Sur le départ

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Valaya n'en croyait pas ses oreilles. Elle pensait avoir suffisamment joué sur les sentiments pour qu'on la libère. Même la Juge avait l'air de compatir.

"- Le jury demande une liberté conditionnelle. L'accusée devra se présenter chaque jour à l'un des gouverneurs de la capitale afin de faire savoir qu'elle n'a pas quitté les terres des cinq royaumes.

- Accordé, dit Arianne. La séance est levée. Garde, restituez ses affaires à dame Valaya."

Tout le monde quitta le tribunal et le garde s'exécuta. Seuls restaient Nigol et Valaya.

Pour la réconforter, celui-ci posa sa main sur son épaule :

"- Nous vous avons au moins évité une peine plus dure, dit-il, compatissant."

Valaya le fusilla du regard.

"- Qu'y a-t-il de plus dur que d'être privée de liberté ? J'aurais préféré la mort."

Puis elle se détourna et retourna à l'écurie, où son destrier avait été soigné durant sa captivité.

De retour au royaume, elle se précipita dans sa taverne, et trouva Scouzi derrière le comptoir en train de servir les clients. 

Dès qu'il la vit, son visage rayonna. Il s'empressa de servir la clientèle et vint l'enlacer, et la souleva en l'air, avant de la poser au sol. 

"- Amore, dit-il en enfouissant son visage dans ses cheveux, enfin te voilà."

Elle sourit en entendant l'accent italien qui lui avait tant manqué.

"- Ferme plus tôt, et allons chez moi."

Aussitôt dit, aussitôt fait, les deux amants se retrouvèrent dans la grande demeure de Valaya devant un bon repas cuisiné par Scouzi, composé de lamelles de porc cuites, d'œufs au plat et de soupe épicée.

Une fois leur repas englouti, Valaya monta à l'étage, dans sa chambre, et ordonna à son homme de rester en bas. 

Elle ouvrit sa penderie, et ôta les vieilles loques qu'elle avait porté durant son séjour dans les geôles d'Elyséa. Elle fit une rapide toilette avant d'enfiler quelque chose de plus attirant dans sa penderie : un haut de soie blanche aux contours dorés décolleté et dévoilant la partie inférieure de sa poitrine, juste en dessous du téton. Le bas était une culotte assortie cachant simplement son intimité et lui rentrant partiellement dans les fesses. 

Fin prête, elle invita son amant à monter et il la vit ainsi, allongée sur le lit.

"- Je suppose que je peux me mettre confortevole moi aussi, dit-il en souriant.

- Tu suppose bien."

Une fois nu, Scouzi ne perdit pas de temps et sa bouche fondit sur la poitrine de sa compagne. Elle poussa un petit gémissement avant de savourer ces caresses qui lui avaient tant manqué.

Pendant quelques heures, il réussit à lui faire oublier ses tourments, ses doutes, et à la faire sourire. A la rendre heureuse en somme.

Alors que les deux tourtereaux étaient enlacés, leur corps nus se réchauffant l'un l'autre, Valaya qui était dos à lui se retourna vers Scouzi.

"- Je pensais à quelque chose.

- Hmm hmm, dit moi tout.

- Tu sais que je dois me présenter tous les jours à Elyséa.

- Oui, tu me l'a dit a cena.

- Je ne vivrais pas dans une pseudo-liberté comme celle-là. Je vais quitter ces terres."

Les 5 RoyaumesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant