Chapitre cinq : Toutes les pommes qui tombent de l'arbre ne sont pas pourries

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Tout en vernissant mes orteils assise sur mon lit, j'écoute Millie d'une oreille attentive, mon portable près de moi

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Tout en vernissant mes orteils assise sur mon lit, j'écoute Millie d'une oreille attentive, mon portable près de moi. Déjà trois semaines que je suis partie de Vancouver et que je n'ai plus revu ma meilleure amie, autant dire qu'elle me manque beaucoup trop.

- Erick est le pire de tous ! s'écrie-t-elle de l'autre côté du téléphone. Sérieux, j'ai jamais vu un crétin pareil.

- Tu dis ça de tous tes ex, rétorqué-je dans un rire.

- Parce que ce sont tous des crétins, Talia. Mais je finirai bien par trouver le bon, je ne désespère pas.

Millie donne une chance à chacun d'entre eux, espérant trouvant son prince charmant, alors que moi, je ne laisse de chance à aucun. Presque. Je n'ai pas envie de pleurer pendant des semaines pour un imbécile parce qu'il en aura eu assez de moi.

- Sinon, t'as rencontré des gens à Port Campbell ?

- Une fille, mais j'ai mon boulot et d'autres choses auxquelles penser, déclaré-je en haussant les épaules. Même si j'ai besoin de quelqu'un qui connaît cette ville et qui serait d'accord pour m'aider.

Malgré mon travail et la mission que m'a confié Mary, je n'oublie pas que j'ai accepté de venir vivre ici en espérant trouver mon géniteur pour le confronter.

- Tu veux toujours chercher ton père ? chuchote ma meilleure amie, se sachant sur haut-parleur et ma mère à l'étage.

- Oui, mais je ne sais pas par où commencer... Je n'ai pas de prénom, encore moins de nom, ni son âge. Il peut autant avoir trente-huit ans comme ma mère ou dix de plus. Voire moins. Je ne sais rien de cet homme.

Et en parler à ma mère ne sert à rien. À chaque fois que j'ai essayé, elle me disait que ça n'avait aucune importance puisque je ne le verrai jamais. Elle est sans doute trop blessée par la lâcheté dont mon géniteur a fait preuve.

- Elle n'a pas des amis du lycée dans le coin ? Ils pourraient te dire qui elle fréquentait, à cette époque.

- J'en sais rien, je ne connais personne, dis-je, lasse. Je me vois mal aller toquer aux portes en demandant s'ils ont été au lycée avec ma mère. Il y a bien une femme, la mairesse de Port Campbell, mais elle a huit ans de plus qu'elle. C'était la meilleure amie de ma tante, Spencer.

Je comprends pourquoi Kathleen a tenue à nous intégrer à Port Campbell, elle connaît ma famille depuis toujours. Ma mère ne m'en a parlé que l'autre jour.

- Si c'était la meilleure amie de ta tante, elle doit quand même savoir avec qui ta mère traînait, réplique Millie.

- Ouais, mais elle risque de lui dire que je cherche mon père et ma mère ne doit pas savoir. Elle m'empêcherait de continuer mes recherches.

- Pas faux... Et tes grands-parents, alors ? Ta mère n'a toujours pas été les voir ?

- Je crois pas, réponds-je dans un soupir.

Au-delà d'un regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant