Chapitre 20

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Cette nuit-là, Bucky fut réveillé en sursaut, à travers le baby-phone, il pouvait entendre la voix d'Amélia, douce et calme. Elle parlait à voix basse avec une intonation qu'il reconnaissait parfaitement : elle racontait une histoire à Adelia. Il repoussa le drap et quitta leur lit pour les rejoindre dans la chambre d'enfant. Il trouva immédiatement Amélia dans le fauteuil, leur fille sur un bras et un livre dans sa main libre.

Lorsqu'elle le vit pénétrer dans la pièce, couvert de sueur et le regard particulièrement vif, elle referma la livre. Si les cauchemars s'étaient calmés, la naissance de leur fille avait ravivé ses plus grandes craintes. Sans un mot il les rejoignit, il déposa un baiser sur le front des deux femmes les plus importantes de sa vie. Il marqua cependant un temps d'arrêt lorsqu'il toucha le front chaud de Lia.

- Ses dents. Expliqua Amélia.

- Ça fait longtemps que tu es réveillée ?

- Quelques heures.

- Tu aurais dû me réveiller.

- Si j'avais su que tu faisais un cauchemar, je l'aurais fait.

- Tu lui as donné son sirop ?

- Il y a une demi-heure. L'anneau de dentition à l'air de la soulager.

La poussée des dents fut l'une des périodes les plus compliquées à gérer, tant pour Bucky que pour Amélia. Si Amélia restait calme et ne s'inquiétait pas face à l'état de leur fille, Bucky était absolument l'inverse et à chaque crise de pleurs, il était tenté d'aller voir un médecin.

- Elle grandit si vite. Souffla Amélia.

Amélia et Bucky regardaient Lia assise dans l'herbe non loin d'eux, la petite observait d'un œil vif Huguette qui sautillait gaiement autour d'eux.

- J'ai encore du mal à croire qu'elle ait déjà sept mois. Sourit Amélia.

Le couple observa d'un regard amusé Lia se pencher en avant pour finalement basculer et se retrouver sur le ventre. Elle commença à bouger les jambes dans l'espérance de réussir à ramper mais Bucky se releva pour l'en empêcher en la prenant dans ses bras pour finalement venir se rasseoir à côté de sa femme. Que son père l'empêche de faire ce dont elle avait envie entraîna une crise de colère, elle serra les poings et balança vivement ses jambes tout en gazouillant de frustration.

- Elle a même hérité de ton caractère. Pouffa Amélia.

- Les caprices viennent de toi.

- Ce n'est pas un caprice, c'est de l'obstination. Nuança-t-elle. Et on sait à quel point tu es obstiné.

- Parce que tu ne l'es pas ?

- Je suis un degré en-dessous.

- Bien sûr. Est-ce que notre fille a hérité de tous mes défauts ?

- Non. Elle a hérité de ma gourmandise.

- Ton plus vilain défaut. Plaisanta-t-il.

Lia babilla encore quelques temps sur les genoux de son père avant qu'il ne cède et la laisse s'asseoir dans l'herbe. Il fut récompensé par l'un de ses fameux sourires et Amélia ne put retenir le sien.

- Tu sais qu'elle pourra obtenir tout ce qu'elle voudra avec ce sourire ? Rit-elle.

- Et c'est là que tu devras agir.

- Tu veux dire que j'aurais le rôle de la méchante maman ?

- Tu ne seras jamais méchante. Tu seras juste la plus sévère de nous deux.

For Better Or WorseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant