En emménageant à Port Campbell, ville natale de sa mère, Talia n'a qu'une obsession : découvrir l'identité de son père. Cette même personne qui a fait naître en elle une peur irrationnelle d'être abandonnée par les hommes. Pire encore : de tomber am...
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Lorsque Brook m'a demandé de passer chercher Talia chez elle, j'ai accepté sans l'ombre d'une hésitation. J'ignore si c'est parce que je la trouve mignonne et captivante ou parce que parler avec elle s'avère appréciable, mais j'ai saisi l'occasion que m'offrait ma meilleure amie.
Qu'on se le dise, je veux seulement que Talia se sente intégrée. Et veiller sur elle, je l'avoue. Avec Marlon dans les parages, je me dois de protéger Talia de lui. Et de sa maladresse à elle.
- Est-ce que ma chute peut rester entre nous ?
Alors que nous approchons de la forêt sombre, à la limite de l'effrayant, je me tourne vers Talia qui sent bon la noix de coco. Comme toujours.
- T'as peur qu'ils se moquent de toi ? répliqué-je, amusé.
- Qui ne le ferait pas ?
- Moi ?
- T'es bien le seul, dit-elle dans un soupir.
- Je ne dirai rien à personne, Talia-sans-h.
Je pose ma main sur son épaule, mais Talia s'écarte rapidement. Est-ce qu'elle a peur de moi ? Non, elle ne serait pas avec moi, sinon.
- On est obligé de passer par là ?
On vient à peine de s'enfoncer dans le bosquet. Il fait sombre, mais me balader en forêt en pleine nuit ne me fait pas peur.
- Y a pas d'autre chemin pour rejoindre le lac, réponds-je, regardant bien où l'on met les pieds. On a juste une centaine de mètres à parcourir, on y est dans un instant.
- Ça me rassure toujours pas. J'ai peur de te perdre.
Mon cœur manque un battement en entendant ces mots. Je sais que Talia veut dire qu'elle a peur de me perdre dans la forêt, mais ça me fait bizarre d'entendre ça.
- Est-ce que tu... tu me laisserais prendre ta main ? me demande Talia d'une petite voix. J'aurai moins peur.
- Ouais, bien sûr.
Sa demande me trouble ; je ne me rappelle pas la dernière fois que j'ai tenu la main à une fille. Paige déteste ce genre de marques d'affection. En réalité, une seule chose l'intéresse, et je cède à tous ses désirs. J'aime peut-être coucher avec elle, mais je n'aurais rien contre un peu d'amour et de tendresse. Je ne suis pas qu'un pénis ambulant.
Lorsque la main de Talia se lie à la mienne, je crois n'avoir jamais senti mon cœur faire un bond aussi énorme. J'ai chaud alors qu'il fait frais, une réaction pas du tout normale.
Je suis sur le point de lâcher la main de Talia, mais elle s'accroche encore plus à moi lorsqu'elle sent mes doigts bouger. Je ne peux pas la laisser tomber, alors je souffle un bon coup et la guide à travers la forêt en tentant d'oublier la tempête qui se passe en moi et que je n'aime pas du tout.
