Avalon Pendragon - fille de Severus Snape

Chapitre 24 - Happy B-Day

Les feuilles d'automne avaient cédé la place à la froideur hivernale, enfermant les bruits de Londres sous une épaisse couche de neige, étouffant les murmures de la ville animée.

Mais malgré la beauté de la saison, le climat à Poudlard était bien moins clément. Une certaine Ombrage avait pris les rênes de l'école, justifiant ses actions au nom du ministère tout en restreignant l'apprentissage des jeunes sorciers à une étroite ligne de conduite. Leur liberté était étriquée, leur pensée contrôlée, tandis que tout écart était puni sévèrement, souvent de manière abusive.

Une ambiance de peur et de répression imprégnait les couloirs, les élèves se pliant à cette autorité oppressante. Ombrage, ainsi décrite par les jumeaux auprès d'Avalon, ressemblait à un gros crapaud rose, affectionnant le thé et les chats. Mais derrière cette apparence déconcertante se dissimulait une main de fer, prête à écraser toute tentative de rébellion ou de contestation.

La jeune sorcière observait avec inquiétude le changement radical qui s'opérait à Poudlard. La magie de l'apprentissage et de la découverte s'effaçait peu à peu, remplacée par un régime autoritaire et contraignant. Les élèves se serraient les coudes, mais l'ombre menaçante d'Ombrage planait sur chaque couloir, transformant l'école en un lieu empreint de tension et de silence feutré.

La vie des adolescents était devenue insupportable, les poussant à organiser clandestinement des cours de défense contre les forces obscures, dirigés par nul autre que Harry. Si Avalon reconnaissait la pertinence de cette initiative, elle restait dubitative quant au nom choisi pour leur groupe : "l'Armée de Dumbledore".

Ses sentiments envers Dumbledore étaient mitigés, gardant une certaine méfiance à son égard. De plus, elle nourrissait une rancune envers lui et Minerva pour leur insistance à plusieurs reprises à solliciter l'aide du clan des Comanches. Avalon comprenait pourtant leur nécessité de trouver de nouveaux alliés, captant des bribes de conversations, des rumeurs. Elle était consciente de la montée en puissance des Mangemorts et de leur sinistre leader, malgré les dénégations du ministère. Cependant, elle était farouchement opposée à l'idée d'une guerre ouverte.

Son opposition n'était pas sans raison. Elle avait connaissance de l'attaque perpétrée par un groupe de Mangemorts à Ilvermorny. Avalon savait, de source sûre, que le MACUSA lui-même avait sollicité l'aide de Dumbledore et de son réseau, ainsi que celle du ministère de la Magie anglais, dans le but de neutraliser ce groupe de Mangemorts avant qu'ils ne causent davantage de ravages. La nécessité d'agir rapidement était criante, mais Avalon craignait les conséquences désastreuses d'une confrontation ouverte avec ces forces obscures.

La réponse du vieux directeur avait été simple, " désolé nous avons nous aussi des mangemorts, et aucun homme disponible". Avalon ne pouvait s'empêcher de se dire que peut-être avec plus d'aide la bataille ayant couté la vie à Nashoba n'aurait pas eu lieu. Que peut-être il n'y aurait pas eu tant de vie brisée.

Elle ne parlait jamais ouvertement de son ressentiment, que ce soit à son père ou à Sirius. Jamais. Elle avait rapidement compris que les deux avaient une foi aveugle en Dumbledore. Et qu'oser remettre en question les choix de ce dernier relevé de la haute trahison. Avec le temps Avalon était devenu amer.

Et particulièrement aujourd'hui. 

La journée du lundi 12 janvier s'annonçait comme le jour le plus glacial de la décennie à Londres. Dans la cuisine, Avalon prenait son petit déjeuner en solitaire, son père lui ayant envoyé en hâte une missive l'informant qu'il était accaparé par le travail à l'école et ne pourrait pas venir la voir. Quant à Sirius, à qui elle avait proposé de passer la journée, il avait poliment décliné, mentionnant qu'une mission confiée par Dumbledore l'attendait et qu'il ne serait de retour que le lendemain pour une réunion de l'Ordre au square Grimmauld.