Dette

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« - Alors, roi Nigol, roi Asulf, commença le gouverneur Narses, que me vaut l'honneur d'un conseil de guerre ?

- Vous n'êtes pas sans savoir que le sauvetage de votre gouverneur à l'ouest a été un succès, répondit Nigol.

- Oh oui, bien sûr. Et Élyséa a une dette envers vous pour cela.

- Bien. Mon commandant des armées m'a rapporté la présence de la tête de ce culte de Set. Il serait apparu sous forme d'un serpent géant.

- Oui. Fort heureusement nos hommes l'ont mis en déroute.

- En fait, je crois plutôt qu'il est parti de lui-même, ou bien que quelque chose l'y a forcé, répliqua Nigol.

- Que voulez-vous dire ?

- Après sa « résurrection », reprit Asulf en mimant des guillemets, il aurait pu charger nos soldats, blessés et en sous nombre. Mais il a taillé sa route vers la cité sans nom. C'est sûrement grâce à ce répit qu'ils ont pu venir prêter main forte à Hazenbrath.

- Alors ce ne serait finalement pas la tête pensante ?

- A son niveau, peut-être. Mais nous ne savons pas si quelqu'un le contrôle. »

Volusian Narses parut réfléchir aux paroles des monarques devant lui.

« - Par ailleurs, l'attaque sur mon royaume fut aisément repoussée, et les monstres survivants ont été traqués et tués à travers tout le territoire.

- Vous m'en voyez ravi.

- Avant d'attaquer la pyramide, j'avais envoyé des agents à Sepermeru, pour trouver une femme et un objet qu'elle garde.

- Quel est cet objet ?

- C'est un bâton où, selon de vieux écrits transmis par Sepheus, serait enfermé le frère de Nehara, Rhaneb, le seul capable de le vaincre.

- L'avez-vous trouvé ?

- Infortunément, avoua Nigol en cachant son trouble, nous ne sommes pas parvenus à mettre la main ni sur cette femme, ni sur sa possession. Mais nous avons une piste, dit-il en faisant signe à son ami à ses côtés. »

L'imposant et musculeux viking, refusant de s'asseoir, s'approcha du bureau et décroisa ses bras de son torse.

« - Des rumeurs parlent d'une femme avec un coffre sous le bras fuyant vers mes terres, c'est pour l'instant notre meilleur indicateur. »

Volusian voulu prendre la parole, mais le Loup ne lui laissa pas l'occasion :

« - Je sais ce que vous allez me dire. Mais mon royaume est à nouveau sous la menace de ces fanatiques. Hormis les éclaireurs qui m'informent des déplacements approximatifs des Settites, je ne puis déposséder mon domaine du moindre soldat. »

Le gouverneur pâlit, ce qui n'échappa pas à Nigol.

« - Je mettrais donc Publius sur l'affaire. Retrouver cette femme est notre priorité.

- Elle se nomme Razma, et s'il met la main dessus, dites-lui de ne toucher le coffre à mains nues sous aucun prétexte. Il a pratiquement fait perdre la raison à notre cible et devra être mis sous scellé jusqu'à ce que nous sachions quoi en faire. »

Volusian hocha la tête, et le roi de l'Est poursuivit :

" - Revenons-en maintenant à cette faveur que vous nous devez.

- Qu'attendez vous de moi, roi Nigol ? demanda le gouverneur d'un air de défi.

- J'exige que toutes les affiches de la fugitive Valaya soit retirée dans les plus brefs délais. Et qu'elle soit amnistiée sans conditions."

Narses soupira de soulagement et regarda tour à tour le roi du Nord et le Roi de l'Est, et déclara :

"- Ainsi, soit-il."

Les 5 RoyaumesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant