Chapitre trente-deux : Hypothèses

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West m'accompagne chez moi après cette infructueuse entrevue avec Kathleen Miller

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West m'accompagne chez moi après cette infructueuse entrevue avec Kathleen Miller. Elle sait qui est mon père, j'ai vu la peur dans son regard, mais elle ne veut pas que je découvre la vérité, pourquoi ? Mon géniteur est-il un homme important ? Ou était-ce un homme marié à l'époque et je serais donc le fruit de cet adultère ? Pourquoi tous ces secrets ? Kathleen était la dernière personne qui pouvait m'aider à résoudre ce mystère puisque je ne peux pas compter sur ma mère.

En parlant du loup, ma mère m'attend de pied ferme lorsque je rentre à la maison, assise droite comme un i sur une chaise de la table à manger, les bras croisés et l'air grave.

- Kathleen m'a appelé.

Elle lâche cette phrase en m'assassinant du regard. Je sens la présence de West à mes côtés, et sa main vient se glisser dans la mienne comme pour m'encourager à affronter ma mère en colère. J'en ai besoin.

- T'as été la voir ? m'interroge-t-elle en se levant.

- Tu dois déjà le savoir puisqu'elle t'a appelé.

Je me souviendrai que Kathleen est une balance. Autant que madame Kei. Dommage qu'elles ne le soient pas concernant mon géniteur.

- Je t'avais dit d'arrêter de le chercher, Talia.

- Tu m'as dit que tu voulais m'éviter d'être déçue, rectifié-je. Je veux savoir qui c'est, peu importe si tes amis ou tes parents décident de me cacher la vérité.

- Parce que tu as vu tes grands-parents ? s'offusque-t-elle tandis que je serre plus fort la main de West. C'est pas croyable ! N'embêtes plus personne avec ça !

- Alors dis-moi la vérité !

Un ange passe durant lequel mes yeux plongent dans les prunelles bleues de ma mère pour ne pas les lâcher. Je sais que je devrais me contenter de l'avoir elle, celle qui m'a élevée, nourrie, qui a fait de moi celle que je suis et à qui je ressemble comme deux gouttes d'eau. Mais je n'y arrive plus, pas lorsque je me regarde dans la glace et que je me demande d'où je tiens mes yeux gris.

- Maman...

- Laisse le passé où il est, Talia, dit-elle calmement. Je te l'ai déjà demandé, je ne veux pas te supplier.

Elle semble si triste, tout à coup. À quoi je joue ? Je la pousse à repenser à ce passé qu'elle a voulu fuir, qui lui rappelle la perte de sa sœur. Il faut que je me calme, nous crier dessus ne servira à rien.

- Dis-moi si j'ai ses yeux, au moins, la supplié-je.

Elle me jette un regard, les sourcils froncés, avant de secouer la tête en laissant s'échapper un soupir.

- Je ne sais pas.

Sa révélation est aussi douloureuse que si elle venait de jeter mon cœur dans un rouleau compresseur.

Au-delà d'un regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant