Le Dernier Espoir

Chapitre 12 : la veille

- Alors, quand est ce qu'on part ? Me demande Jesse.
- Le plus tôt possible. Demain, à la première heure ? Est ce que cela vous va ?
Dina et Jesse acquiescèrent.

- Ellie, je ne vois vraiment pas pourquoi tu veux mettre ta vie en danger pour cette fille. Elle n'est pas dangereuse... Dit Joël à Ellie en pensant que je ne les entend pas.
- Et toi, tu ne fais plus assez attention. Il y a quelques années, tu aurais peut être tué cette fille ! Et maintenant, tu la laisserais vaquer à ses occupations dans la ville, sans te préoccuper du danger qu'elle peut être ? Si vous voulez vraiment donner une chance à cette fille, on va faire ça à ma façon. Il n'y a pas d'autre solution acceptable.

Elle tourna les talons et s'en alla.

Joël se tourna vers moi avec un petit air triste que j'ai pris l'habitude de voir sur son visage.

- Qu'est ce qu'il se passe, entre Ellie et vous ?
Lui demandai-je.
- C'est une longue histoire. Elle a du mal à faire confiance aux gens.
"J'avais remarqué", pensai-je.

Toute cette histoire est complètement folle. Il y a quelques jours, j'étais complètement seule. Je vivais comme une fugitive dans des bâtiments abandonnés en espérant ne pas me faire tuer par des infectés, et maintenant, je me retrouve dans une communauté qui m'a accueilli à bras ouverts. Sans eux, je serais peut être morte.
Malgré tout, Ellie a vraiment du mal à me faire confiance. Mais je ne connais pas son histoire, alors il est préférable que je ne la juge pas trop vite.

Je suis complètement déstabilisée. Alors que je viens de trouver un endroit où vivre, je dois déjà retourner dans le cauchemars de Pittsburgh, et revoir l'horrible image qui m'a tant traumatisée. Rien que d'y penser, j'en ressent des sueurs froides. Mais si c'est la seule façon que j'aie une chance de vivre, alors je dois la prendre, peu importe le prix.

Encore accablée par la situation, je rentre chez Ellie pour reprendre les quelques affaires que je possède. Mes munitions, mes armes... En fouillant dans mon sac à dos, ma main touche alors une photo froissé. Je la prend du bout des doigts. On y voit ma mère, un grand sourire aux lèvres, et mon père, son bras autour de ses épaules. Et moi, du haut de mes six ans, qui était complètement folle en voyant pour la première fois un appareil photo en marche.
C'était une belle scène qui cachait en faite la réalité de Pittsburgh : juste après cette photo, j'ai été obligée de tuer un groupe d'inconnus qui voulaient juste traverser la ville. Alors que je me remémorais cet horrible moment, je n'avais pas remarqué que mois doigts tremblaient de peur.
Je repose alors la photo dans le sac.
"C'est assez de nostalgie pour aujourd'hui", pensai-je.

Tout à coup, quelqu'un frappa à la porte.
Je souffle un grand coup, referme le sac et m'approche de la porte.
Joel me fixe, alors que j'ouvre d'un coup la porte.

- Salut, dit le vieil homme.
- Salut...
Il y eu un moment de silence gênant.
- Tu vas devoir dormir dans la chambre d'amis chez moi, ce soir. Ellie dit qu'elle souhaite être seule jusqu'au départ.

À contrecœur, j'acquiesce. J'aimerais vraiment pouvoir m'entendre avec Ellie, mais elle ne me rend pas la tâche facile. En plus, elle est appréciée de tous le monde à Jackson. Si j'arrive à me faire accepter d'elle, j'aurais enfin ma place dans cette ville.

La nuit passa très vite. Je ne dormi pas beaucoup, car l'idée de repartir de cet endroit de paix et de calme ne m'amusait pas du tout. De plus, le lit de la chambre d'ami avait un matelas très dur, comme si personne n'avait encore dormi dessus.

C'est alors avec un horrible mal de dos que je me réveillai ce matin. Il faisait encore nuit, mais j'en profitai pour faire une petite ballade dans la ville.
En ouvrant la porte, le froid de l'extérieur le frappe tout le corps. Je sers mon manteau sur moi, tout en regardant les environs. Le ciel est bleu foncé, on dirait qu'il doit être dans les environs de quatre heure du matin. Je commence à marcher en repensant à ce qui s'était passé la veille, avec la photo de mes parents.
De toute évidence, je n'ai pas guéri. La tristesse de ma perte m'assaille encore, sans compter le traumatisme que j'ai subi et l'impression que j'ai perdu absolument tout ce que j'avais.
Bien-sûr, je suis bien contente de ne plus être dans cet endroit horrible qu'est Pittsburgh, mais malgré les horreurs que nous avions fait, nous étions avant tout une famille... Aurais-je de nouveau le privilège de me sentir entourée ? Je le doute. Malgré tout, Jackson m'offre la protection, un foyer, et la sérénité ; ce que je n'ai jamais eu la chance d'avoir ailleurs. Mais sans famille, est ce que cela en vaut vraiment la peine...

- Hé.

Quelqu'un me coupe alors de mes pensées.
Qui ça peut bien être à une heure pareille ??