Exil

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La douleur.

Une incroyable douleur à la tête.

Des voix.

On crie.

Valaya ouvre peu à peu les yeux, réveillée par les cris et les coups.

À travers son oeil droit, pas encore tuméfié, elle distingue deux hommes habillés comme ceux qui l'ont emmené.

La jeune femme baissa les yeux. Elle était attachée à une chaise en bois, son corps complètement nu recouvert de bleus.

"- Elle est réveillée, dit l'un.

- Tant mieux on va pouvoir s'amuser un peu, répondit son compère en dénouant sa ceinture."

Valaya, à bout de forces, tenta quand même d'écarter sa tête mais le garde l'attrappa par les cheveux avant d'enfourner son sexe dans sa bouche.

Par instinct, la danseuse mordit de toutes ses forces restantes dans le membre de son agresseur, qui se mit à saigner abondamment. Elle eut à peine le temps de cracher par terre qu'un puissant coup dans la mâchoire l'assoma et la balança dans un sommeil profond.

Cette fois ce fut un ballottement qui réveilla la jeune femme. Elle ouvrit les yeux et ne vit que du sable et les sabots d'un cheval. Elle était transportée dans un désert semble-t-il.

Complètement épuisée et mal en point, Valaya ne put que rester spectatrice de son sort.

Le trajet dura une ou deux heures, mais son état semi-comateux le fit passer rapidement.

Au bout d'un moment le cheval s'arrêta.

Valaya, pieds et poings liés, fut prise sur une épaule et posée au sol, sur le sable chaud. Elle regarda autour d'elle et dans le brouillard de sa vision, parvint à distinguer deux hommes en train de taper au marteau sur quelque chose.

Une fois satisfaits, ils mirent leur oeuvre debout : c'était une croix.

Paniquée, la jeune femme regarda autour d'elle. Ils se trouvaient dans un champ de croix. Des dizaines de croix auquelles étaient cloués des malchanceux comme elle, à differents stade de décomposition. Certains étaient même criblés de flèches.

Mais ils portaient tous un bracelet doré.

Les deux hommes se saisirent d'elle et détachèrent ses liens. De toute façon trop faible pour bouger, elle ne put que les observer en gémissant.

L'un d'eux était celui qui l'a torturé, celui qu'elle n'a pas mordu. L'autre lui était inconnu.

Il la portèrent au niveau de la croix et lui clouèrent mains et pieds.

Valaya ne put retenir ses cris de douleur.

Sans un regard pour elle, ils remontèrent sur leurs chevaux et partirent au galop.

Ainsi finirait-elle ? Dévorée par une tempête de sable clouée à une croix ?

Les 5 RoyaumesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant