Les 5 Royaumes

Poursuivis

Le lendemain, ses amis revinrent voir la tavernière, mais seulement un instant. Ils étaient venus livrer Torvi à Élyséa en attendant son jugement.

Chose faite, ils repartirent dans la jungle en saluant au passage Artemis et Camille qui s'occupaient de leurs chevaux.

Plusieurs heures plus tard, un garde vint la voir et lui remit une missive, qu'elle lut en le remerciant :

Chère Valaya,
Nous avons besoin de vous voir de toute urgence.
Venez nous rejoindre au plus vite.
Reine Wanheda Karpashian.

Valaya referma le parchemin et laissa l'établissement entre les mains de son personnel.

Vérifiant que sa dague était bien dans le fourreau de sa botte, la jeune femme alla récupérer son cheval auprès des frère et soeur.

Elle les trouva en train de seller leurs chevaux, eux aussi ayant reçu le message de la Reine Wanheda.

Les trois élyséens firent route au galop vers le navire qui les avait amenés sur ces terres.

Ils découvrirent le village plein de marins armés jusqu'au dents, tous sabres dehors.

Ceux-ci reconnurent les amis de leurs dirigeants et les laissèrent accéder au navire.

A peine étaient-ils descendus de cheval que les marins les conduisirent aux deux trônes de pierre taillée à la poupe du vaisseau, auxquels s'ajoutait le petit trône en bois ciselé et finement ouvragé du prince Vahan.

La famille royale était assise chacun à sa place et attendait patiemment les élyséens.

Asulf, que Valaya n'avait jusque-là pas remarqué, se posta près d'elle en croisant les bras.

"- Mes amis, commença Nigol, j'ai une grave nouvelle à vous annoncer. Lorsque nous étions sur la terre des Gardiens, nous avons fait la mauvaise rencontre d'une bande de pirates avec à leur tête un homme nommé le Corsaire Noir. Cet homme semble obsédé par ma femme qu'il veut posséder, et détruire la famille des Karpashian, dont nous sommes les seuls vestiges."

Wanheda ôta la capuche qu'elle portait presque toujours, le soleil faisant briller ses cheveux blonds qu'elle avait coupé durant le voyage en bateau. Elle exposa la cicatrice sur sa joue et dit :

"- Cette balafre, je la dois à ce chien. Nous avons appris qu'il avait lui aussi quitté la terre des frères Aesir et Aegir, et le destin l'a mis sur notre route une fois de plus. Mais nous ne nous cacherons pas. Soyez très prudents et si vous le croisez ne le tuez pas, ramenez le moi. Elle sortit sa dague et la mit sur sa gorge, ce porc est à moi, cracha-t-elle."

Nigol lui caressa le bras et elle se détendit, abaissant sa lame et la rangeant dans son fourreau.

"- Il peut venir nous chercher, plaisanta Asulf, il s'en mordra les doigts.

- Oh, il ne lancerait pas une attaque de front sur ton village mon ami, contra le Seakru, il attendra que tu soit seul ou avec peu de guerriers et enverra ses sbires. Même chose pour vous, dit-il aux trois citadins, bien que je le pense fou, il ne l'est pas assez pour attaquer Élyséa de front. Sa bande de malandrins se nomme la Main noire, continua le monarque. Ils ont des campements un peu partout. Faites attention à vous."

Asulf se rendit avec Nigol et Wanheda sur le pont inférieur pour se désaltérer, et Artémis, Camille et Valaya se remirent en selle. La tavernière continua son chemin seule lorsque le frère et la soeur la laissèrent pour essayer de trouver un étalon rare qui vivrait près de la savane.

Arrivée à la capitale peu avant la nuit, elle mit son cheval dans son box, lui retira sa selle et lui caressa le chanfrein avant de rentrer chez elle.

En passant à côté de la taverne, elle nota que celle-ci était déjà fermée. Le personnel savait déjà quoi faire sans qu'elle ne leur dise.

Une fois à l'abri dans sa petite maison, la jeune femme ôta ses vêtements et posa son poignard sa table de chevet avant de se coucher et de plonger dans un sommeil ponctué de cauchemars.