La promenade

118 4 4
                                    

Quand la sonnerie retentit, je commence à ranger mes affaires et à me préparer à me rendre au cours prochain lorsque Hayden s'approche de moi.
– Je me disais qu'on avait pas eu le temps de faire connaissance hier et, peut-être qu'on pourrait se promener après les cours ?
Un peu prise au dépourvu je réponds :
– Je ne suis pas sûre d'être libre.
– Je suis certain que quoi que ce soit que tu aies à faire, tu peux m'accorder un peu de temps. Je te jure que je ne suis pas comme ça, je ne sais pas ce qui m'a pris de me comporter comme un con, hier.
– Ça va un peu vite non ? Je réplique, on ne se connait pas.
– C'est juste une balade. Promis il n'y a pas de piège.
– C'est un peu suspect de dire ça quand même. On dirait le début d'une histoire d'horreur.
– Pas faux. Mais comment je pourrais te prouver que je ne suis pas un tueur autrement qu'en restant seule avec moi ?
– Tu marques un point. Bon, Ok pour la promenade mais ça ne doit pas durer plus d'une heure.
– Cool ! À tout à l'heure ! Je t'attendrais à ma voiture, me précise-t-il.
Après qu'il soit parti, je suis restée seule dans le couloir. Je ne veux pas me l'avouer mais, il y a quelque chose qui m'attire comme un aimant chez lui. Sauf que je ne sais pas quoi et c'est ce qui m'a fait accepter son invitation, à tort peut-être. J'espère juste que je ne suis pas en train de tomber amoureuse parce que ça, ça crains.
L'amour c'est cinq minutes de plaisir pour une éternité de souffrance !

Durant les cours de l'après-midi, je ne peux pas me concentrer sur autre chose que sur la promenade avec Hayden qui avait lieu à présent dans moins d'une demi-heure.
Je n'ose pas le regarder en classe de peur qu'il ne capte mon regard et croit que je m'intéresse à lui.
Je n'ai dit à personne que j'allais sortir avec lui. Même pas à ma meilleure amie, Allison ce qui m'étonne de moi.

À peine le cours terminé que je me précipite vers la sortie pour éviter les questions de mon amie.
Elle allait sûrement croire que je me tapais le nouveau.
Il est vrai que d'habitude je ne me pose pas trop de questions, mais là, j'ignore pourquoi, je prends mon temps.
J'attrape mon téléphone et envoie un rapide texto à Allison pour lui dire que j'ai une course urgente à faire, puis j'attends Hayden près des voitures.
Il ne tarde pas à arriver.
– Tu m'attends depuis longtemps ? Me questionne-t-il.
– On s'en fiche, je réponds, ce n'est pas important. Et tu m'emmènes où exactement ?
– C'est une surprise. Monte !
Je fais ce qu'il me demande et m'assoit sur le siège avant côté conducteur.
– C'est moi qui conduit, comme ça je sais où on va, je lui annonce.
– Pas bête, reconnait-il.
– Belle voiture, je commente en admirant l'appareil.
– Je l'ai acheté à mon image.
– N'importe quoi.
– Comment ça ? Tu ne trouves pas qu'il y a une ressemblance ?
– Très drôle.
– Tu n'as pas répondu à ma question, insiste-t-il.
– Rien ne m'y oblige.
– Si, moi.
Je lève les yeux aux ciel et il éclate de rire.
Tout le long du trajet, Hayden m'indique où aller pendant près de dix minutes lorsque j'aperçois la lisière de la forêt. Je peux sentir d'ici l'odeur humide de la terre et l'air boisé que dégagent les arbres.
– On est arrivés, m'annonce-t-il.
– On va se balader dans la forêt ? Je demande, perplexe.
– Oui, ça te convient ?
– Ça ne me dérange pas, c'est juste que je ne m'attendais pas à ça.
– Content de t'avoir surprise.
Je lève les yeux au ciel pour la deuxième fois en sa compagnie.
– Bon alors, on la fait cette balade ? Je m'impatiente.
– Quand tu veux.
Nous entrons dans le bois et l'odeur de musc et d'humidité atteint mes narines.
La terre est boueuse et des gouttes de pluie tombent des arbres.
Pendant quelques minutes nous nous taisons pour admirer ce que la nature nous offre.
Je trébuche soudainement mais Hayden me retient.
Je m'étonnerais toujours de ses excellents réflexes.
– Ça va ?
– Oui, merci.
– De quoi veux-tu parler ? Me demande-t-il pour rompre le silence qui s'est installé.
– De toi. Où habitais-tu avant de venir ici ?
– Je vivais à New York.
– C'est vrai ?
– Oui, tu n'y es jamais allée ?
Je fais non de la tête.
– J'ai toujours rêvé d'aller à New York, cette ville m'attire.
– Je comprends parfaitement ce que tu veux dire. C'est un endroit fascinant.
Je sens son regard  se poser sur moi mais reste la tête fixe.
– Lydia ?
– Oui, je réponds, mes yeux regardant droit devant eux.
– Pourquoi ai-je l'impression que tu évites mes regards ?
– ...
– Désolé de t'avoir brusquée.
– Non ce n'est pas de ta faute, c'est juste que... Tu vas trouver ça stupide. Laisse tomber.
– Dis toujours. Promis je ne vais pas me moquer de toi.
– J'ai peur de m'attacher.
– Tu veux dire que tu as peur d'avoir le cœur brisé ?
– Exact.
– Donc tu as des sentiments pour moi ?
En conclut Hayden un peu rapidement à mon goût.
– T'emballes pas trop vite Roméo.
Il s'approche soudainement de moi et je recule instinctivement en réponse à son geste.
Je m'étonne moi-même de ma réaction qui ne correspond pas à la "Lydia" que je connais. Elle n'aurais jamais refusée une caresse ou un baiser.
Il faut croire que ce nouveau venu me désoriente...
– Désolé. C'était stupide, s'excuse-t-il.
– Non...C'est moi qui ai réagit trop brusquement.
– Tu n'es pas fâchée ?
– Non ! Non, bien sûr que non.
Un sourire éclaire son visage.
– Est-ce que tu aurais entendu un bruit anormal cette nuit ? Je lui demande pour changer de sujet.
– Quel genre de bruit anormal ?
– Un hurlement, quelque chose dans ce goût là.
Il paraît soudain effrayé comme si je m'apprête à découvrir un secret bien gardé.
– Je n'ai rien entendu, répond-t-il.
Je suis persuadée qu'il ment mais je ne fait aucun commentaire.
Nous nous remettons à marcher quand il se fige soudainement.
– Qu'est-ce qui se passe ? Je l'interroge, un peu inquiète.
– Je reviens. Ne bouge surtout pas de là.
– Il y a un problème ?
Il ne daigne pas répondre à ma question et commence à courir à travers les arbres.
Je reste plantée là, ne sachant que faire.

Cela fait plusieurs minutes qu'il n'est pas revenu et je commence à me faire un sang d'encre.
J'allais repartir lorsqu'il apparaît dans mon champ de vision.
– Je suis désolé Lydia mais je vais devoir te ramener, j'ai un truc urgent à faire. On remet ça ?
Surprise par son manque de tact j'acquiesce silencieusement et nous rebroussons le chemin.

L'Alpha MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant