Passion céleste à toute épreuve

Chapitre 2 : Son plus grand rêve

Au petit matin, Eloise Gothel parti de bonne heure en enfermant son trésor dans le château avec toutes les précautions nécessaires. Malgré l'angoisse qui lui broyait les intestins elle chemina à travers les ronces qui s'écartaient sur son passage pour descendre à la petite ville du coin. Il fallait remplir leur réserve vide de victuailles tôt ou tard. C'était la deuxième fois qu'elle sortait en laissant la blonde. Gothel n'était guère rassurée alors qu'elle savait que Raiponce ne pourrait jamais sortir de là. Mais un pressentiment la hantait. Quelque chose qui clochait avec la blonde bien qu'elle ne put mettre le doigt dessus.

Non loin de là, sur la cime d'un arbre, Jack Frost observait la fameuse tortionnaire marcher d'un pas rapide. Il décida de la suivre et de se rapprocher pour la voir enfin de plus près. Il la détailla en voletant entre les arbres. Cheveux noirs frissés, pas gracieux, silhouette fine, robe bordeaux et noire. Elle ressemblait à une belle grande dame comme il en voyait dans les châteaux du monde entier. Une femme somme toute ordinaire à première vue, qui n'avait pas l'air de vouloir de mal à une mouche.

Eloise se sentit suivi et se retourna à plusieurs reprises. Jack aperçut alors son regard de glace. Il était profond et calculateur, prêt à attaquer. Le jeune homme déglutit et se fit plus discret. Elle avait le même regard que Pitch, un vieil ennemi qu'il avait croisé sur sa route de baroudeur. Le regard d'une personne avide et manipulatrice. Il ne pouvait décemment pas laisser cette pauvre Raiponce à la merci de cette femme !

Gothel reprit sa route en restant vigilante. Elle n'aimait pas se sentiment d'être observée. Devenait-elle paranoïaque à cause de Raiponce ? Elle commençait à douter. C'est le pas incertain qu'elle chemina jusqu'à la ville où elle se rendit au marché. Elle y dénicha plein de légumes, de gibiers et de fruits frais. Jack se posa non loin de là et continua de la suivre, sa capuche bleue rabattue sur sa tête. Il se demandait si Eloise le verrait ou non ? Car les villageois lui passaient toujours au travers du corps sans le remarquer. Peut-être qu'elle non plus ne le verrais pas. Pourtant... Elle semblait sentir sa présence. Il préféra jouer la sécurité.

Eloise souriait à tout va au moindre marchands. Certains la reconnurent après son troisième passage dans la ville. La grande dame ne se fit pas prier pour sympathiser avec la populace et se fondre dans la masse. Elle évita de parler de sa nouvelle demeure malgré les questions de son récent emménagement dans les parages et dériva la conversation sur sa petite personne. Une fois son panier remplit à ras-bord, la marâtre se rendit ensuite à un spectacle de rue et contempla un grand château blanc briller par-delà les montagnes en arrière-plan.

Le paysage lui rappela un peu le royaume de Corona mais un frisson la parcourut quand elle y sentit émaner un brin de magie blanche. Elle préféra ne pas s'en approcher et retourna vers sa forêt de ronce. C'est à ce moment-là qu'elle le vit. Jack Frost était à l'orée de la forêt, les mains dans les poches, la tête cachée par sa capuche. L'argenté ne l'avait pas vu se retourner et constata avec effroi qu'elle le voyait! Surprit, il fila en forêt pour se cacher. Gothel lui courut après mais il eut tôt fait de disparaître du paysage, comme un fantôme. Soit son esprit lui jouait des tours soit elle avait bien vu un jeune homme la fixer. Était-ce lui qui la suivait ?

Soucieuse, Eloise le chercha un long moment à travers les bois et prit divers chemins pour ne pas qu'il la suive. Mais Jack avait filé par les airs, le cœur battant à la chamade tant il avait été surprit. Il était retourné en ville en se posant non loin du château.

- Elle m'a vue... Elle... M'A VUE ! D'abord Raiponce, maintenant cette femme... Qu'est-ce que ça signifie ?

Jack resta pantois un long moment. Il avait songé à s'introduire dans leur demeure en passant sous le nez de Gothel mais c'était impossible car elle était désormais la deuxième personne à le voir parmi les humains !