Ultimatum

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Je finis par apercevoir la fameuse maison si c'est encore possible d'appeler ça comme ça.
Un bâtiment ressemblant à une ancienne demeure nous fait face, tenant debout par miracle.
– Alors c'est ici, je souffle.
– En effet c'est ici, confirme la voix responsable de mes cauchemars et angoisses.
– Peter, confirme Hayden, non sans mépris.
– En chair et en os ! Scande-t-il.
– Je préférerais en os, réplique mon petit ami.
– Je vois que tu as toujours ton humour mordant si je puis dire.
– En ce moment il a une envie extrême de mordre quelqu'un...
Peter s'esclaffe.
– Je dois avouer que tu es très divertissant mais j'aimerais savoir si tu le seras toujours dans quelques minutes...
– Qu'est-ce que ça veut dire ? Je demande, méfiante.
– Ah Lydia ma chère, chaque chose en son temps. Mais que vois-je ? Serait-ce un cadavre ? La fragile et innocente jeune fille aurait-elle atteint un point de non-retour ?
Je reste silencieuse en espérant que le plan fonctionne.
– Et donc comme ça ta mère était d'accord ? Avez-vous quelque chose à nous dire Mme Martin ?
Ma mère le regarde droit dans les yeux avec une froideur toute nouvelle et déclare :
– J'en pense que tu as ce que tu veux Peter. Ma fille est une meurtrière par ta faute. Alors à présent, libère Allison comme convenu.
– Je suis sincèrement impressionné par votre cran Madame. Étant un homme de parole je vais me plier à vos désirs. Allison ? Tu peux venir, tes amis sont venus te chercher et ton papa chéri est avec eux.
Quelques secondes plus tard se tient dans l'embrasure de la porte, ma meilleure amie, les cheveux en bataille et le visage fatigué, escortée de deux hommes dont l'un me rappelle vaguement quelque chose mais je ne peux pas voir son visage qui est masqué jusqu'aux yeux.
Tous deux portent des armes et n'ont pas l'air d'être ici pour rigoler.
– Vous pouvez la lâcher, ordonne Peter.
Une fois libre, Allison se précipite vers son père qui la serre fort dans ses bras.
– Quelles retrouvailles touchantes ! Reprend l'Alpha, et si nous pimentions un peu cela... Lydia, quelle sensation cela te fait d'avoir tué un innocent ? Cela doit être difficile à encaisser, non ? Fait-il semblant de compatir.
– Si tu veux tout savoir, je ne ressens pour moi-même plus que de la honte et du dégoût. Mais je suis également terrifiée par mon... acte.
Mon mensonge est assez convaincant mais je souhaite par-dessus tout que les battements de mon coeur ne me fassent pas défaut.
– Il est vrai que c'est désolant d'en arriver à de telles extrémités. Mais tu sais ce qu'on dit : la fin justifie les moyens pas vrai ? Cite-t-il avec son sourire habituel, manipulateur et satisfait.
– Je vois que c'est un vieillard que tu as assassiné. Je te reconnais bien là, jamais tu n'aurais choisi un enfant, pas vrai ? En tout cas tu n'y es pas allé de main morte vu le sang coagulé autour de son cou. Vois-tu, je crois que tu m'as sous-estimé une nouvelle fois. Je suis plein de ressources, et j'ai des espions partout.
Des gens qui ne supportent plus notre misérable système.
Je veux évidemment parler de la Justice. Ça ne devrait même pas s'appeler ainsi.
Si cette « Justice » faisait son travail, les coupables du meurtre de toute ma famille seraient en prison à l'heure qu'il est.
Et je ne parle pas uniquement de Kate Argent que Derek pourchasse au Mexique.
Mais revenons-en à toi, ma chère, j'ai remarqué que tu faisais de gros efforts pour maintenir un rythme cardiaque stable. Dans d'autres occasions c'est nécessaire. Mais là quand tu me parles de tes ressentis, ton coeur n'a trahit aucune émotion malgré la terrible décision que tu as prise. D'autre part, mes espions ont surpris dans l'hôpital de la ville, un individu ressemblant étrangement à ta maman. Mieux encore, un des deux hommes que voici vous a aperçu, toi et ton petit copain l'humoriste en train de dérober des poches de sang.
Mais la plus grosse coïncidence est que le corps d'un pauvre homme décédé depuis peu a disparu. Le signalement date d'il y a une heure à peine.
Me cacherais-tu quelque chose d'important, Lydia ?
Ma gorge se serre à l'entente de ces propos et mon inspiration en matière de mensonge m'abandonna.
Je ne suis pas la seule visiblement car personne autour de moi ne parlait.
Le regard de Peter se durcit et il reprend :
– Tu n'aurais jamais dû faire ça. Mais je vais être clément avec toi et t'accorder une toute dernière chance.
Peter fait signe à ses hommes et celui qui m'était familier enlève son masque.
J'ouvre grand les yeux.
C'est le gars qu'Hayden a cogné tout à l'heure.
– Il me semble que vous vous connaissez tous les trois, n'est-ce pas ? Je crois que sa petite altercation avec Hayden ne l'a pas mis de très bonne humeur.
L'homme en question braque tout à coup son pistolet sur ma mère et l'autre le braque sur Allison.
– Je crois votre petit jeu va prendre fin ici et maintenant. Les règles sont simples.
Où tu tues la personne que je t'ai apporté, où mes hommes tuent ta maman ainsi que ta meilleure amie.
Sur ces paroles terribles il se tourne vers son ancienne maison et appelle :
– Cora ? Approche ma chérie, ton frère est là comme je te l'avais promis.

L'Alpha MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant