Chapitre 40 - Visite de nuit

1K 87 7
                                    


On pouvait écrire des volumes entiers sur le jeune Sirius Black. Il incarnait à la perfection l'essence même de la lignée prestigieuse des Black, avec tout le faste et l'arrogance que cela impliquait. Toutefois, ce n'était pas simplement un nom de famille qui définissait Sirius ; il était également animé d'une passion et d'un esprit intrépide dignes des plus grands Gryffondor. Depuis son enfance au sein de sa famille jusqu'à ses années tumultueuses à Poudlard, il ne passait jamais inaperçu. Les regards étaient constamment attirés vers lui, oscillant entre admiration et crainte.

Que ce soit à travers ses traits de caractère propres à un sang-pur de la lignée des Black ou son courage indomptable, il était un symbole vivant. Sa répartie incisive et son sourire mystérieux lui conféraient une aura magnétique, capable de captiver l'attention de tous ceux qui croisaient son chemin. Bien sûr, il avait également un talent inné pour attirer les ennuis, comme s'il était déterminé à défier les limites de l'autorité et de la tradition.

Cette attention constante, qu'elle soit flatteuse ou hostile, avait façonné un ego aussi massif que les tours de la famille Malefoy ou les éclats de bravoure des Potter, selon qui vous demandiez. Mais malgré cette façade de confiance inébranlable, il y avait des aspects de Sirius que seuls quelques-uns, comme Remus Lupin, parvenaient à percevoir.

Pour Remus, l'extravagance de Sirius n'était qu'une facette de sa personnalité complexe. Au contraire, elle lui offrait un refuge, un abri sous l'aile protectrice de son ami. Bien qu'il jouissait d'une popularité indéniable, en grande partie grâce à ses compagnons d'aventures et à leurs exploits légendaires, la présence de James et Sirius était pour Remus plus qu'une simple compagnie. C'était un rempart contre les épreuves de la vie, une bouée de sauvetage dans un océan tumultueux. Il savait combien Peter, lui aussi, avait trouvé du réconfort et de l'acceptation dans leur cercle d'amis, un sanctuaire de camaraderie et de fraternité où chacun pouvait grandir et s'épanouir.

Mais un Sirius sans James, c'était un animal blessé prêt à attaquer. Et son ego semblait s'être multiplié. Ou peut-être était-ce simplement qu'il en avait perdu l'habitude, songea Remus. Ce qui était certain, c'est que le Sirius un étage plus haut qui était en train de choisir méticuleusement quelle chaussure porter lui avait à la fois manqué et, en même temps, il avait cette sensation que son ami était mort. Depuis son retour de derrière le voile, Remus ne pouvait s'empêcher de remarquer les idées fixes qui hantaient l'esprit de Sirius. Leurs conversations étaient devenues monotones, se résumant toujours aux mêmes sujets obsessionnels : Harry, Voldemort, James, Lily, le Quidditch, la possibilité de sortir, et enfin, Avalon.

Parmi toutes ces obsessions, Avalon était celle qui retenait le plus l'attention de Remus. Il admirait la maturité exceptionnelle de cette jeune femme, sa bravoure sans faille et son refus de juger autrui sur des apparences superficielles, préférant se baser uniquement sur les actions des individus. Leurs échanges étaient riches et variés, particulièrement lorsqu'ils abordaient le sujet des potions, où Avalon démontrait une connaissance impressionnante.

Remus se souvenait avec émotion du geste désintéressé d'Avalon, lui offrant des potions anti-loup-garou sans rien attendre en retour, juste un peu de respect. Il ne pouvait pas oublier non plus comment elle avait réussi à ramener son amie à la vie. Pour toutes ces raisons, il lui serait éternellement reconnaissant.

Cependant, malgré son affection pour Avalon, Remus était traversé par une angoisse persistante. La pensée que Sirius puisse lui faire du mal le tourmentait profondément. Il réalisait que l'obsession de Sirius devenait de plus en plus inquiétante, presque similaire à celle qu'il avait éprouvée autrefois envers Severus. Pour Sirius, Avalon était devenue une sorte de jouet, un moyen de maintenir sa santé mentale fragile, de se libérer de sa peine en se concentrant sur quelque chose d'extérieur à lui-même. Et cette réalisation ne faisait qu'accentuer les craintes de Remus pour le bien-être de tous ceux impliqués.

Avalon Pendragon - fille de Severus SnapeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant