Avalon Pendragon - fille de Severus Snape

Chapitre 45 - Le poids des traditions

Plus de trois semaines s'étaient écoulées depuis qu'Avalon partageait son logement avec Irinna, Sirius et Remus. Si les premiers jours avaient été marqués par une certaine tension, Avalon remarquait avec soulagement que tout le monde commençait à s'habituer à la présence des autres et à mieux se tolérer. Sa relation avec Remus restait excellente, et Irinna était devenue sa confidente privilégiée.

Au début, Sirius et Remus avaient nourri des préjugés envers Irinna, la percevant comme une femme belle mais réservée, peut-être même hautaine. Cependant, avec le temps, ils avaient réalisé qu'elle était plutôt timide et préférait se retrancher dans sa bulle. Avalon était étonnée de constater que Sirius et Irinna s'entendaient bien, attribuant cela à leurs éducations respectives. Elle reconnaissait que, de son côté, elle ne pouvait que soutenir Irinna sans vraiment comprendre la complexité de son enfance.

Avalon observait avec une satisfaction grandissante la dynamique évoluer dans leur cohabitation, notant l'émergence d'une certaine compréhension mutuelle entre eux.

Les recherches d'Irinna venaient de se conclure avec succès, et bien qu'Avalon fût soulagée et ravie d'avoir réussi à tenir la promesse faite à Nashoba, une certaine tristesse l'envahissait à l'idée que son amie allait bientôt partir. Elle se retrouvait déchirée entre la joie d'avoir aidé son amie et le chagrin de voir partir Irinna. Comment aborder le sujet délicat du départ imminent d'Irinna sans paraître désespérée ou intrusive ? C'était une question à laquelle elle n'avait pas encore trouvé de réponse.

Perdue dans ses pensées, Avalon n'écoutait que distraitement la conversation en cours.

"Et tu ne m'écoutes plus ?" demanda Irinna, tirant Avalon de ses pensées.

"Désolée, j'étais en train de penser à quelque chose..." répondit Avalon, un air de gêne traversant fugitivement son visage.

Intriguée par ce changement d'attitude chez son amie habituellement si réservée, Irinna insista : "Tu sais que tu peux me parler, Avalon ? C'est encore en rapport avec Sirius ? Tu sais, je ne pense pas qu'il soit méchant, ni même vraiment bête. Il me paraît plus perdu et blessé par la vie."

C'était rare qu'Irinna ait l'occasion de voir Avalon ainsi, légèrement décontenancée. Elle était donc curieuse de savoir ce qui la tracassait réellement.

"C'est gentil, mais il ne s'agit pas de cette andouille de Black," répondit Avalon, secouant la tête. "En fait, je me disais que si tu avais envie, tu pourrais rester un peu plus longtemps ici. Ça ne me dérange pas du tout."

"Mais ce n'est pas toi qui aimes ta solitude ?" Irinna arqua un sourcil, légèrement inquiète et suspicieuse, intriguant davantage Avalon.

"J'aime ma solitude, mais avec Sirius et Remus, tu es plutôt une bouffée d'air frais dans cette grande maison. Mais il y a autre chose ? Je peux le sentir. Ce ne serait pas plutôt toi qui devrais me parler ?" demanda-t-elle avec une douce insistance.

"I... Tu sais, ma famille..." commença Irinna, hésitante.

"Oui ?" encouragea Avalon, remarquant le léger tremblement dans la voix de son amie.

"Disons, pour faire simple, qu'ils sont de retour."

"Oh !" s'exclama Avalon, réalisant la gravité de la situation. Elle commençait elle aussi à s'inquiéter pour son amie.

Prenant une grande respiration pour se donner du courage, Irinna s'assit sur l'un des fauteuils vert sapin placés près de la cheminée, qui était éteinte en cette journée ensoleillée.

-Tu te souviens, quand ... Quand j'ai tué Andreï ?

-C'était un accident, et si tu ne l'avais pas fait... Je ne préfère pas imaginer ce qu'il t'aurait fait.