Aveux

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– Lydia ?
– Oui ?
– Toi et moi... On va affronter le monde.
– Le monde, c'est Peter ?
– En l'occurence, oui.
– Ma mère ne va tarder à rentrer du boulot, on devrait y aller.
– Ok. Eh... on va s'en sortir. Promis. Il n'arrivera rien à Allison avant qu'on trouve Peter, ce n'est pas dans son intérêt de lui faire du mal.
– T'as sans doute raison... je reconnais.
Hayden me tend la main et m'aide à me relever.

                                      * * *

Maintenant qu'il fait jour, impossible de faire des acrobaties avec le peuplier.
Par chance, ma mère ne se trouve pas dans le salon.
J'en profite pour fouiller dans la bibliothèque familiale à la recherche d'un livre qui nous donnerai une quelconque information sur ses conversations avec le père d'Allison.
Au bout de quelques minutes seulement, je fais la découverte d'un ouvrage qui m'a l'air d'être aussi vieux que le monde.
Je le retire de son étagère et souffle dessus pour évacuer la poussière qui ne manque pas de me faire éternuer.
– Qu'est-ce qu'il y a d'écrit ?
– « Mémoires du père Jean ». Attends, il y a une date, 1784.
– Ouvre-le pour voir. C'est quand même intrigant d'avoir un aussi vieux livre écrit par un religieux. D'autant plus que ce n'est pas un prénom courant en Amérique. Je dirais qu'il est d'origine française, avance mon petit ami.
Je commence à lire la préface à voix haute.
« Ce que je m'apprête à confier dans ce recueil n'est en aucun cas le fruit de mon imagination. Ce que j'ai vu, ce que nous avons tous vu, est l'œuvre de Satan en personne.
Qui d'autre pour commettre de telles atrocités ?
Des choses terribles sont arrivées sans crier gare dans ce village pourtant paisible du royaume de France. Je ne puis décrire les horreurs dont j'ai été témoin, puisse Dieu m'en préserver...
Tout à commencé lorsque le fils de l'aubergiste a été découvert par des chasseurs, le corps méconnaissable.
Les bonnes gens ont pensé à un animal sauvage et une battue fut organisée. Je les bénis et ils partirent à l'aube.
Nous les avons retrouvé deux semaines plus tard, morts et c'est grâce à un médaillon que nous avons pu les identifier. »
– Pourquoi tu t'arrêtes de lire ?
– Je viens de penser à quelque chose dont ma mère m'a parlé à propos d'une légende ancestrale.
– Quel genre ?
– Le genre où un monstre venu tout droit des enfers enlève des personnes pour leur réserver un sort terrible. Le genre de monstre ressemblant à un loup, mais pas ordinaire.
– Un loup-garou ?
Je hoche gravement la tête.
– Pourquoi ta mère t'en aurais-t-elle parlé ?
– Je lui avais posé une question sur la provenance d'un collier qu'elle avait autour de son cou  et où un loup y était gravé.
Et soudain, tout se met en place dans ma tête.
Ma mère...
Ma mère est un chasseur !
C'était tellement logique maintenant, tous ces secrets, ces sous-entendus...
À ce moment précis, j'entends une clef tourner dans la serrure.
– Lydia ? Hayden ? Qu'est-ce que vous faites-vous là ?
Ma mère est rentrée de son travail et nous dévisage sur le seuil de la porte, avant de remarquer le livre entre mes mains.
– Qu'est-ce que tu fais avec ce vieux bouquin ?
– Qui es-tu vraiment ? Je l'interroge soudainement en ignorant ses questions.
– Eh bien aux dernières nouvelles je suis ta mère, répond-t-elle, amusée.
– Tu es un chasseur, n'est-ce pas ?
Ma mère paraît décontenancée quelques secondes, puis son visage se déride et elle comprend.
– Tu es des leurs, conclut-elle avant que j'ai pu dire quoi que ce soit.
Puis elle se tourne vers Hayden et se jette sur lui.
– C'est toi qui l'a transformé ?! Espèce de...
– Maman ! Calme-toi ! Ce n'est pas lui, ce n'est pas un Alpha, regarde ses yeux ! Je m'écrie, surprise de ce revirement de situation.
Cette dernière marque un temps d'arrêt puis se retourne vers moi, les yeux en furie.
– Qui ? Et depuis combien de temps ?
– C'était le soir de la tempête...
Je lui raconte alors tout depuis le début et à la fin de mon récit, ses traits se durcissent.
– Cette enflure va me le payer ! Mais pour sauver Allison, il vous faut un plan solide.
– Je ne veux tuer personne ! Je proteste.
– Tu n'en auras pas besoin.

L'Alpha MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant