Chapitre 28

168 24 33
                                    


— Attends, Poussière de l'Aube !, s'écria Patte de Tige avec contrariété.

Le guerrier brun se retourna, une mine surprise sur le museau, pour faire face à la femelle.

— Qu'est-ce qu'il y a ?, interrogea-t-il.

— Tu n'as pas intérêt à aller voir Étoile de Lichen...!, le prévint Patte de Tige.

Le guerrier leva les yeux au ciel.

— Même pour lui poser des questions sur la bataille ?

Patte de Tige sentit monter en elle une fureur noire.

— Ne me prends pas pour une idiote, répliqua-t-elle en fronçant les sourcils, je sais que tu vas aller la voir pour lui dire que je ne suis pas apte à combattre !

Le guerrier la fixa en grimaçant légèrement.

— Donc, tu ne dormais pas.

— En partie, affirma l'autre. De toute façon, c'est hors de question que je reste au camp comme les chatons et les anciens.

— Hier soir, rappela Poussière de l'Aube, tu t'es effondrée en pleurs, et tu avais une horrible fièvre. Tu n'es pas stable psychologiquement.

— « Psychologiquement » ?, répéta Patte de Tige. Comment peux-tu dire ça ?!

Le guerrier brun se détourna de la guerrière qui le regardait avec horreur, pour continuer son chemin vers la tanière de la meneuse.

— Où vas-tu ?!, s'exclama l'autre.

— Prévenir Étoile de Lichen.

— Tu n'as pas le droit de décider à ma place de ma participation à la bataille, s'énerva la chatte aux yeux verts.

Poussière de l'Aube s'arrêta dans sa marche, et cracha.

— Et bien si, et tu sais pourquoi ?

Patte de Tige lui lança un regard noir.

— Parce que je suis la personne qui te connaît le plus. Je suis la seule personne qui est à la fois ton camarade de clan, ton ancien professeur particulier, ton ami, et ton futur compagnon.

La guerrière resta pétrifiée face à ces affirmations. Comment pouvait-il déclarer la connaître et vouloir l'empêcher tout de même de partir au combat ?

— Tu ne deviendras jamais mon compagnon si tu m'empêches de me battre. Si je me suis acharnée pour devenir guerrière, c'est pour pouvoir accomplir les devoirs des guerriers, rétorqua d'une voix sévère la brune claire. En tant que professeur particulier, tu devrais justement le savoir. Il n'y a aucune chance que je meurs dans cette bataille.

— Mais que tu t'effondres en plein combat à cause du surmenage de cerveau, beaucoup plus, gronda Poussière de l'Aube.

— Tu te trompes, fit Pupille d'Anis.

La guerrière écaille, qui venait d'arriver dans la cavité principale du camp, se plaça aux côtés de son amie.

— Je connais bien mieux Patte de Tige que toi, et ce n'est pas en l'empêchant de faire ses preuves qu'elle te voudra comme compagnon, gros rat.

— Je me fiche de..., commença Poussière de l'Aube en plissant les yeux.

Il fut coupé par un bruit de cavalcade, et par deux guerriers qui surgissaient dans le camp, à bout de souffle.

C'était Patte de Grenouille et Rayon de Soleil, du groupe de Bourrasque de Jais...

Ceux qui étaient en charge de surveiller la frontière.

Les Racines du Saule ~1. La Tige~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant