Disparition

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Je rentre chez moi un peu stressée surtout quand je vois que ma mère m'attend, un verre d'eau à la main.
Dès qu'elle me voit, elle vient à ma rencontre d'un pas vif.
– J'espère que tu te rends compte de ce que j'ai fait.
J'ai dû mentir à ton lycée pour que tu n'aies pas d'ennuis.
Ils pensent que tu es allée chez le médecin et que tu croyais que j'avais déjà prévenu, ce qui est la raison pour laquelle tu es partie sans mot dire. C'est la première et dernière fois que je te sauve la mise et c'est aussi la première et dernière fois que tu sèches. C'est compris ?
J'aquiesce.
– Tu sais, reprend-t-elle, depuis quelques semaines, en fait depuis ton accident, je ne te reconnais plus. J'ai l'impression de t'avoir perdue.
– Je te promets que tu te trompes. Tu ne m'as pas perdue, je la rassure.
– Je voudrais te croire.
Hayden, qui a sans doute écouté la conversation, choisit ce moment opportun pour frapper à la porte.
– Hayden. J'imagine que tu as toi aussi décider de t'abstenir d'étudier. Peut-être même que tu as convaincu ma fille de sécher les cours avec toi. J'espère au moins que vous n'avez pas fumé.
– Jamais je n'oserai faire une telle chose Madame, se défend l'accusé, je suis vraiment désolée, pour ma défense, c'est mon anniversaire aujourd'hui et comme je vis avec mon père qui est très souvent en déplacement et jamais là pour les événements importants de ma vie, je voulais passer la journée de mes dix-sept ans avec votre merveilleuse fille qui me donne l'impression d'être vraiment moi, et je suis navré de vous avoir causé du tort par ma faute.
Je faillis éclater de rire, ce qui aurait tout gâcher.
Ma mère, dont je ne pouvais observer l'expression facial car elle était dos à moi, déclare :
– Tu m'as l'air d'être très gentil Hayden, et je te remercie pour ta franchise. Je passe l'éponge cette fois, mais c'est la dernière.
Nous lui promettons de nous tenir à carreaux et je monte dans ma chambre où il m'attend déjà, installé confortablement, les jambes croisées sur mon lit.
– "Ta franchise" ? Tu parles ! Je me moque.
– Je t'avais dit qu'elle m'écouterais.
– Débiter des bêtises ?
– L'essentiel est que le plan ait fonctionné. Tu devrais me remercier au lieu de me casser.
– Merci Ô grand loup-garou Hayden, roi suprême des menteurs.
Il soupire mais ne peut s'empêcher de sourire.
– Tu sais, j'ai trouvé ça merveilleux tout à l'heure, je lui avoue en changeant brusquement de sujet.
– Moi aussi, fait-il en souriant. Tu voudrais recommencer ?
– J'adorerais mais pas aujourd'hui, ma mère est en bas et je me sentirais encore plus coupable que maintenant.
Je lui ai causé beaucoup de problèmes ces derniers temps, j'ajoute, en perdant la bonne humeur qui me reste.
– Viens que je te fasse un câlin, me convie-t-il.
J'accepte l'invitation et me blottis dans ses bras.
Mes paupières lourdes ne tardent pas à se fermer pendant qu'il caresse mes cheveux.
Je me réveille environ quatre heures plus tard en entendant un bruit de porte qui se ferme. J'ouvre les yeux et découvre que la place qu'occupait Hayden est froide.
Je tourne la tête en direction du bruit et le découvre dans un coin de la pièce en train de plisser son jean.
– Excuse-moi je ne voulais pas te réveiller.
– Qu'est-ce que tu faisais ?
– Je suis passé au loft.
– Pourquoi ?
– Derek m'a envoyé un message. Allison a disparu.
En entendant ces mots je bondis hors du lit.
– Comment ça elle a disparu ?! Tu ne comptais pas m'en parler peut-être ?!! Je m'écris, hors de moi.
– Tu as raison. J'aurais dû. Mais si c'est ce que je crois, alors la récupérer va être très dangereux. Je ne veux pas que tu sois blessée, ou pire...
– Et tu crois que moi j'ai envie que toi tu sois blessé ?! Ce n'est pas un argument valable ! Je viens avec toi. Tu m'expliqueras tout dans la voiture.
Hayden me regarde, l'air sincèrement impressionné.
– Quoi ? Qu'est-ce que tu as à m'observer comme ça ?
– Tu prends des décisions comme une Alpha.
Bouche-bée je hausse les épaules.
– Je t'assure que tu as l'air d'une vrai cheffe de meute.
– Et ?
– Ça a son côté sexy.
– Pfff...
Sa remarque me fait tout de même sourire.
– Par contre ta mère ne nous laissera jamais partir.
– Oh ! Je n'y ai pas pensé.
– Pas grave. On passe par ta fenêtre.
– T'es malade !
– Pourquoi ? Tu es un loup-garou maintenant. Il n'y a rien de plus facile et d'amusant.
– Parle pour toi !
– Regarde-moi faire et suis l'expert.
– Je crois que ton ego a déjà été bien assez flatté comme ça pour ce soir.
Hayden ignore ma remarque et soulève la vitre en guise de réponse, il repère une branche d'arbre solide, se met accroupi sur le rebord et saute.
Ses mains s'agrippent à l'écorce de la branche.
Il se laisse balancer afin de perdre son élan, et lâche pour se réceptionner sur le sol sans aucun bruit.
– Tu veux vraiment que je la joue à la Tarzan ?
– Dis pas de bêtises et viens ! C'est facile tu verras !
Je respire un grand coup et je me lance.
J'attrape la fameuse branche, puis je lâche.
Ma réception est moins élégante que celle de mon petit ami mais je suis fière de ce que je viens faire.
– Tu t'es très bien débrouillée princesse ! Me lance-t-il.
Je le suis jusqu'à sa voiture et il démarre.
– Bon maintenant je t'écoute. Raconte-moi tout, je le prie.
– Je ne dormais pas alors j'ai consulté ma messagerie et je suis tombée sur un message de Derek que j'avais reçu il y a deux heures. Il disait que Stiles et Paige qui devaient surveiller, n'avaient pas trouvé Allison chez elle. Ils ont suivi sa trace et ont repéré une deuxième odeur qui l'accompagnait. Évidemment elle appartenait à Peter. Ils sont tous chez Derek à présent, ils nous attendent.
Encore sous le choc de ce que je viens d'entendre, je regarde fixement la route et je m'efforce de respirer calmement.
Un brouillard s'était formé depuis peu et Hayden conduisait prudemment lorsque je distingue une masse sombre foncer à toute vitesse dans notre direction.
Je hurle de terreur et me crispe sur mon siège.
Hayden fait une embardée mais trop tard malheureusement.
La chose s'écrase sur le par-brise de la voiture. Je ferme les yeux en sentant autour de moi les bouts de verre qui volent en éclat.
Tout se passe très vite mais j'ai l'impression d'être au ralenti.
Je ne peux pas bouger, je suis tétanisée.
– Lydia !!! Lydia est-ce que ça va ?!!
Je sens ses bras musclés se resserrer sur moi.
Il me porte hors du véhicule accidenté, une main sous ma nuque, l'autre sous mes jambes. Je le sens me poser délicatement à terre.
– Ça va Lydia ?
– Je...je crois que j'ai des bouts de verre enfoncés dans la chair...
– Il faut que tu active le processus de guérison.
– Comment je dois faire ?
– Pense à un souvenir où tu étais heureuse. Un moment positif de ta vie. Visualise une lumière s'infiltrer dans tes veines et guérir une par une toutes tes blessures.
Je m'exécute.
Au bout d'une minute, je ressens des picotements. J'ouvre les yeux que j'avais fermé et remarque les tisssus de ma peau qui se referment.
À présent que je vais mieux, je lui pose en bredouillant, la question qui me brûle la langue.
– Qu'est-ce... Qu'est ce que... C'était ?
– Un cerf.
– Un cerf ?!
– Oui. Il a foncé sur nous.
Je regarde en direction de l'accident et vois effectivement un cerf sur tout l'avant de la voiture et dépassant largement du tableau de bord.
– Comment est-ce possible ? Enfin je veux dire, les animaux ont peur des voitures.
– Viens, je vais te montrer quelque chose.
Je le suis jusqu'à l'animal.
Il me prend la main et la pose sur son encolure.
Aussitôt je ressens des émotions très négatives me parcourir.
– Il a eu peur, je constate.
– Je dirais plutôt qu'il était terrifié. La vrai question est : qu'est-ce qui a bien pû lui causer pareille réaction ?
– Peter ?
– Possible. Tu sais sans doute que les animaux ont un sixième sens. Ils s'enfuient à l'approche d'une tempête. Je doute que celle-ci soit d'ordre naturelle.
– Surnaturelle ?
– C'est fort probable.
– Qu'est-ce qu'on fait alors ? On a plus de voiture pour rejoindre Derek.
– Ce n'est pas vraiment un problème.
– Comment ça ?
– Je vais devoir te rappeler combien de fois que tu es un loup-garou désormais ?
– Tu veux y aller à pied ? Tu sais bien que je ne maîtrise pas la transformation.
– Derek t'as montré.
Sur ce coup il n'a pas tort.
Je prends une profonde inspiration et me focalise au même élément dans ma vie qui me donne la rage, lorsque Peter à menacer de s'en prendre à ceux que j'aime.
Je sens en retour mon corps se métamorphoser en une louve blanche aux prunelles violettes.
– Tu as du potentiel, ça ne fait aucun doute, conclut-il.
Je le vois à son tour changer d'apparence. Il me regarde de ses yeux brillant en lançant :
– On y va.

L'Alpha MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant