Menaces

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Après avoir failli tuer Stiles, la lune n'a presque plus d'effets sur moi.
Cependant, il fallait mettre notre plan à exécution, c'est-à-dire attirer Peter, l'encercler et le tuer.
Très simple en théorie, très difficile en pratique.
– Lydia, m'interpelle Scott, tu peux y aller, nous sommes prêts. Laisse-toi guider par ton instinct.
Je prends une profonde respiration et hurle de toutes mes forces en puisant dans l'once de sauvagerie qui se cache en moi.
L'écho de mon hurlement se propage bien après que j'ai fini.
– Bon, dit Derek, une fois la surprise passée, toute la ville doit trembler de peur mais au moins on peut être sûre que Peter nous a entendu.
À peine a-t-il prononcé sa dernière phrase qu'un autre hurlement ressemblant à un grondement nous parvient.
– C'est lui ! S'écrie mon petit ami.
– Oui, et il est tout proche, ajoute Derek. Lydia, reste où tu es. Dès qu'il sera là, on sortira de nos cachettes, me prévient-il.
Je reste donc au beau milieu de la forêt en attendant le monstre capable de me transformer en meurtrière.
Je sens qu'il approche. Il n'est plus très loin...
Je perçois un bruissement de feuilles et une masse sombre sort d'entre les arbres. Peter.
– Bonjour Lydia, me salue-t-il poliment en prenant son temps comme s'il avait deviné l'issu du combat. Comment vas-tu depuis la dernière fois ?
Comme je reste sans voix tellement j'ai peur, il continu.
– Eh bien, tu es silencieuse aujourd'hui. Comme tu peux le constater, je suis venu aussi vite que j'ai pu. Quand un membre de ma meute a besoin de moi, je ne l'abandonne pas. C'est important la solidarité.
Tu sais, malgré tout ce que Derek, Hayden ou Scott ont pu te dire, ce n'est pas moi le méchant.
– Vous voulez rire ?! Je réplique, me décidant enfin à parler.
– Je cherche seulement à punir les responsables. Je veux parler de ceux qui ont mis le feu à ma maison et qui ont brûlé ma famille bien sûr. Et toi Lydia, tu vas m'aider.
– Comptez pas là-dessus ! Je crache.
– Je crois que tu ne saisis pas bien ton potentiel, jeune louve. Je ne t'ai pas choisi au hasard. J'ai senti que tu avais des prédispositions. C'est comme cela que j'ai su que je devais te mordre.
– Mais moi je ne vous avais rien demandé !! Je hurle. Vous êtes un monstre !!
À ces mots, le visage de Peter se modifie.
Et en quelques secondes il s'est transformé en la créature la plus hideuse qui m'ai été donnée de voir.
Et le souvenir refit surface.
La morsure au terrain de crosse.
Je me rappelle avoir aperçu Peter pendant qu'il attaquait Hayden.
Une douleur aiguë saisit le côté gauche de mon estomac, l'endroit où j'ai été mordue.
Je porte mes mains à l'endroit même où ma vie a basculé et je regarde Peter avant de m'effondrer sur la terre humide.
C'est là qu'Hayden sort de sa cachette, se jette de tout son poids sur l'Alpha, et lui laboure le torse.
Derek s'élance à son tour, suivi de Scott et de sa meute.
Peter se débarrasse du bêta avec facilité, et s'attaque aux autres.
Scott lutte un moment avant de se faire balancer contre un arbre.
– C'est tout ce que Scott McCall peut faire ?! Raille Peter. Si c'est le cas je suis déçu. Je m'attendais à plus de... combativité de la part d'un Vrai Alpha.
Stiles sort tout à coup de nul part et en poussant un cri de guerre, abat sa batte de baseball sur la nuque de l'Alpha.
La batte en question se fend d'un coup sec.
Son propriétaire ouvre de grands yeux et commence à reculer.
– Je devrais peut-être échanger ce machin contre un flingue, lâche-t-il ironiquement mais ayant l'air pas très rassuré.
Peter fixe Stiles d'un air menaçant mais avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit, je me jette sur lui en essayant de le renverser à terre.
Mon poids plume a raison de moi et le loup-garou enragé me projette violemment sur le sol. Hayden voulant me protéger, s'élance sur notre ennemi et griffe son dos avec acharnement.
Derek et Scott se précipitent pour l'aider.
L'Alpha a bien du mal à se débarrasser d'eux trois mais y parvient.
Enfin il se tourne vers moi et me dit :
– Tu as une semaine pour me prouver ta loyauté envers moi en tuant une personne de ton choix avant que ton amie... Comment s'appelle-t-elle déjà ? Ah oui, c'est vrai. Allison. Avant qu'elle ne meure... Accidentellement.
Je suis sous le choc. Et coincée. Peter s'est joué de nous.
Hayden m'aide à me relever une fois que L'Alpha est parti et me raccompagne à sa voiture.
Je suis silencieuse tout le long du trajet.
Je boite légèrement et il m'aide donc à marcher jusqu'à la porte en m'assurant que demain je serai sur pied.
Ma mère m'attend dans la cuisine. Son visage est crispé, on voit qu'elle est rongée d'inquiétude.
Quand elle me voit, elle accourt vers moi pour me prendre dans ses bras.
– J'étais si inquiète ! S'exclame-t-elle. Ça ne va pas de me faire un coup pareil !! Tu ne te rends compte que je ne t'ai pas vu depuis plus de trois jours. Ton histoire de week-end chez des amis ne tiens plus debout ! J'étais sur le point d'appeler la police !
– Je sais, je suis vraiment désolée je ne voulais pas que tu t'inquiètes. Je n'ai pas vu le temps passer. Je te promets que je ne recommencerai plus.
– Ça c'est certain. Tu es privée de sortie pour le mois. Et c'est quoi cette tenue ?!
J'avais presque oublié que je portais le sweat d'Hayden et que c'était presque la seule chose qui cachait mon corps.
– Un accident. Ne t'en fais pas, je la rassure, en la serrant contre elle.
Ensuite je monte dans ma chambre où il m'attend dans mon lit. La fenêtre est ouverte.
Je la referme et soupire en me retournant vers lui.
– Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? Me demande-t-il.
– Non ça va. Je suis très fatiguée c'est tout.
Je sais. Je ne sais pas mentir. Mais il ne relève pas et je le rejoins en me collant contre lui.
Il entoure mon épaule de son bras en me serrant.
Pendant quelques minutes nous ne disons rien. Les mots sont inutiles, nous nous comprenons parfaitement.
La nuit nous enveloppe dans son manteau bienveillant et je glisse rapidement dans les bras de Morphée.

                                      * * *

Le lendemain, ma mère nous découvre, Hayden et moi, l'un contre l'autre.
Elle nous réveille doucement et nous prépare un petit déjeuner avant de nous laisser seul à seul dans la cuisine.
– Bien dormi ? Me demande Hayden.
– Mieux que jamais ! Je réponds, ragaillardie.
– Tant mieux.
Nous discutons un peu, puis je lui propose de lire dans le canapé.
La matinée est agréable, nous rions souvent et partageons des moment profonds, ce qui me fait oublier complètement la veille.
Il me raconte des choses sur sa vie, des anecdotes, des moments tristes, le jour où sa mère est morte... Je fais de même et lui raconte le jour où mon père est parti. Contrairement à ce qu'on pouvait croire, il n'était pas parti parce qu'il avait appris que ma mère était enceinte ou qu'il ne s'entendait plus avec elle, non.
Si mon père n'est plus avec nous, c'est parce qu'il a des problèmes avec l'alcool.
Alors pour nous protéger, il est parti en désintoxication.
Il m'envoie toujours des cadeaux pour Noël et mon anniversaire et je l'appelle souvent, mais évidemment ce n'est pas la même chose que de l'avoir près de soi.
Quand le silence se fait simplement dans la pièce, je me rapproche de lui.
Il caresse ma joue et je plaque ma bouche sur la sienne.
Il reste quelques secondes en suspens et je sens ma respiration s'accélérer légèrement.
Il répond à mon baiser avec la même passion.
Mon cœur se met à battre plus fort pendant que lui me caresse mes cheveux et ma nuque en alternance.
Nous n'avons pas le temps d'aller plus loin car son téléphone sonne.
Il le prend, et après avoir regardé l'auteur de l'appel, il lâche :
– C'est Scott.

L'Alpha MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant