Chapitre douze : Trop attractif

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West ne me lâche pas du regard, de l'autre côté de ma chambre, et j'ai l'impression de manquer d'air

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West ne me lâche pas du regard, de l'autre côté de ma chambre, et j'ai l'impression de manquer d'air. J'ai envie d'accourir à ma fenêtre pour respirer, mais je suis tétanisée. Lui demander que l'on continue à se voir comme des amis était stupide, il m'a sûrement prise pour une gamine même s'il a accepté ma requête.

Pourquoi faut-il que je sois si compliquée, bon sang ? Pourquoi je ne profite pas de la vie comme Millie ? Je vais finir seule si je continue à être aussi agaçante.

- Du coup, tu veux qu'on aille en ville pour enquêter sur ton père ? me demande-t-il en s'approchant de mon siège en rotin.

J'acquiesce, n'ayant rien d'autre à faire de mieux de mon après-midi.

- Sympa, ton siège ! s'exclame-t-il, heureux comme un gosse. Je peux l'essayer ?

Alors qu'il va s'y installer à tout moment, je cours le tirer en arrière de toutes mes forces et me retrouve plaquée entre son torse et ma penderie.

Génial...

- Talia ?

Son murmure rauque et sa bouche près de la mienne me feraient presque défaillir si je ne m'accrochais pas à ses bras.

- Je croyais que tu voulais qu'on prenne notre temps, me nargue-t-il dans un sourire en coin.

- Coconut, murmuré-je sans le lâcher du regard.

West fronce les sourcils, et je me râcle la gorge pour retrouver un peu de contenance.

- Coconut est sur le siège, t'allais l'écraser.

- Qui ? demande-t-il, les sourcils froncés.

Je le contourne pour approcher de mon siège en rotin, retrouvant un rythme cardiaque à peu près normal. Pour l'instant. Avec West, ça peut dérailler à tout moment.

- Mon lapin, dis-je en le lui montrant. J'étais en train de lire avant que tu n'arrives et je l'ai laissé là lorsqu'il s'est endormi sur mes jambes.

- C'est un lapin ? rétorque West, surpris. J'ai cru que c'était un oreiller ! C'est pas hyper chiant de s'en occuper ?

Je secoue la tête tandis que West s'approche de moi.

- C'est un animal de compagnie comme un autre. Il aime juste sauter partout.

- Tu l'as vraiment appelé Coconut ? demande-t-il, amusé, en passant la main sur le crâne de mon lapin.

- Ça lui va bien, tu ne trouves pas ?

- Parce qu'il est marron et blanc ? rétorque-il dans un rire. T'es pas très originale, Talia-sans-h.

- Toi non plus. Est-ce que tu vois de l'originalité dans le surnom que tu me donnes ?

Je l'observe caresser Coconut, heureuse de voir que mon lapin lui fait assez confiance pour le laisser s'approcher. Plus que moi, en tout cas. Je suis tout de même heureuse qu'on ait pû discuter de Paige et de notre situation, je me sens un peu mieux. Surtout que cette discussion n'a pas l'air d'avoir affecté notre « amitié » naissante. On s'entend encore bien, c'est déjà ça.

Au-delà d'un regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant