02 - Ablaye

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J'ai regardé une dernière fois le portail Khalil venais de sortir, j'ai croisé son regard puis j'ai tracé ma route, des que j'ai tourné la rue, j'ai tapé un sprint jusqu'à être assez loin pour qu'il ne puisse pas me suivre, ensuite j'ai recommencé a marcher normalement savourant ma musique comme si de rien était...

Partie 02 _________________

Les mains dans les poches la tête baissée fixant le sol. Cette musique endiablé battait fort dans mes oreilles et me donnais de temps en temps envie de me déhancher en pleine route, taper quelques pas de danse tout en criant fort les paroles avec ma belle voix. Oui sans déconner j'ai une belle voix

Mais non je ne le faisait pas, et je pense que je ne le ferais même jamais. Je suis pas si débile.

En y repensant au collège ça ne me dérangeait pas de me taper mes meilleures karaoké des chansons de Céline Dion dans la rue sur le chemin du retour alors qu'il était 18h passé avec mon groupe de potes tous aussi perché que moi à l'époque bien-sûr.

Peut-être que les gens nous regardais bizarrement a ou pas. A vrai dire on ne s'en souciaient pas tellement, nous étions plus absorbé a bien articuler les refrains pour montrer qu'on a une plus belle voix que l'autre que le regard des gens.

Nous prenaient-ils vraiment pour des folles ? C'est aujourd'hui que je me pose la question, sacré moi, je m'étonnerait toujours à me poser des questions 1000 ans plus tard, alors que a l'instant où je le faisais, c'était vraiment pas mon soucis, pour moi c'était normal. Mais ou avais-je la tête ?

Arrivé chez moi j'ai juste pris la peine de passer un "assalamu aleykoum" a ma mère qui se trouvait dans la cuisine, avant de me diriger vers ma chambre fermant la porte derrière moi comme a mon habitude

Ma mère n'appréciait pas vraiment cela, vu que a chaque fois que je me plaignais d'un rhume ou autre, elle en profiter pour me sermonner sur ce fait

- negu bo khamné teudjou rek, air dou doug dou gueen, poussière bi di dadjalo rek, noy deff do soth (une chambre qui est toujours fermé, l'air n'entre ni ne sort, la poussière s'accumule, comment ne pas chopper un rhume)

D'après mes pronostics, la phrase que je disais le plus souvent chez moi était "teudjal bountou bi" (ferme la porte). Je le disais à ma cousine qui ne faisait qu'entrer et sortir vu qu'on partage la même chambre, parfois même je criait en excès de colère parce qu'elles prenais un malin plaisir à claquer la porte, me faisant rater un cours instant sur la musique qui jouait dans mes oreilles

La musique je dirais que j'en suis accro. Quand j'étudie, quand je fais le linge, quand je cuisine, quand je vais a l'école, tout le temps j'en écoute.

Suffisait que je range ma playlist a mon gout et que j'augmente le volume a font et ensuite me concentrer sur mes exos pour y durer. Des fois je me surprenais même à apprendre jusqu'à 00h pour remarquer que toute les lampes était éteinte a part la mienne en mettant pause pour recommencer la playlist. Je déclinais même parfois le dîner pour ne pas perdre mon enthousiasme, faut savoir que la plupart du temps j'ai la flemme de m'exercer même si mon oncle Oumar pense fortement que il n'y a que ça qui mène a la perfection, normal c'est un enseignement et ils nous répètent tous ça a l'école.

Une fois dans ma chambre par contre je me gênait plus de crier fort les paroles de la chanson tout en improvisant des pas de danse assez incompréhensible. Je bougeais juste au rythme de la musique tant pis si le rendu n'est pas bien. Pour la danse la j'avouerais que je ne suis vraiment pas doué.

Prise de folie parfois j'essayais de reprendre des chorégraphies de tiktok, mais je me résignais toujours a les supprimer tellement que je me trouver nul à un point où ça ne devrais même pas rester en brouillon. J'aime beaucoup la danse, mais j'arrive même pas a effectuer un bon pas de salsa, comme quoi ce n'est pas toujours parce qu'on veut qu'on peut. Dira t'on "c'est dieu qui donne mon bébéw"

Je chantonnais une chanson nigérians assez rythmé dont bien sur je connais nullement les paroles. Ma cousine me regardait désespéré , la pauvre ça devait être un supplice de m'écouter raconter du n'importe quoi tant que ça ressemblait au paroles de la chanson, sachant que je croyais dead ça en entendant ma voix mélangé au son de la musique qui dominait largement dans mes oreilles.

J'arrête enfin la musique et retire mon voile tout en le jetant sur le lit.

Raby: thiey seytané bi, lo khewlé bay mourou tay ( ah sheitan, qu'es-ce qui t'a poussé à mettre le voile aujourd'hui )

Moi: regarde ma tête franchement je vais sortir avec ça la.

J'avais commencé des braids hier mais je les ais pas terminé, donc j'avais une partie de braid et l'autre cheveux naturels.

Moi: heureusement qu'on est samedi aujourd'hui, je vais forcer la mère a me terminer ça avant lundi

Ma mère avant elle tressait trop bien, et encore aujourd'hui, mais maintenant elle est de moins en moins enthousiaste à l'idée de le faire. Faut la voir se chercher milles et une excuse pour pas me tresser, mais bon elle fini toujours par le faire quand je lui demande l'argent pour aller au salon de coiffure. Vraiment radine cette dame.

Moi: tu n'es pas allé à l'école aujourd'hui toi ?

Elle: si mais les profs on fait la grève.

Moi: ah oui, vivement qu'ils continue hein

Elle: mais pourquoi tu dis ça tu passe le bac toi ?

Moi: bah justement comme ça ils terminerons pas les programmes et les sujets au bac seront plus faciles.

Elle: t'es vraiment pas possible toi

Moi: ça se vois que tu fais pas 30 leçon en svt toi tshipp.

J'enlève mes chaussures et m'installe sur le lit en manipulant mon téléphone. Je défilait sur mes messages WhatsApp en choisissant a qui je réponds ou pas. J'ai vraiment trop de contact et y'en a vraiment je ressens pas le besoin de leur parler.

J'ai été interrompu quand mon tél s'est mis a sonner. J'ai soufflé agacé quand le numéro s'est affiché.

Raby: c'est qui ?

Moi: Ablaye

Elle: bah répond

Moi: non on était en embrouille, je peux pas répondre comme si de rien était comme ça

Elle: mais c'est toi qui était en tord

Moi: bah justement, écoute tu sais quoi tu va répondre et lui dire que je suis malade

Elle: comme d'habitude dal ?

Moi: defal Lima la wakh rek iow, bougnou niar degu kham gua ma kham ( fais ce que je te dis seulement sans histoire, on se connait )

Elle décroche et commence a lui parler, elle a mis le haut parleur donc je pouvais l'entendre. Sa vielle voix éclaté dire mon jolie nom la, j'ai toujours envie de pleurer quand je l'entends, mais bon je préfère le garder en lesse du moment où il me sers à quelques chose ...

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DJEFA: dilemme ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant