Les voix

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Allison me fait assoir dans mon lit et pars me chercher un verre d'eau pendant que je reprends mes esprits.
Après quelques gorgées, je vais beaucoup mieux.
– Je dois appeler Hayden, j'annonce abruptement.
– Pourquoi ça ?
– Il doit savoir ce qu'il s'est passé.
– Ça peut attendre.
– Non, c'est vraiment important, j'insiste.
– Très bien, soupire-t-elle, je te laisse.
– Merci. T'es adorable.
Elle soupire à nouveau et ferme la porte derrière elle.
– Hayden ? C'est moi, Lydia.
– Allô Lydia ? Tout va bien ?
– Oui. Maintenant oui.
– Comment ça ?
Je lui raconte donc tout ce qui m'est arrivé sans omettre quoi que ce soit.
Il me dit qu'il arrive et qu'à partir de maintenant je ne serai plus seule à protéger Allison. Malgré toutes ces précautions, je ne peux m'empêcher de me dire que ça n'arrêtera pas Peter, loin de là. Mais j'acquiesce et je raccroche.
– C'est bon Lydia ? T'as fini ? Me lance Allison depuis le rez-de-chaussée.
Je réponds par l'affirmative et attends qu'elle me rejoigne.
– Tu sais, commence-t-elle en s'asseyant sur le rebord du lit, je te trouve très bizarre ces derniers temps. Je ne sais pas si c'est à cause d'Hayden ou si c'est moi qui t'ai fais du tort mais j'aimerais retrouver la "Lydia" que je connais.
En entendant cela, j'ai envie de pleurer. Je comprends ce qu'elle ressent.
Depuis la morsure, je suis moins insouciante, moins souriante, et elle est perdue car je ne me comportais jamais de cette façon avant.
J'étais toujours prompt à faire la fête et malgré le fait que tous mes professeurs m'appréciaient grâce à mes excellentes notes, je n'étais pas l'élève modèle qui respecte toutes les lois et règles qu'on lui impose.
Je la prends dans mes bras tout en m'excusant.
Elle finit par esquisser un léger sourire que je lui rends, mais au même moment, une affreuse douleur au crâne me prend par surprise.
– Lydia, qu'est-ce qui se passe ?! Ça va ?
– Ma tête... Je gémis.
– Quoi ta tête ?! Tu as mal ?
– Ils... Ils veulent que je les rejoignent.
– Qui ? Qui veut que tu les rejoigne ?
– Les voix...
– Quelles voix Lydia ?
Je tente de répondre mais la douleur est si forte qu'elle me donne envie de hurler.
– Lydia ?
– Eloigne-toi Allison.
Je n'en connais pas la raison, mais je sais que malgré moi, je peux blesser mon amie.
– Hein ?! Qu'est-ce que tu racontes ?
– Vas-t-en. Maintenant.
– Lydia, est-ce que ça va ? S'inquiète-t-elle.
C'est trop tard. Je ne peux plus la contenir, je ne peux plus me retenir.
Alors un son déchirant sort du plus profond de ma gorge et se propage à travers la pièce.
Je hurle.
Je hurle pour masquer toutes ces voix dans ma tête qui me torturent.
Cela me semble durer une éternité.
Jamais je n'ai hurlé de telle sorte.
Ce n'est pas un son humain mais surhumain et je ne comprends rien à ce qui m'arrive. Perdue, je le suis. Quand ma voix s'éteint, je mets plusieurs minutes à reconnaître l'endroit où je suis.
Mon esprit est vide.
Comme si... Comme si je n'avait plus de souvenirs.
Mes yeux balayent la pièce. Partout je vois des débris de verre sur le sol.
Les fenêtres ont explosé tout comme que les ampoules.
Enfin, mon regard s'arrête sur une silhouette.
Elle est étendue sur le sol, son visage me faisant face.
– Allison !! Je m'écris, en me précipitant vers elle. Allison répond-moi ! Est-ce que tu m'entends ?!
J'entends un murmure presque inaudible.
Je prends son poul. Celui-ci est faible, mais au moins elle est en vie.
D'un revers de manche, j'essuie mon front humide. Je mets mon amie sur le côté et entreprends de déposer un coussin sous sa nuque.
Je n'en reviens pas de ce que j'ai fait.
J'ai failli tuer ma meilleure amie !
La dure réalité me saute violemment à la figure, telle une gifle.
Des larmes coulèrent le long de mes joues et se transformèrent en torrent d'eau salée.
Je sanglote sans pouvoir m'arrêter.
Hayden rrive sur place moins d'une dizaine de minutes plus tard et me prend dans ses bras.
Il me frictionne, puis semble s'apercevoir de la présence d'Allison et s'approche d'elle. Cette dernière ouvre les yeux et nous regarde, ne comprenant sans doute pas pourquoi je pleure ni pourquoi Hayden est là.
– Que... Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu pleures Lydia ?
– Tu t'inquiètes pour moi ? Je m'étonne, nageant dans l'incompréhension.
– Allison, l'interpelle Hayden sans lui laisser le temps de répondre, est-ce que tu as mal quelque part ?
– Je ressens une douleur un peu sourde à la tête et j'ai l'impression d'être dans les nuages mais sinon ça va.
– Est-ce que tu as des souvenirs de ce qui s'est passé ?
– Pas vraiment... Je crois... Je crois que je parlais à Lydia et...
Allison parlait les yeux dans le vague. Elle faisait des efforts pour se rappeler, et une partie de moi désire qu'elle ne se souvienne de rien.
– Et ? Insista Aiden.
– Et je crois que j'ai entendu quelqu'un hurler.
Je me mords la lèvre inférieure.
Hayden me regarde, l'air inquisiteur.
– Bon, ce n'est pas grave. Il y a sûrement une explication logique. Je vais te ramener chez toi Allison, déclare-t-il pour changer de sujet. Tu viens aussi Lydia.
J'acquiesce, sachant qu'il craint de me laisser seule alors que Peter est dans la nature.
Le trajet est silencieux.
Ma meilleure amie est perdue dans ses pensées et Hayden est concentré sur sa conduite.
Mon petit ami dépose Allison en bas de chez elle.
Celle-ci me fait un  léger signe de la main et franchit le seuil de sa porte.
Je monte à sa place, à l'avant de la voiture.
– Il va falloir que tu m'expliques tout Lydia.
Je soupire mais il a raison. Je lui relate donc les événements depuis qu'Allison m'a rendue visite.
Son front est plissé, il est songeur et m'écoute d'une oreille attentive.
À la fin de mon récit, il réfléchit une seconde et lâche :
– On doit aller voir Derek.

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L'Alpha MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant