Chapitre 3 : prise la main dans le sac

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Pas le choix, je vais devoir faire le tour.
Malheureusement, ce mur a l'air énorme et impénétrable. Mais je m'y connais, en infiltration.
Je commence à marcher, à la recherche d'une faille, aussi petite soit-elle.
Malgré la distance, j'arrive à distinguer les rondins de bois et essaye de trouver une fissure, ou encore mieux, une entrée secrète.
C'est au bout de quelques minutes de recherches que je finis par trouver mon entrée. L'un des rondins, à l'opposé de l'entrée principale, me semble très plat comparé aux autres. En faisant très attention, je m'approche en essayant de ne pas me faire voir par les gardes. Heureusement pour moi, ces imbéciles ne font pas assez attention et en poussant la latte de bois, elle s'ouvre pour me laisser passer.
"Une entrée secrète..." Pensais-je.
À l'intérieur, rien d'alarmant : personne à l'horizon, seulement des terres labourées et un champ de maïs. J'entends également des voix d'enfant au loin.
C'est dingue. Je me demande à quel point ils ont réussi à se créer une nouvelle vie, ici.
Rapidement, je m'approche du champ de maïs, avec pour but d'en voler le plus possible et de les mettre dans mon sac à dos. Mais en chemin, je sens quelque chose d'encore plus alléchant : l'odeur d'une brioche fraîchement sorti du four, et du café. C'est plus fort que moi, il faut que j'aille voir.
Je m'approche de l'odeur, tout en faisant attention de rester loin des gens.
Je me rend alors compte que l'odeur vient d'un homme avec une veste marron, une brioche à la main et une tasse de café de l'autre. La tasse est toute simple, mais unique grâce au dessin gravé dessus, un petit hibou sur sa branche. L'homme se retourne alors, et j'ai juste le temps de me cacher derrière un bâtiment. Mon rythme cardiaque s'accélère.
Il faut absolument que j'arrive à rentrer chez cet homme, et mon ventre me le fait bien savoir.
Alors qu'il se retourne, j'arrive à percevoir son visage, et me rend compte que c'est le même homme que j'ai suivi dans la forêt.
Quelle ironie !
L'homme rentre chez lui, referme la porte derrière lui, et au bout de quelques secondes, ressort les mains vides.

C'est maintenant ou jamais. Je me précipite sur la porte lorsque le vieillard est loin. La porte est ouverte. En rentrant, c'est d'abord la chaleur du lieu qui m'étonne. À Pittsburgh, l'air était toujours froid. Je n'ai jamais eu vraiment chaud, comme ici. On peut dire que beaucoup de choses sont différentes de Pittsburgh, ici.
Je me rue dans la cuisine, où je tombe sur la tasse de café. Il n'en reste plus qu'un fond, mais je bois tout d'une traite. Il est froid, mais peu importe.
Je fouille dans les placard et met le plus de provisions que je peux dans mon sac. Riz, pâtes, viande, céréales....
"- Les mains en l'air ! Crie une personne derrière moi.
Je me fige. Ça craint. Je pensais être seule, mais visiblement ce vieillard vit avec quelqu'un.
- Retourne toi doucement... Dit l'inconnu.
C'est une voix de femme. Je lève les mains en l'air et le retourne.
Elle a des yeux verts perçants, qui me regardent avec insistance. J'ai presque envie de tout reposer et de partir mourir de faim dans les bois tellement elle me fait peur.
- Tu n'es pas de Jackson, toi. Qui es tu ? Me demande-t-elle.

Génial. Quel mensonge vais-je devoir inventer ?

Le Dernier EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant