Chapitre 44 - Irinna Postoviaky

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Le tsarévitch Pavel Postoviaky, héritier d'une lignée de sorciers illustres, avait pris pour épouse à l'âge de vingt-cinq ans sa jeune cousine, Elena Prétovia, alors âgée de dix-sept ans. Comme le voulait la tradition des familles de sang pur de la haute société sorcière russe, leur mariage avait été arrangé dès le berceau d'Elena. Malgré ces débuts peu conventionnels, le couple avait réussi à faire fonctionner leur union grâce au respect des codes rigides que Pavel appelait "mesto kazhdogo", c'est-à-dire la place de chacun dans la société.

Élevé dans la conscience de ses responsabilités et devoirs envers sa lignée depuis son plus jeune âge, Pavel avait toujours suivi les enseignements de son éducation aristocratique. De son côté, Elena s'était appliquée à remplir son rôle de grande maîtresse de maison avec dévotion.

Cependant, selon les traditions auxquelles ils étaient soumis, le plus grand devoir d'Elena était de donner un héritier à son mari, de préférence un fils mâle. Malheureusement, malgré cinq années de mariage et trois fausses-couches douloureuses, aucun enfant n'avait vu le jour. Certains murmuraient, avec une pointe de vérité, que la consanguinité qui caractérisait leur lignée rendait la fécondité des enfants issue de ces unions particulièrement difficile. Il était également de notoriété publique que les enfants nés de ces mariages étaient souvent affligés de déficiences intellectuelles. Cependant, il était impensable pour les Postoviaky d'admettre une telle éventualité, car cela aurait sapé les fondements mêmes de leur orgueil et de leur prestige. Par conséquent, ils préféraient recourir en abondance aux potions fertilisantes et autres sortilèges, refusant d'envisager que le problème puisse provenir de la consanguinité.

Cependant, alors qu'Elena entrait dans sa vingt-troisième année, elle tomba à nouveau enceinte, pour le plus grand soulagement de la famille. Et cette fois, contre toute attente, elle donna naissance non pas à un, mais à deux enfants, un garçon et une fille, apportant ainsi un espoir renouvelé à la lignée des Postoviaky

Le bonheur inondait les deux parents lorsqu'ils accueillirent dans leur foyer un garçon et une fille, respectivement nommés Vitaly et Irinna. La jeune demoiselle, Irinna, grandissait dans l'ombre des murs familiers imprégnés de l'éducation ancestrale transmise par ses parents et ses grands-parents. Sa mère, en particulier, rayonnait de fierté en voyant sa fille, qu'elle considérait comme une véritable petite princesse.

Irinna était une beauté éblouissante, sa silhouette fine et gracieuse faisait écho à la perfection des portraits aristocratiques. Ses longs cheveux blonds, semblables au blé mûr en fin d'été, s'étiraient en une cascade fluide dans le dos. Ses grands yeux noisette, pétillants et expressifs, semblaient capables de lire les secrets les mieux gardés. Elle ne se plaignait jamais des séances interminables passées à se faire coiffer de mille et une façons, ni des leçons d'étiquette ou des règles strictes imposées par ses parents. Irradiant d'une aura charmante, elle obtenait souvent ce qu'elle désirait par un simple sourire, sans jamais ressentir le besoin de hausser le ton.

Les espoirs de ses parents étaient grands, surtout en ce qui concernait son mariage avec le jeune Andreï Nikolaev, héritier d'une famille proche du Tsar sorcier. Ils avaient façonné Irinna dans le but de la rendre irrésistible à ses yeux. Pour cette raison, elle bénéficiait de nombreuses opportunités d'éducation, afin de se démarquer des autres jeunes femmes et de susciter l'intérêt d'Andreï.

La famille Nikolaev avait décidé de laisser leur fils choisir sa future épouse lorsqu'il ferait son entrée à Koldovstoretz, la prestigieuse école de magie russe. Cette école, renommée pour ses pratiques singulières telles que le Quidditch sans balais mais sur des arbres déracinés, représentait un enjeu majeur pour Irinna et sa famille. Ils espéraient que la jeune fille parviendrait à charmer le cœur d'Andreï, qui était destiné à rejoindre les bancs de l'école la même année que les jumeaux.

Avalon Pendragon - fille de Severus SnapeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant