lui, du coup. Avec sa bouille complètement adorable, qu'est‑ce qui va lui arriver quand il sera « mis en prison à cause de moi » ? J'espère que Grenade sera là pour le protéger sinon il va en chier.

J'ai eu du mal à m'endormir cette nuit là. Je pensais à Diak qui me faisait la gueule sans aucune raison, et à Kiwi beaucoup trop chaleureux pour son propre bien. Je pensais aux bras en métal, à la lumière de la batterie. Cette image me restait dans la tête. C'est là qu'on arrive aux limites pratiques de Sartrouville Ninja : si Kiwi avait eu un clone, on lui aurait greffé ses membres et il aurait été comme neuf, 100% organique. Il m'avait dit que la perte de ses membres était due à un choc septique, je sais même pas vraiment ce que c'est et je n'avais pas pu demander, avec Grenade qui s'était interposé. En fait, en y repensant, c'est Kiwi qui en me montrant ses prothèses avait détourné le sujet. Est‑ce qu'il avait fait exprès ? Il était peut‑être moins con que je ne l'avais cru.

— Hé Driss, ai‑je murmuré dans le noir. Tu savais que Kiwi était amputé des bras et des jambes ? Je l'ai vu en T‑shirt... Purée. Le pauvre.

Ma boucle d'oreille, je ne sais pas comment elle fonctionne, j'aurais dû demander : est‑ce qu'elle était reliée au terminal pro de Diak, et dans ce cas il ne pouvait m'entendre que depuis son bureau, ou bien est‑ce qu'il avait lui aussi un récepteur planqué dans un bijou quelconque et m'entendait où qu'il soit ? Il ne m'a pas répondu en tout cas. Ça m'énervait. Et quand Diak m'énerve, hein...

Du coup je me suis branlé, en faisant plein de bruit. Je pensais aux bras amputés de Kiwi, aux bras noirs et chauds de Diak autour de moi, ses grandes locks qui lui tombent jusqu'aux reins, le chignon tout fragile du leader de S-Nin. Mais je ne disais qu'un seul nom. Kiwi... fap fap Kiwi. Ça m'excitait de penser que Diak pouvait m'entendre. T'écoutes ce que tu rates ? Voilà ce que tu gagnes à être jaloux.

Aucune réaction. Soit il n'était pas devant le récepteur, soit il s'en foutait, ce qui était plutôt rassurant pour notre statut de plan cul sans attaches. Par contre j'espère qu'il effacera avant que le patron tombe là‑dessus, sinon je pouvais dire adieu à ma prime de fin d'année.


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Illu du chapitre par @Valcrayon (insta) 

Kiwi ex MachinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant