Bonus

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Ce bonus prend place entre le chapitre 41 et le chapitre 42

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Vivre à nouveau seule fut une chose à laquelle Amélia fut obligée de se réhabituer. Elle était à nouveau en totale autonomie et il fallait qu'elle reprenne certaines habitudes qu'elle avait perdues quand elle vivait au QG. Et au fil des semaines, elle était parvenue à créer une certaine routine avec les enfants, une routine qui semblaient les satisfaire tous les trois. Amélia avait pris l'habitude de se réveiller au son de babillement de James passant à travers le baby-phone. Mais ce matin-là, malgré les rayons de soleil qui filtraient au travers des rideaux, le baby-phone était silencieux. Étrangement silencieux. Après avoir repoussé les cheveux de son visage, elle attrapa d'une main distraite le moniteur et jeta un coup d'œil au petit écran. L'image qui lui était renvoyée la fit se relever brusquement, elle sentit son cœur se mettre à tambouriner dangereusement dans sa poitrine. Avec précipitation, se débarrassa de sa couette et ouvrit dans un fracas la table de nuit pour en sortir un petit dispositif sur lequel elle actionna l'unique bouton. Elle fit légèrement glisser le petit meuble, récupéra l'arme de poing collée sur le fond de la table de nuit et sortit de sa chambre sans un bruit. Elle évalua d'un coup d'œil rapide le couloir séparant sa chambre de celle des enfants, elle avisa la porte de la chambre de James, ouverte et l'image de son petit lit vide l'assaillit de nouveau. Secouant la tête, comme pour l'aider à reprendre ses esprits, elle traversa l'étroit corridor pour accéder à celle de Lia. À son grand soulagement, sa fille était toujours profondément endormie, son doudou coincé dans les bras, elle ne semblait pas avoir entendu le vacarme de sa mère. Prudemment, Amélia se dirigea vers la penderie dont elle ouvrit les portes pour vérifier qu'aucun intrus ne s'y était caché et après être certaine que sa fille était en sécurité, elle s'extirpa de la chambre d'enfant, prenant soin de fermer la porte à clé derrière elle et d'emporter la clé avec elle.

Elle évolua lentement à travers la maison, la porte de devant était toujours bien fermée à clé, rien dans le salon n'avait bougé, tout était intact dans la salle à manger. Elle pénétra prudemment dans la cuisine, vérifia d'un œil le cellier avant de se hâter vers la baie vitrée laissée entrouverte, lentement, elle ouvrit un peu plus la porte, assez pour qu'elle puisse y passer et sorti sur la terrasse, arme pointée devant elle, le doigt près de la gâchette, prête à tirer. Elle s'était attendue à beaucoup de choses mais certainement pas à trouver cette personne sur sa terrasse. Les yeux de la jeune femme tombèrent sur le visage de James, le bambin lui retourna un regard surpris et Amélia lâcha immédiatement son revolver pour s'emparer de son fils.

- Mon amour. Souffla-t-elle en le serrant tout contre elle. J'ai eu tellement peur.

Après un bref moment d'hésitation, James posa finalement la tête contre la poitrine de sa mère, inconscient de la terreur dans laquelle elle venait d'être plongée.

- Amélia...

- Silence. Siffla-t-elle. Pas un mot.

Elle posa ses lèvres sur le front de James avant de l'emmener à l'intérieur. Elle le déposa dans son parc et retourna à l'extérieur, elle se posta là où elle pouvait garder un œil sur lui. Toute peur envolée, elle ne ressentait dorénavant qu'une profonde colère.

- J'ai cru qu'on s'était introduit chez moi. Vociféra-t-elle. J'ai cru qu'on avait kidnappé mon fils.

- Amélia je...

- J'ai cru qu'on me l'avait pris. J'ai cru l'avoir perdu.

- Je suis désolé.

- Tu as une idée de ce que j'ai ressenti ? S'écria-t-elle. Tu as une idée de la peur que j'ai eue ?

- Je ne voulais pas...

- Mais qu'est-ce que tu fiches ici, Steve ?! Tu étais censé être à Washington avec ton groupe de parole !

- J'y étais. Assura-t-il penaud. J'allais rentrer à la base mais je passais dans le coin.

- Alors tu t'es dit que tu allais entrer comme un voleur chez moi et me filer une frousse pas possible ?

- Je ne pensais pas...

- Que j'allais penser qu'on avait kidnappé mon fils ?! Mets-toi à ma place, je me réveille et je vois son lit vide. Vide ! Qu'est-ce que tu croyais que j'allais penser ?

- Je l'ai fait des dizaines de fois.

- Mais en me prévenant ! Tu aurais dû me prévenir ! Tu aurais dû me dire que tu allais venir ici, que tu allais arriver tard. Ça m'aurait évité de pointer une arme sur mon fils !

Avant que Steve ne puisse lui offrir une autre excuse, ils entendirent un bruit fendre le ciel et virent un éclair rouge et or fondre dans leur direction, paume levée dans leur direction, Tony Stark dans son armure d'Iron Man lévita un moment au-dessus du jardin avant de s'y poser, la pauvre Huguette, terrorisée par l'abrupte arrivée de Stark s'effondra sur le sol. Tony ouvrit l'avant de son casque, dévoilant son visage.

- J'ai prévenu la cavalerie. Informa-t-il. Qui attaque ?

- Fausse alerte. Maugréa Amélia. Tout va bien !

- On annule tout F.R.I.D.A.Y.

- Tu as appelé Tony ? S'étonna Rogers.

- J'ai cru qu'on avait kidnappé mon fils ! Se justifia-t-elle.

- Tu as préféré appeler Tony ?

- Non, j'ai déclenché le dispositif d'alarme parce que c'est la première chose que j'avais sous la main.

- Tu as pris ton arme. Fit remarquer Steve en désignant du doigt le Beretta abandonné sur le sol.

- Où est le petit ? Interrogea Tony en montant les rejoignant sur la terrasse.

- À l'intérieur tout va bien. Rétorqua-t-elle. J'ai pris mon arme parce que je ne savais pas que c'était toi !

- Vous avez kidnappé le petit ? Répéta Stark.

- Je n'ai pas kidnappé le petit. S'exaspéra le blond.

- C'était une fausse alerte. Rétorqua Amélia. Ce n'était que Steve.

Le regard de Tony oscilla entre les deux amis avant qu'il ne hausse les épaules. L'avant de son casque se referma et Amélia vit ses propulseurs se remettre à tourner.

- Passez par la porte ! Ordonna-t-elle. Vous allez filer une crise cardiaque à ma chèvre !

Loin de l'écouter, l'armure s'envola, effrayant une nouvelle fois la pauvre Huguette, qui à peine redressée, s'effondra à nouveau, sous le regard compatissant de sa maîtresse.

- Je suis désolé. Répéta Steve.

- Ne t'introduis plus chez moi sans me prévenir. J'aurais pu te tuer bon sang !

Les babillements agacés de James força Amélia à lui accorder à nouveau son attention.

- Range-moi ça. Ordonna-t-elle en désignant l'arme sur le sol. Et va réveiller Lia. Je vais nous préparer notre petit déjeuner.

Elle tendit la clé de la chambre de Lia à Steve avant de pénétrer dans la maison et prendre le bébé dans ses bras. Elle observa Steve cacher le pistolet dans son dos, le coinçant dans la ceinture de son jeans, tentant d'éviter à James de poser à nouveau les yeux sur le Beretta, comme si quelques minutes plus tôt elle ne l'avait pas pointé juste sous son nez, prête à tirer sur la personne qui avait osé s'en prendre à sa famille. Elle maugréa quelques paroles incompréhensibles, marquant à nouveau son mécontentement avant de baisser les yeux vers son fils qui la regardait de ses grands yeux bleus.

- Les garçons. Soupira-t-elle. 

For Better Or WorseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant