Chapitre 6 - L'attaque, la meilleure des défenses.

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Allongée sur son lit, Avalon fixait les drapés, perdue dans ses pensées après une journée riche en émotions. Alors qu'elle avait initialement pensé adopter un profil bas en descendant les marches menant à la salle de réunion, ses intentions avaient rapidement changé. Elle se savait calme et réfléchie, alors pourquoi avait-elle exprimé avec tant d'ostentation son animosité envers son père et Dumbledore ?

En pénétrant dans la pièce, elle avait ressenti chacun de leurs regards scrutateurs, des sourires forcés à la recherche de la moindre faille. À l'exception de celui de son père qui, regardant droit devant lui, ne lui avait pas accordé le moindre regard. Cette indifférence lui avait glacé le sang. Alors, dans un élan impulsif, elle l'avait provoqué pour capter son attention ne serait-ce qu'un instant. Lorsque leurs regards s'étaient croisés, elle avait observé la transformation de son regard froid et dépourvu d'émotion en colère. Étrangement, Avalon préférait cela. Si son père était en colère contre elle, il ne pouvait pas l'ignorer.

Puis, elle avait ressenti une attaque mentale, rudimentaire et facile à contrer, provenant de Dumbledore. Le vieux mage n'avait apparemment pas jugé nécessaire de déployer ses pleines capacités de Legilimens. Avalon savait pourtant que si cela avait été le cas, elle aurait eu du mal à le contrer. Elle connaissait la réputation de Dumbledore, ses histoires avec Grindelwald, sa puissance et son rôle dans la première guerre des sorciers.

Pourtant, tout comme son père, il n'avait pas estimé qu'elle pouvait être plus puissante qu'elle en avait l'air. À Ilvermorny, elle avait été la meilleure élève de sa promotion malgré son avance d'une année. Elle avait fini par gagner le respect de ses pairs et avait même noué quelques amitiés, notamment grâce à Nashoba, qui excellait dans la contrebande de whisky pur feu. Elle se sentait alors fière et en colère, cachant une peur de la solitude. Ici, personne ne semblait vouloir la connaitre.

Elle avait tout de même obtenu ce qu'elle voulait, et sa dernière remarque avait amusé Dumbledore, tandis que les autres semblaient offusqués. Dumbledore avait signé le parchemin magiquement, tout comme elle. Puis, la réunion avait pris fin. Son père avait été le premier à partir, d'un pas déterminé.

Rapidement, seuls deux hommes étaient restés dans la pièce, qui lui semblait soudainement immense, vidée de tous ses occupants. Les deux hommes l'observaient. L'un était brun, les cheveux mi-longs, des yeux bleu électrique, et semblait animé d'une hostilité apparente à son égard. Le second, aux cheveux plus clairs, portait une cicatrice sur le visage. Elle remarqua un regard plus doux, couleur miel. Mais quelque chose dans sa pupille attira son attention, un éclat de lune qu'elle avait maintes fois observé chez Nashoba. Cet homme était donc un loup-garou.

"Enchanté, je suis Remus Lupin. Mon ami ici présent, qui boude comme un enfant parce qu'il doit partager sa maison avec toi, est Sirius Black. Excuse-le de son comportement. Malgré les années, il reste un grand enfant qui ne supporte pas ton père. Mais il n'est pas méchant, il aboie plus qu'il ne mord."

La dernière remarque sembla détendre légèrement Sirius Black.

"Enchanté. Je suis navrée de vous imposer ma présence, monsieur Black. Néanmoins, je suis plutôt discrète. Quant à celui que vous appelez mon père, monsieur Lupin, je préférerais le terme de géniteur, si ça ne vous ennuie pas."

Remus Lupin acquiesça tristement.

"Y a-t-il des choses à savoir sur l'organisation de la maison ? Vous y vivez également, monsieur Lupin ? J'imagine que vous ne pouvez que rarement sortir, monsieur Black. Comment gérez-vous les courses ?"

Les deux hommes échangèrent un regard complice. Avalon pouvait voir qu'ils étaient des amis de longue date, capables de communiquer sans parler. Après un moment, Sirius Black prit enfin la parole, d'un ton bougon.

"Oui, les courses et l'approvisionnement ne sont pas faciles. J'envoie mon elfe de maison, Kreacher. Je n'ai officiellement pas le droit de sortir de la maison, et lui-même ne doit pas être vu. Remus fait certaines courses, mais il n'a pas toujours le temps..."

"Quant à moi," intervint Remus Lupin, "je vis ici la plupart du temps, sauf quand je suis en mission, ce qui arrive au moins une fois par mois..."

"D'accord, je pourrais faire des courses durant mon jour de sortie. Mais je vous déconseille de me laisser cuisiner. J'ai de bonnes aptitudes en potion, mais en cuisine, je risque de tout faire flamber ! Vous ne voulez pas que je sois ici, je ne veux pas non plus. Alors, si je peux faire quoi que ce soit pour vous prouver que je ne suis pas une folle furieuse, dites le moi. Après tout, à votre place, je serais la première à m'agacer qu'on m'impose une personne inconnue chez moi."

Dans le fond, Avalon avait décidé d'être cordiale et authentique avec ces deux hommes. Si elle devait vivre avec eux, autant que tout se passe au mieux. Et puis, Remus Lupin faisait partie de la résistance ; il ne devait donc pas cautionner les agissements de certains de son espèce. D'une certaine manière, il lui rappelait Nashoba.

"C'est très aimable à vous, Avalon. Je propose que nous nous appelions par nos prénoms pour commencer. Je suis sûr que Sirius est d'accord avec moi. Je serai absent ce soir pour une mission, mais j'espère que tout se passera bien entre Sirius et toi." Remus regarda Sirius pour obtenir son approbation.

Avalon réalisa rapidement qu'il s'agissait de la pleine lune ce soir-là. Absorbée par ses pensées, sans réfléchir davantage, elle lança comme un caillou dans la mare :

"Pour ce soir si vous voulez j'ai des potions tue-loup en réserve. "

Avalon Pendragon - fille de Severus SnapeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant